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mardi, avril 23, 2024

Oublié par la lutte contre la corruption, Sidi Said coule des jours heureux dans sa villa à La Madrague

Il fut l’un des symboles du régime Bouteflika. Son nom est évoqué dans plusieurs dossiers de corruption. Il est à l’origine de l’ascension fulgurante de plusieurs personnalités sulfureuses. Presque tous ses anciens compagnons sont en prison. Mais lui, il a survécu miraculeusement à la purge menée au sein du régime algérien à la suite du Hirak du 22 février 2019 et la chute du clan présidentiel des Bouteflika en avril 2019. Lui, c’est Abdelmadjid Sidi-Saïd, l’homme qui a dirigé l’Union Générale des Travailleurs des Algériens (UGTA) de 1997 jusqu’au mois de juin 2019. 

Ami d’Ali Haddad et d’Ahmed Ouyahia, très proche de Amara Benyounès, fidèle au général Toufik, Abdelmadjid Sidi Said a été le parrain de plusieurs fonctionnaires qui sont devenus ministres au gouvernement à l’image de Nourredine Bouterfa, devenu ministre de l’Énergie du 12 juin 2016 au 25 mai 2017, ou Mustapha Guitouni, lui-aussi ministre de l’Energie de 2017 à 2019.

La force de Sidi Said était d’utiliser les forces de l’UGTA pour renforcer son influence sur l’échiquier politique et développer des affaires juteuses ayant permis à ses deux enfants d’amasser une fortune considérable. En dépit de ce rôle majeur au sein du sérail algérien, Abdelmadjid Sidi Said a été oublié par le « mendjel », la fameuse machine judiciaire enclenchée par Gaid Salah pour entamer une purge au sein du pouvoir algérien.

Abdelmadjid Sidi Said a été convoqué une seule fois à la brigade de recherches de Bab Jedid pour être entendu dans plusieurs affaires notamment la gestion des oeuvres sociales de plusieurs secteurs économiques clés. Excepté cette convocation et une interdiction de quitter le territoire national (ISTN), Abdelmadjid Sidi Said n’a plus jamais été inquiété par la justice algérienne. A 71 ans, et souffrant d’un cancer à l’état avancé, Abdelmadjid Sidi Said coule des jours heureux dans sa villa à La Madrague, en bord de mer à Alger.

Une villa que l’emblématique patron de l’UGTA avait racheté à l’Entreprise de Promotion du Logement Familial (EPLF) de Tipaza à la fin des années 90. Après régné en maître absolu durant plus de 22 ans sur la vie syndicale du pays, Abdelmadjid Sidi Said risque de tirer sa révérence en emportant avec lui tous ses secrets lui qui est l’une des boites secrètes du régime algérien. De l’affaire Khalifa jusqu’à l’affaire de Sonatrach, Sidi Said aurait pu fournir à la justice algérienne des informations substantielles sur tous les scandales qui ont ébranlé l’Etat algérien. Malheureusement, des gens d’en haut ont décidé de le classer sur la liste des personnalités considérées comme « des intouchables ».

 

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