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vendredi, mars 29, 2024

Malgré un baril de pétrole à plus de 100 dollars USD, le secteur des hydrocarbures en panne en Algérie

C’est une situation totalement inédite et irrationnelle. Au moment où les cours mondiaux du pétrole et du gaz sont caractérisés par une augmentation exceptionnelle depuis la fin de l’année 2021, le secteur des hydrocarbures en Algérie subit une panne d’activités, voire une décroissance et une régression alarmante. Et ce sont les chiffres « officiels » de l’Office National des Statistiques (ONS) qui nous informent des dessous de cette réalité amère. 

En effet, l’ONS a communiqué des données actualisées dans son dernier rapport sur « Les indices de valeurs unitaires du commerce Extérieur de marchandises 1er trimestre 2022 ». D’après le document de cet organisme gouvernemental algérien chargé de la collecte des données retraçant l’évolution socio-économique du pays,  au premier trimestre 2022, le secteur des hydrocarbures en Algérie a subi des baisses d’activités, avec une croissance négative de 2,3% contre une hausse de 7,3% durant la même période de l’année précédente.

Et pourtant, durant cette période de l’année 2022, les prix de l’or noir ont connu une inédite augmentation exponentielle. Il faut savoir qu’au mois de mars 2022, le prix en dollars USD du baril de pétrole brut s’établissait en moyenne à 117,2 dollars alors qu’il était de 86 dollars USD au mois de janvier et de 96 USD au mois de février. Ces prix élevés ont permis aux pays pétroliers de tirer profit d’une conjoncture exceptionnelle après des grosses pertes déplorées durant la période de la pandémie de la COVID-19.

Mais en Algérie, en dépit d’une amélioration de la valeur des revenus des exportations des hydrocarbures, le secteur des hydrocarbures a vu sa production s’affaiblir dangereusement et reculer dans des proportions inquiétantes. Le document de l’ONS apporte des explications à ce sujet et justifie cette croissance négative constatée au cours du premier trimestre 2022 par la diminution des activités raffinage (-14,8%) et liquéfaction (-13,8 %)
contre des hausses respectives de 1,8% et 13,3% une année auparavant.

En effet, les multiples incendies et arrêts de production constatés au niveau des 5 raffineries que comptent l’Algérie ont perturbé fortement la production nationale de carburants qui était en très bonne forme en 2021 à la suite de reprise de l’activité économique après les mesures de confinement sanitaire imposées en 2020.

Le même constat a été dressé pour les usines de production du gaz naturel liquéfié (GNL) à Arzew comme à Skikda  qui ont été ralenties et paralysées par de nombreuses pannes diminuant ainsi les capacités de production du pays comme il a été expliqué à maintes reprises dans les révélations détaillées d’Algérie Part. Ce qui a engendré un important manque à gagner pour l’Algérie car le GNL est de plus en plus recherché sur les marchés mondiaux et ses prix ne cessent d’augmenter d’un mois à un autre depuis le début de cette année 2022. L’Algérie dispose de 6 complexes de production de GNL dans les zones de Skikda et Arzew. Depuis la fin de l’année 2021, des dysfonctionnements au niveau de la maintenance de ces sites pétrochimiques ont provoqué plusieurs pannes dont certaines ont duré des mois entiers paralysant ainsi la production de ce précieux gaz. C’est ce qui explique la régression de l’activité GNL au cours des trois premiers mois de cette année 2022.

Ce qui a plombé les performances enregistrées par le GNL algérien en 2021 où les exportations algériennes ont enregistré une croissance de 7,8 % en 2021, atteignant ainsi 11,48 millions de tonne contre 10,58 millions de tonnes, soit une croissance annuelle de 7,8 % ».

Fort heureusement, la remontée des prix des hydrocarbures a masqué les effets désastreux de cette croissance négative de ce secteur considéré comme le poumon économique du pays.  « Il est à remarquer que les prix des hydrocarbures ont augmenté et le déflateur de la valeur ajoutée enregistre une hausse de 83,2% au 1er trimestre 2022 au lieu d’une hausse de 13,7% au même trimestre de l’année 2021 », fait remarquer enfin à ce sujet le document de l’ONS.

 

 

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