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vendredi, mars 29, 2024

Mis à part les hydrocarbures, rien n’intéresse l’Italie en Algérie

Depuis plusieurs mois, l’Italie et l’Algérie vivent une véritable lune de miel. Les dirigeants algériens présentent l’Italie comme un partenaire stratégique et un allié majeur. Cependant, sur le plan purement économique et pragmatique, à l’exception du pétrole et du gaz, rien n’intéresse l’Italie en Algérie. Les chiffres et les faits sont éloquents. La présence italienne en Algérie demeure encore et toujours symbolique et elle se cantonne uniquement au secteur de l’exploitation et commerce des hydrocarbures. 

Preuve en est, le Premier ministre,  Aïmene Benabderrahmane, a révélé à l’ouverture du Forum économique algéro-italien, organisé au Centre international des conférences (CIC), en présence du Premier ministre italien, Mario Draghi, en marge du 4e Sommet intergouvernemental algéro-italien, que l’Italie occupe seulement la 19e place en termes de projets d’investissement ces vingt dernières années, avec 29 projets d’une valeur de 7,46 milliards de dinars dans plusieurs domaines, comme l’industrie métallurgique, les matériaux de construction et le plastique. En clair, durant ces 20 dernières années, les investissements italiens directs en Algérie hors secteur des hydrocarbures n’ont pas dépassé le montant de 51 millions d’euros ! Il s’agit d’un montant dérisoire et insignifiant qui reflète parfaitement le désintérêt des opérateurs italiens vis-à-vis de l’Algérie.

Le Premier ministre algérien a lui-même reconnu ce lundi 18 juillet que ce bilan « ne reflète ni le niveau des relations politiques unissant les deux pays, ni les importantes opportunités d’investissement offertes dans nos pays respectifs et les avantages mutuels disponibles, notamment en dehors des hydrocarbures, un domaine ou le partenaire italien bénéficie d’un volume important d’activités ».

L’Algérie n’est pas considéré comme un pays attractif par les investisseurs italiens lesquels préfèrent miser sur d’autres pays de la région.  En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre Alger et Rome a atteint près de 6 milliards de dollars, dont 3,5 milliards d’exportations algériennes (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards d’importations depuis l’Italie (des équipements surtout). En 2021, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ont été estimés à 8,5 milliards de dollars.

La forte prédominance des hydrocarbures dans ces échanges commerciaux et économiques démontrent que l’Algérie n’est pas du tout un pays attractif même si elle réussit à nouer des alliances politiques solides avec des pays importants comme l’Italie. En 2021, un tout récent rapport du grand cabinet international de Conseils en investissements « Deloitte », avait classé l’Algérie parmi les pays les moins attractifs d’Afrique. L’Algérie est en effet classée depuis 2021 à la 30ieme place, au même rang que le Mali, le Niger et le Botswana avec seulement 1,12 milliards de dollars en 2020 et 1,4 milliards en 2019. C’est dire enfin que notre pays ne profite nullement de ses rapprochements diplomatiques avec de grandes puissances économiques. Ce sont les puissants de ce monde qui tirent profit de leurs rapports avec l’Algérie et notre pays peine à faire preuve de pragmatisme.

 

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