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samedi, avril 20, 2024

L’indifférence générale face à la grève de la faim des détenus politiques en Algérie

Les détenus politiques qui ont entamé une grève de la faim dans les prisons algériennes depuis le 28 janvier dernier font face à une indifférence générale qui règne dans le pays. La majorité écrasante des médias algériens a ignoré et occulté cet évènement bouleversant. La majorité des composantes de la société civile comme de la scène politique algérienne a également observé un silence intrigant face aux souffrances endurées par les détenus d’opinion emprisonnés arbitrairement à travers toute l’Algérie. 

Peu de commentaires, peu d’empathie. Le sort des détenus politiques s’est totalement banalisé dans le pays. La peur, la censure ou la crainte d’être arrêté ainsi que harcelé par les services de sécurité ont empêché tout élan de solidarité citoyenne autour des injustices subies par les détenus politiques. Le climat de terreur instauré par le régime algérien depuis plusieurs mois à travers des arrestations musclées, des perquisitions, des incarcérations et autres, a fini par étouffer toute velléité d’organiser des actions de solidarité envers les détenus politiques.

Seules quelques voix à l’étranger, des opposants exilées, continuent de défendre ardemment la cause des détenus d’opinion qui croupissent dans les geôles algériennes.  Sur place, à l’intérieur du pays, hormis des juristes, quelques avocats et des membres affilés à la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), aucune voix n’ose s’élever pour appeler à la libération des détenus politiques. Cette indifférence générale s’explique aussi par l’emprise des problèmes sociaux et économiques sur les esprits des algériennes et algériens. Mal-vie, précarité, appauvrissement accéléré de la population, pénuries des produits alimentaires, chômage massif, effondrement du pouvoir d’achat, il semble que les maux sociaux et économiques ont pris le dessus sur les luttes démocratiques en Algérie.

Pour rappel, plus de 330 prisonniers politiques sont aujourd’hui détenus dans les prisons algériennes. Ils ont eu le malheur de participer au mouvement du Hirak. Une quarantaine de ces prisonniers d’opinion ont entamé une grève de la faim depuis le 28 janvier dans la prison d’El Harrach à Alger. C’est ce qu’affirme des avocats et leurs familles.

L’avocat et membre du Collectif de défense des détenus d’opinion, Abdelghani Badie, avait fait l’annonce sur le plateau de Berbère Télévision le jeudi 27 janvier en expliquant que cette action coïncidait avec le 64e anniversaire de la grève les huit-jours en 1957 (ndlr. dirigée par le Front de Libération National (FLN) pour l’indépendance de l’Algérie), et visait pour protester contre l’article 87 bis sur la base duquel ils sont accusés de terrorisme. »

En faisant une grève de la faim, ces détenus politiques dénoncent la systématisation de la logique d’incarcération du régime algérien qui veut étouffer définitivement toute opposition politique. Les grévistes de la faim dénoncent aussi les conditions de vie en détention. Ils sont soumis depuis deux ans, à l’instar des autres prisonniers, à une double peine, en les privant de la visite familiale et des paniers repas confectionnés par les familles.

 

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2 تعليقات

  1. On retombe dans le même scénario de la guerre d’indépendance :
    10 à 15 % de résistants (Fellaghas) contre 85 à 90 % de béni-oui-oui !
    N’est ce pas la cohorte des béni-oui-oui, faux moudjahid, manipulateurs
    de l’histoire qui mènent la répression aujourd’hui contre les vrais patriotes ?
    Je crains fort pour le pays, livré aux béni-oui-oui, en cas de conflit !
    A coup sûr, ils seront tous harkis !

  2. @Boussad, sauf que là, en face on a des loups sans foi ni loi. Ce n’est pas la France…
    La stratégie doit être autre pour les déloger de là où il nuisent à un Peuple entier.

    La fin de la rente pétrolière pourra être une des solutions, car c’est ce qui retient ces rats, jusqu’à la dernière goutte.