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mercredi, avril 24, 2024

Malgré la crise, le fonctionnement de l’Etat a coûté à l’Algérie l’équivalent de plus de 21 milliards de dollars en 6 mois

Malgré la crise financière qui étouffait l’Algérie à cause des conséquences néfastes et désastreuses de la pandémie de la COVID-19, l’Etat algérien n’a pas réduit son train de vie ni ses dépenses de fonctionnement. Pis encore, ces dépenses ont connu une étonnante augmentation dépassant ainsi pendant les 6 mois de l’année 2020 l’équivalent de 21 milliards de dollars creusant au passage le dangereux déficit budgétaire du pays à travers notamment le solde négatif du Trésor Public. 

En clair, l’Etat algérien est une machine lourde et très budgétivore qui coûte beaucoup d’argent au pays, qui consomme énormément d’argent public. Preuve en est, durant les 6 premiers mois de l’année 2020, à savoir jusqu’à fin juin 2020, les dépenses de fonctionnement de l’Etat algérien ont atteint les 2 903 milliards de DA, à savoir l’équivalent de 21,6 milliards de dollars, en augmentation de 13 % par rapport à la même période de 2019 où les dépenses de fonctionnement étaient de l’ordre de 2 572 milliards de Da.

Cela signifie que l’Etat algérien a dépensé et consommé beaucoup plus de budgets pendant la crise sanitaire alors qu’il devait logiquement observer une certaine rigueur budgétaire pour diminuer l’impact du choc extérieur de la crise financière née dans le sillage de la pandémie de la COVID-19. En clair, il aurait été judicieux de diminuer drastiquement les dépenses de fonctionnement pour économiser de l’argent et réduire les déficits monstrueux qui plombent le Trésor Public.

Il faut savoir que les dépenses de fonctionnement de l’État comprennent les dépenses de fonctionnement, à savoir celles qui reviennent régulièrement chaque année : rémunération du personnel, fournitures et consommation courante, petit entretien, participation aux charges d’organismes extérieurs, paiement des intérêts des emprunts et des dettes, et des frais financiers, etc.

En mai 2020, lors d’un Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune, il a été décidé de procéder à l’augmentation de 30 à 50% la réduction du budget de fonctionnement. « Cette réduction comprend les dépenses de l’Etat et de ses institutions », avait indiqué un communiqué de la présidence algérienne, relayée par l’APS, l’agence d’information de l’Etat.

Or, les autorités algérienne ont échoué à atteindre cet objectif et le budget de fonctionnement de l’Etat qui représente une partie des dépenses budgétaires de l’Algérie a été fixé pour toute l’année 2020 à 4.893,44 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 38,06 milliards de dollars. C’est ce budget que la Présidence de la République a promis de réduire de 50 % pour réduire l’impact financier et économique de l’épidémie du COVID-19 sur les équilibres du pays.

Malheureusement, ce budget n’a pas pu baisser de 50 %. Au contraire, il a augmenté de 13 % pendant les 6 premiers mois de l’année. Pourquoi ? Parce que 59 % de ce budget relève de la masse salariale de ses fonctionnaires algériens. Le reste, ce sont les transferts sociaux et les organes de soutien à l’emploi à hauteur de 24 %. En clair, si la Présidence algérienne veut réduire le budget de fonctionnement de l’Etat jusqu’à 50 %, elle doit procéder au licenciement d’une partie des 3 millions de fonctionnaires algériens. Ou du moins à une réduction substantielle de leurs salaires. Ce qui est, d’ailleurs, impossible puisque cela affectera les équilibres sociaux du pays. En réalité, la Présidence n’a jamais parlé ou réfléchi sur la mise en place d’un plan de licenciement des salariés de la fonction publique comme elle n’a étudié aucun dispositif permettant de réduire leurs salaires.

Dans ce contexte financier très compliqué pour l’Algérie, l’Etat et son fonctionnement pèseront comme une charge lourde, très lourde pour les finances publiques. Et l’Algérie ne peut pas continuer sur cette trajectoire car elle manque cruellement de ressources financières pour couvrir les dépenses de fonctionnement de l’Etat et ses institutions. Dans un avenir proche, l’Etat algérien ne pourra plus s’octroyer de tels budgets colossaux sans mettre en danger les équilibres du pays.

 

 

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