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vendredi, mars 29, 2024

Mauvaises conditions de vie dans les résidences universitaires : Décès de plusieurs étudiants algériens dans l’indifférence générale

Les tragédies dans le milieu des établissements universitaires ne cessent de se succéder et se ressemblent à chaque fois quand il s’agit des activités sportives universitaires. Mais malheureusement, la sonnette d’alarme tirée depuis longtemps ne semble guère attirer l’attention des responsables du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Le décès dans la nuit du vendredi d’un jeune étudiant dans une résidence universitaire au sud du pays et plus précisément à la résidence universitaire du 19 Mai 1956 à Adrar est loin d’être un cas isolé. En effet, pour l’opinion publique, le défunt a été pris d’un malaise cardiaque alors qu’il était seul dans sa chambre, tout comme au mois de mai 2019, quand un jeune étudiant à l’école supérieur des enseignants était retrouvé mort à l’intérieur de sa chambre universitaire au niveau de la résidence universitaire de vieux Kouba sur les hauteurs d’Alger. Plusieurs d’autres cas similaires de décès ont été enregistrés un peu partout dans le pays. Malheureusement, les médias et l’opinion publique ont banalisé ces décès qui endeuillent les familles des étudiants.

Nous avons effectivement appris au cours de nos investigations que ces incidents coïncident souvent avec le déroulement des festivités sportives organisées par les établissements universitaires. Et pour cause, les étudiants sont appelés à prendre part aux différentes échéances sportives sans aucune précaution à la charge physique en raison du déficit des encadreurs techniques dûment qualifiés sans oublier le manque d’infrastructures sportives appropriées. Pire encore, les organisateurs relevant des structures universitaires ne recourent jamais aux certificats médicaux d’aptitude avant de permettre aux étudiants de participer aux compétitions sportives.

Et pourtant, au mois de mars 2019, une jeune étudiante avait succombé à son malaise cardiaque en plein milieu d’une festivité sportive tenue à la résidence universitaire de Blida, mais à cette époque, aucune commission d’enquête n’a été dépêchée sur les lieux du drame pour déterminer exactement les causes du décès. Aucune instance officielle ne pouvait donc constater une forte négligence, mais aujourd’hui encore, malgré toute ces tragédies, nul ne souhaite faire preuve de conscience pour épargner nos futures élites d’une mort certaine qui est causée par le manque de préparation physique, absence d’encadrement technique et déficit d’infrastructures sportives dans l’ensemble de nos établissements universitaires. Cette situation est aggravée par la disparition préoccupante des associations sportives universitaires en raison du dysfonctionnement flagrant dans la gestion des activités sportives universitaires.

Au cours de nos investigations, nous avons découvert que les activités physiques et sportives universitaires qui sont censées être une bouffée d’oxygène pour nos futurs élites, sont en réalité à l’origine de plusieurs victimes car rien qu’entre 2009 à 2013, nous avons enregistré parmi les étudiants affiliés aux services des activités sportives, plus particulièrement dans les résidences universitaires, une moyenne d’un décès par an, à l’instar du jeune Hafid Abdelghani, un étudiant de 20 ans originaire de Tizi-Ouzou, qui avait rendu l’âme en 2009 suite à son hémorragie cérébrale causée par une chute mortelle pendant un match de Football disputé à l’intérieur de la résidence universitaire de Blida.

Une année plus tard, la communauté estudiantine déplore le décès d’un autre étudiant natif de Tiaret, ce dernier en deuxième année EPS était victime en Avril 2010 d’un arrêt cardiaque durant une rencontre de Football disputée à l’intérieur de la cité universitaire de Mostaganem. En 2011, un étudiant âgé de 22 ans avait à son tour succombé à un malaise cardiaque après sa participation à un marathon abrité par l’université Hadj Lakhdar de Batna. A Blida encore, un jeune étudiant de troisième année médecine à l’université Saad Dahleb n’a pas pu résister à ses complications cardio-vasculaires après sa participation en 2013 à une festivité sportive organisée par la résidence universitaire de Soumaa (03). La liste est, malheureusement, longue. Combien de victimes doit-on encore compter pour convaincre les autorités à réagir et designer la bonne personne au bon endroit dans le secteur universitaire, l’un des secteurs névralgiques de notre pays ?

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