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samedi, avril 27, 2024

Opacité financière, anarchie et instabilité : l’inquiétante situation de la Caisse nationale des Retraites (CNR)

Instabilité, anarchie et opacité. La situation de la Caisse nationale des Retraites (CNR) est alarmante et soulève les inquiétudes de ses cadres ou employés. Depuis juin 2021, la CNR est privée d’un directeur général lorsque son ancien patron Slimane Melouk avait été relevé de ses fonctions et inculpé dans un vaste scandale de corruption. Remplacé par Djaffar Abdeli, directeur du service retraçant les carrières professionnelles en qualité d’intérimaire, la CNR est resté durant plus d’une année sans un DG permanent et son fonctionnement a été fortement ébranlé par cette instabilité qui s’est inscrit dans la durée. 

Slimane Melouk avait été limogé et suspendu de ses fonctions, après 6 ans à la tête de la CNR, à la suite à sa condamnation par le tribunal de première instance de Bab El Oued, le 30 juin 2021, à 2 ans de prison ferme sans dépôt, assortie d’une amende fixée à 200000 dinars, pour son implication dans des faits liés à des indus privilèges qu’il aurait accordés à des tierces personnes dans le cadre de transactions publiques et abus de fonction lorsqu’il était à la tête de la direction régionale de la Cnas, à Alger. Mais en février 2022, la Cour d’Alger révise ce jugement de première instance et innocente totalement Slimane Mellouk de toutes les accusations qui ont déshonoré sa personne.

En dépit de cet acquittement, Slimane Melouk n’a pas été réhabilité et n’a jamais pu retrouver ses anciennes fonctions. La CNR est donc toujours dirigée par un DG intérimaire et cette instabilité a généré de nombreux dérapages dans la gestion des fonds publics de cette stratégique institution financière en Algérie.

Des fonctionnaires véreux ont profité de ce contexte houleux pour semer l’anarchie et s’octroyer des privilèges illicites qui provoquent une véritable dilapidation de l’argent public. A titre d’exemple, des formations au profit de plusieurs cadres dirigeants de la CNR ont été organisées à Alger au niveau de plusieurs hôtels luxueux générant ainsi des dépenses très onéreuses alors que les caisses de cette institution publique sont dans le rouge depuis plusieurs années en raison de l’insuffisance des ressources financières allouées pour le financement des pensions des 3,2 millions de retraités algériens.

Selon nos investigations, la CNR dispose de plusieurs structures comme des salles de conférences pour abriter ces activités sans consentir à la moindre dépense. Plusieurs autres scandales ont éclaté au cours de cette dernière année au sein de la CNR comme cette affaire d’harcèlement sexuel dont furent victimes des employées de l’agence locale de la CNR à Batna. Un scandale de mœurs que la direction générale de la CNR tente d’étouffer pour protéger les principaux coupables de ces agissements immoraux.

Soulignons enfin que plusieurs sources ont confirmé à Algérie Part que des sanctions arbitraires ont été adoptées à l’encontre des travailleurs de la CNR qui ont déploré ou dénoncé vigoureusement la détérioration de la gestion de leur institution et les anomalies ou les pratiques opaques constatées dans l’usage de ses deniers publics. Des sanctions qui visent à semer un climat de terreur au sein de la CNR afin d’empêcher que des vérités dérangeantes ne parviennent au grand public. Algérie Part reviendra sur ce dossier avec de plus amples révélations dans ses prochaines publications.

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