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jeudi, mars 28, 2024

L’interminable attente des algériens pour rentrer au pays intrigue et étonne la presse internationale

Le calvaire vécu et subi par les algériennes et algériens établis à l’étranger désireux de rentrer au pays a défrayé la chronique à l’étranger et suscite, en ce moment, l’étonnement de plusieurs titres de la presse internationale notamment de la presse française. Cette dernière a rendu compte des souffrances infligées à des Algériennes et Algériens dont le seul voeu est de retrouver le plus normalement du monde… leur pays natal. 

« Cela fait trois jours que je ne dors pas « : à Marseille, l’interminable attente des clients d’Algérie Ferries. C’est avec ce titre que le prestigieux quotidien français Le Monde a résumé l’incroyable mésaventure dont sont victimes les membres de la diaspora algérienne en France qui entament les démarches nécessaires pour trouver un billet d’avion ou une place à bord d’un navire commercial assurant une desserte entre l’Algérie et la France.

« A l’entrée de l’agence marseillaise, les rideaux métalliques ont été descendus de moitié et des agents filtrent les passages. Une cinquantaine de personnes patientent, debout derrière des barrières ou assis sur des chaises pliables. « Certains sont venus hier soir et ont dormi ici pour être sûrs d’acheter leur billet », indique Abdelhamid. Cet Algérien qui réside à Marseille souhaite se rendre à Alger, mais il est prêt à embarquer pour n’importe quelle ville algérienne, « tant que j’arrive à partir » », raconte ainsi Le Monde dans un long reportage consacré aux mille et une souffrances des résidents algériens établis en France face à ces obstacles inédites pour voyager en Algérie. Des obstacles qui s’expliquent par la gestion très draconienne de la fermeture des frontières algériennes, une politique qui est toujours en cours dans le pays depuis l’avènement de la pandémie de la COVID-19 au mois de mars 2020.

Le quotidien Le Monde rappelle à ce sujet qu’en prévision de la saison estivale, propice au retour au pays des membres de la diaspora et des Algériens résidant à l’étranger, le ministère algérien des transports avait annoncé le 19 mai un renforcement du programme des traversées maritimes. « Algérie Ferries et la compagnie privée française Corsica Linea ont chacune été autorisées à opérer cinq dessertes hebdomadaires supplémentaires, notamment entre Marseille et les villes d’Alger, Oran, Bejaïa et Skikda. Mais à l’ouverture de la vente des billets, le 23 mai, la très forte demande a fait dérailler le système de réservation. Les sites Internet des deux compagnies ont rapidement été saturés. La forte affluence – « 200 000 connexions par seconde » lors des deux premiers jours de mise en service, précise Algérie Ferries – a provoqué d’importants problèmes informatiques. Si la compagnie affirme qu’il est désormais possible de réserver en ligne « en toute sécurité », les voyageurs peinent toujours à y parvenir et sont contraints de se rendre dans les agences », souligne à ce propos le reportage publié par l’édition africaine du quotidien Le Monde.

Sur son site internet, le magazine très proche de la droite dure française Valeurs Actuelles a également planché sur ce drôle évènement de l’actualité franco-algérienne. « Le brusque allègement des mesures sanitaires en Algérie a pris de court les compagnies, qui n’avaient pas anticipé une hausse de la demande », note ce média français qui décrit une situation particulièrement tendue devant les locaux d’Algérie Ferries et de Corsica Linea le 25 mai dernier à Marseille.

La Provence, un média local basé à Marseille, a rapporté aussi les conditions extravagantes dans lesquelles s’est déroulée  l’ouverture des réservations des bateaux à destination de l’Algérie. Une ouverture qui a fait émerger de sérieuses tensions. « Dans l’après-midi, plus d’une centaine de membres de la diaspora algérienne se sont présentés devant les bureaux des deux compagnies, dans l’idée de réserver des billets à destination du « bled ». Une très forte affluence qui a d’abord généré une grande confusion, avant que les choses ne tournent au vinaigre », relève à ce sujet La Provence.

BFM TV, la première chaîne de télévision d’information en continu en France, a diffusé tout un reportage sur la débandade provoquée par la vente des billets d’Algérie Ferrries. « Face à l’impossibilité de réserver en ligne en raison de problèmes informatiques, les files s’allongent devant la boutique. Mercredi soir, certaines personnes ont tenté de forcer les grilles de l’agence », affirme ainsi BFM TV dans son reportage montrant une file ne désemplissant pas « devant la boutique d’Algérie Ferries à Marseille ». « Depuis plusieurs semaines, ce sont des dizaines de personnes qui affluent devant l’agence dans l’espoir d’obtenir un billet pour traverser la Méditerranée et rejoindre l’Algérie. En raison de bugs informatiques, des clients se sont retrouvés dans l’incapacité d’acheter leurs billets en ligne. Ils sont nombreux à s’être rabattus vers la seule boutique centrale de la région, située au 58 boulevard des Dames. Ici, très souvent l’attente est longue voire, très longue. Certains clients attendent même jour et nuit devant la boutique, dormant dans leur voiture, afin d’obtenir le précieux sésame », explique encore BFM TV dans son reportage.

« Passer la nuit devant une boutique pour prendre un billet, ça devient du grand n’importe quoi. On en a marre, on ne comprend pas, on ne nous donne aucune explication. Ils ouvrent et ferment quand ils veulent, plus personne ne les croit », s’exaspère enfin une algérienne d’une quarantaine d’années au micro de BFM Marseille Provence.

Tous ces contenus médiatiques français reflètent parfaitement le désespoir de plusieurs d’algériennes et d’algériens établis à l’étranger et empêchés de retourner au pays à cause d’une politique radicale et inexpliquée de la gestion des frontières aériennes, maritimes et terrestres. Des restrictions remontant au plus fort de la pandémie de la COVID-19 sont toujours maintenues réduisant ainsi significativement le nombre des vols et des dessertes maritimes qui connectent l’Algérie au reste du monde. Cette situation irrationnelle étonne, intrigue et déconcerte les étrangers qui s’intéressent à notre pays.

 

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