La mort troublante du détenu politique Hakim Debbazi, survenue le dimanche 24 avril dernier, continue de susciter la controverse. Ce mardi 26 Avril, un appel à un rassemblement devant l’Ambassade d’Algérie à Paris a été lancé dans le but de « dénoncer ce crime déguisé qui vient s’ajouter à une liste qui risque de s’allonger si le sentiment d’impunité perdure », déplore à ce sujet l’ONG Riposte Internationale, fondée et gérée par des militants de la diaspora algérienne en France.
Les organisateurs de ce rassemblement prévu le 29 avril prochain à 15 H devant le siège parisien de l’ambassade d’Algérie ont demandé aux autorités que « toute lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Monsieur Debazi Hakim et situer les responsabilités ». Les mêmes initiateurs de cette action de protestation ont réclamé aussi « la libération inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion » et « la cessation immédiate de toutes les poursuites et harcèlements judiciaires à l’encontre de militants associatifs, syndicaux et politiques ainsi que les journalistes et bloggeurs ».
« Riposte Internationale considère qu’un cap a été franchi par le régime Algérien dans une double violation des lois internes et internationales qu’il s’est engagé à respecter par ratification du traité », indique le même appel qui fait référence à la « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10/12/1984 » ratifiée par l’Algérie comme l’indique clairement le décret nº 89-66 du 16/05/1989 – JORA nº 20 du 17/05/1989.
De son côté, l’influente ONG Amnesty International a interpellé ouvertement les autorités algériennes en leur demandant « d’ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort de Hakim Debbazi survenue, hier, à la prison de Kolea », indique un communiqué de cette ONG basée à Londres et qui milite depuis 1961 pour défense des droits de l’Homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
« Les conclusions de l’enquête doivent être rendues publiques », a exigé encore Amnesty international laquelle n’a pas manqué de rappeler que « la détention provisoire devrait rester exceptionnelle selon la législation nationale. Nous exhortons les autorités à libérer les personnes en détention provisoire en attendant leurs procès pour éviter l’irréparable ».
Signalons enfin que les autorités algériennes n’ont toujours pas réagi à cette troublant affaire et aucun commentaire officiel n’a été fait pour expliquer le décès de Hakim Debbazi.