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vendredi, mars 29, 2024

Ooredoo Algérie : soupçons de favoritisme et de corruption sur l’attribution de gros marchés à plusieurs millions d’euros

L’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo Algérie n’en finit pas de vivre des crises internes. Après le sombre épisode de l’expulsion de son DG allemand Nikolai Beckers, l’ambiance au sein d’Ooredoo Algérie est en ce moment envenimée à cause d’un étouffant climat de suspicion provoqué par de nouvelles informations sur des pratiques occultes ayant mené à l’attribution de marchés évalués à plusieurs millions d’euros à des opérateurs étrangers dans des conditions illicites et douteuses. Révélations.

Fin janvier dernier, Ooredoo Algérie a annoncé avoir recouru officiellement aux services de SIAE Microelettronica, une société italienne spécialisée dans la fourniture de technologies de communication sans fil,  pour la modernisation de son réseau télécoms. La société italienne avait pour mission de déployer sa solution de faisceaux hertziens multibandes, atteignant des débits de plusieurs Gigabits par seconde équivalents à la fibre et offrant à l’opérateur télécoms des solutions avancées pour le trafic, les services et la conception sur micro-ondes et ondes millimétriques appliquées aux transmissions mobiles, dans les wilayas de Blida et Boumerdès.

Mais avant l’attribution de ce marché qui paraît banal, cette société italienne a fait l’objet d’une véritable controverse au sein d’Ooredoo Algérie. Une controverse provoquée par les comportements inquiétants d’un haut responsable d’Ooredoo Algérie appelé  Nacer Eddine Mayout. Ce dernier était Directeur Adjoint Engineering chargé de la Planification à l’époque de Josef GED, l’ancien patron libanais d’Ooredoo Algérie limogé et remplacé par la maison-mère au Qatar fin août 2016.
Nacer Eddine Mayout disposait depuis l’ère de Joseph Ged d’un véritable pouvoir d’influence et il gérait des projets budgétisés à plusieurs millions de dollars ou d’euros. Il s’avère que certains de ses projets gérés par Nacer Eddine Mayout se sont soldés par un échec cuisant à l’image du projet de MSS Pooling qui a causé un véritable fiasco pour le réseau Ooredoo. Au lieu de diligenter une enquête interne sur la gestion de ces marchés, Nacer Eddine Mayout bénéficie d’une promotion et se retrouve à la tête du département des opérations où il gère de gros enjeux financiers à travers contrats de Support avec des gros fournisseurs .
Justement, Nacer Eddine MAYOUT avait pour responsabilité de gérer et préparer les appels d’offres pour des gros marchés pour l’amélioration des équipements d’Ooredoo Algérie. Or, a-t-on appris au cours de nos investigations, après le départ du manager allemand Nikolai Beckers, Nacer Eddine Mayout est soupçonné aujourd’hui d’avoir favorisé certains fournisseurs au détriment de leurs concurrents. A titre d’exemple, plusieurs sources concordantes ont confié à Algérie Part que ce haut responsable d’Ooredoo Algérie aurait
divulgué des informations très confidentielles à l’équipementier suédois Ericsson pour que ce dernier puisse gagner ses compétitions livrées contre ses autres concurrents et remporter des marchés avec Ooredoo Algérie.
C’est pour ces raisons, assurent nos sources, qu’il aurait entrepris cette vaste tentative de remodelage des services techniques d’Ooredoo Algérie en procédant au licenciement de plusieurs ingénieurs et employés tout en préparant l’externalisation du suivi et du management technique du réseau d’Ooredoo Algérie au profit d’un opérateur privé externe.
Les détracteurs de Nacer Eddine Mayout lui reprochent également d’avoir divulgué des informations hautement confidentielles sur des contrats de support pour l’équipementier Ericsson au détriment d’un sérieux concurrent, leader dans son domaine, à savoir la société italienne SIAE, plus performante qu’Ericsson dans le domaine des transmissions. « Tout cela avec la complicité d’un certain Saber CHRIGUI qui occupe le poste de directeur des achats (chief procurement) », dénoncent des cadres d’Ooredoo Algérie qui ne comprennent pas le silence et l’immobilisme de leur direction générale face à ses agissements.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent au sein d’Ooredoo Algérie pour réclamer un audit ou des enquêtes approfondies sur les contrats dont aurait bénéficié récemment Ericsson auprès de l’opérateur mobile algérien filiale du groupe qatari. Certaines sources affirment même que ces marchés auraient été « conclus  » illégalement et à l’Insu même du CTO, Timos Tsokanis, numéro deux de la direction générale d’Ooredoo Algérie. Algérie Part poursuit son enquête et reviendra sur ce sujet avec de plus amples explications. Nous attendons, surtout, les réactions de la direction générale d’Ooredoo Algérie que nous avons saisi pour lui demander ses réactions officielles.
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