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vendredi, mars 29, 2024

Malgré ses immenses richesses minières, l’Algérie fait peur aux investisseurs internationaux

L’Institut Fraser, un important Think Thank canadien spécialisé dans l’économie, la société et l’éducation, a publié récemment son sondage annuel auprès des compagnies minières sur leurs perceptions de l’attractivité des juridictions dans lesquelles elles opèrent. L’Algérie est, malheureusement, totalement absente de la liste des pays africains qui attirent des investisseurs étrangers grâce aux réformes de leurs législations minières. La régression continue de l’environnement des affaires empêche toujours l’Algérie de faire partie des pays miniers africains majeurs. Ce qui pousse les investisseurs internationaux à boycotter notre pays, voire à le fuir en raison de la peur que son instabilité leur inspire. 

Pour réaliser son classement annuel, Fraser Institute a analysé les réponses de 291 acteurs, majoritairement des dirigeants de compagnies minières, au sujet des facteurs qui influencent leurs décisions à investir dans les pays. Entre autres facteurs, on retrouve les réglementations mises en place par les gouvernements, le système légal, le régime de taxation, les infrastructures, la stabilité politique, les lois concernant le travail.

Force est de constater que l’Algérie est absente des 10 pays africains qui ont obtenu le seuil minimal de réponses pour figurer dans le classement, sur les 84 pays au plan mondial.  Fraser Institute a accordé à chaque pays, selon les réponses obtenues un indice d’attractivité globale. Cet indice composite est déterminé à partir d’un indice de potentiel minéral qui évalue si la géologie des pays encourage ou décourage les investissements dans l’exploration et d’un indice de perception des politiques minières.

L’Indice de perception des politiques minières est un indice composite qui mesure l’attractivité globale des politiques des juridictions examinées. Il prend en compte une série de considérations qui affectent les décisions d’investissement comme l’administration de la réglementation, le système juridique, le régime fiscal, la politique environnementale, les infrastructures, les conditions de développement socio-économique, la stabilité politique, la réglementation du travail, la sécurité ou encore la disponibilité de la main-d’œuvre et des compétences.

Voici le classement des juridictions minières africaines en 2021 selon le Fraser Institute :

Maroc (8e mondial)
Ghana (43e mondial
Guinée (45e mondial)
Sénégal (46e mondial)
Mauritanie (53e mondial)
Burkina Faso (58e mondial)
Namibie (59e mondial)
Liberia (62e mondial)
Botswana (66e mondial)
Tanzanie (67e mondial)
Niger (68e mondial)
Afrique du Sud (75e mondial)
Mali (81e mondial)
RDC (82e mondial)
Zimbabwe (84e mondial)

Le Maroc est le seul pays africain qui a pu figurer dans le Top 10, précisément à la 8ème place. Le podium continental est complété par le Ghana et la Guinée, deux pays dont les scores ont tout de même baissé d’une année à l’autre, passant respectivement de 71,85 à 61,29 et de 65,92 à 60,92.

Si l’Algérie est absente de ce classement mondial, c’est sans doute en raison de l’incertitude concernant la stabilité politique, la réglementation du travail/les conditions d’emploi et le régime fiscal. L’Algérie demeure très faible dans ces critères stratégiques pour les investisseurs dans le domaine minier. Cette mauvaise performance est en soi un gâchis car l’Algérie compte énormément de ressources minières qu’elle peut exploiter à grande échelle en tirant des profits conséquents permettant de diversifier son économie nationale.

Il est à noter que l’Algérie avait décidé depuis 2020 de mettre le cap sur l’exploitation des ressources minérales dont regorge son sous-sol. À l’issue du Conseil des ministres du 12 juillet 2020, le président Tebboune avait enjoint le gouvernement d’entamer l’exploitation « optimale et transparente » de toutes les ressources minières du pays, en accordant la primeur à trois projets en particulier dont celui du méga-projet du phosphate de Tébessa. Malheureusement, les engagements de l’Etat algérien ne se sont pas encore concrétisés et ces projets ambitieux demeurent de simples promesses sans aucune réalisation sur le terrain.

Signalons enfin que les informations techniques recueillies sur le terrain pendant une quinzaine d’années (1967-1982) par l’ex-Sonarem (Société nationale de recherche et d’exploitation minière) – dissoute en 1982 –avaient permis de dévoiler les potentialités du pays en ressources minérales répertoriées et réputées rentables comme le fer, l’acier, le zinc, le cuivre, le marbre ou le silicium…

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