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jeudi, avril 25, 2024

Ni port de masques, ni généralisation des tests de dépistage : déconfinement irréfléchi et dangereux en Algérie

Les autorités algériennes prennent très à la légère la menace de la pandémie du coronavirus COVID-19. A la surprise générale, le gouvernement algérien a décidé de mettre en place une stratégie de déconfinement caractérisée par une prise de risque inouïe. Plusieurs activités commerciales ont été autorisées à rouvrir permettant ainsi à des rassemblements publics de se tenir alors que chaque jour l’épidémie du coronavirus COVID-19 continue de faire des victimes et une centaine de nouveaux cas contaminés sur l’ensemble du territoire algérien. 

A partir d’hier samedi, les activités et des commerces suivants ont été autorisés à rouvrir partout en Algérie : taxis urbains, salons de coiffure, pâtisserie, confiserie et gâteaux traditionnels, habillement et chaussures, commerce d’électroménager, commerce d’articles et ustensiles de cuisines, commerce de tissus, de mercerie et de bonneterie, bijouteries et horlogeries, commerce de produits cosmétiques et parfumeries, commerce de meuble et de mobiliers de bureaux, librairies et vente d’articles scolaires, commerce en gros et détails de matériaux de BTPH (céramiques, appareillage électrique et produits sanitaires, agrégats et liants, articles de peinture, boiseries, canalisation et tuyauterie…etc).

D’après l’instruction communiquée aux Walis par le Premier-ministre Abdelaziz Djerad, l’objectif est de procéder à l’élargissement des secteurs d’activités et l’ouverture des commerces, « à l’effet de réduire l’impact économique et social de la crise sanitaire ».

Mais qu’en est-il des consignes sanitaires qu’il faut appliquer dans ces commerces ? Comment peut-on réguler le risque sanitaire lorsque la population va prendre d’assaut ces commerces en plein boom de la consommation du mois sacré du Ramadhan ?

Pour répondre à cette question, le premier-ministre se contente de préciser dans son communiqué qu’en ce qui concerne les activités de coiffure et ainsi que les commerces d’habillement et de chaussures,  il appartient aux walis « de définir les conditions de prévention sanitaire à respecter avec rigueur ». Les Walis ? Et le ministère de la Santé, quel est son rôle ? N’est-il pas la première instance officielle responsable de la préservation de la Santé publique en Algérie ? C’est totalement inédit. Le dispositif de déconfinement que les autorités algériennes sont en train de déployer est unique en son genre dans le monde.  « Pour les taxis à l’intérieur du périmètre urbain, la reprise de l’activité est différée jusqu’à l’annonce par les pouvoirs publics des modalités liées à la sécurité sanitaire de ce moyen de transport », a expliqué à ce sujet le communiqué des services du Premier-ministre.

Les incohérences sont tout bonnement énormes. Pour les Taxis, il faut attendre les décisions des pouvoirs publics. Quant aux coiffeurs, les commerces d’habillement et de chaussures, les Walis sont souverains à déterminer les conditions de prévention sanitaire. Cherchez l’erreur ! Sur quelle base scientifique et sanitaire, le Wali va édicter des consignes sanitaires ? Doit-il travailler avec la direction de la santé de sa wilaya qui dépend directement du ministère de la Santé ? Quelles sont les compétences scientifiques qu’un Wali Algérien doit consulter pour prendre des décisions stratégiques ayant un impact direct sur la santé publique de la population ?

Les réponses  à cette question risquent de nous révéler une vérité amère : le gouvernement algérien est en train de brader la santé publique au détriment de certains considérations économiques ou sociales dans l’optique d’obtenir une paix sociale qui arrange les intérêts de son agenda politique. Nous sommes dans une situation totalement irrationnelle. Le gouvernement algérien n’a établi aucune stratégie scientifique pour déconfiner le pays dans des conditions sanitaires nécessaires à la protection de la population algérienne. Les autorités algériennes n’ont prévu ni l’obligation du port du masque de protection ni une amélioration des tests de dépistage pour renforcer la sécurité sanitaire lors du retour à la vie publique sur le territoire national. En clair, le pouvoir algérien veut faire croire à sa population qu’il n’y aura plus de danger à partir de la fin avril. Le pouvoir algérien va même se targuer d’avoir « vaincu l’épidémie » alors que ses données sont totalement truquées et ne reposent sur aucune logique scientifique.

Nous y reviendrons dans nos prochaines publications pour expliciter ces très mauvaises décisions du gouvernement Djerad.

 

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