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jeudi, mars 28, 2024

« L’impasse totalitaire » : le violent éditorial du quotidien « Le Monde » contre le régime algérien

« L’Algérie dans l’impasse totalitaire », tel est le titre du violent éditorial consacré ce samedi 5 juin par le prestigieux quotidien français « Le Monde » contre le régime algérien et ses pratiques liberticides. 

« Un nœud coulant étouffe peu à peu le désir de démocratie des Algériens, à la veille des élections législatives de samedi 12 juin, censées parachever la normalisation institutionnelle du pays. Une répression massive, disproportionnée, face à un mouvement non violent, a eu raison du Hirak, ce mouvement de rue populaire qui, après avoir obtenu le départ du président Abdelaziz Bouteflika, en avril 2019, réclamait, comme d’ailleurs depuis l’indépendance en 1962, l’avènement d’un Etat authentiquement civil et non militaire », a analysé l’éditorial du quotidien français Le Monde qui est revenu sur toutes les dérives totalitaires du régime algérien en considérant que l’Algérie a régressé, malheureusement, sur le plan des Droits de l’Homme et de la démocratie alors qu’elle avait connu un émouvant et généreux mouvement de contestation populaire, à savoir le Hirak du 22 février 2019.

L’éditorial du quotidien Le Monde a souligné, par ailleurs, que le Président Abdelmadjid Tebboune a été élu « lors d’une élection truquée ». « Aujourd’hui, le nouveau chef d’Etat confirme qu’il est, comme tous ses prédécesseurs, l’homme lige des militaires, qui exercent la réalité du pouvoir, en cherchant à étouffer par tous les moyens les revendications de transparence, d’ouverture et de libertés », déplore aussi le même éditorial.

« La répression vise désormais les partis politiques établis, remettant en cause la conquête du pluripartisme datant de 1988. Ne disposant plus d’aucun parti à sa solde, le pouvoir pourrait s’appuyer, après les législatives, sur d’anciens caciques du système Bouteflika, désormais présentés en députés « indépendants », ainsi que sur des islamistes proches des Frères musulmans », analyse encore Le Monde en concluant que « cette alliance entre les militaires et les forces les plus conservatrices de la société algérienne risque de confirmer l’impasse dans laquelle se trouve l’Algérie ».

« Après avoir digéré la fin de l’ère Bouteflika et arrêté quelques oligarques, le système a étouffé la contestation et repris ses réflexes autoritaires. Le président Tebboune n’a rien fait de ses promesses de libéralisation et d’écoute de la jeunesse, offrant une simple façade civile aux militaires. De leur côté, les animateurs du Hirak n’ont pas su transformer leur rejet du système en alternative démocratique crédible. Ils n’ont pas non plus réussi à faire émerger une figure pouvant incarner un avenir meilleur », dénonce enfin Le Monde.

Il est à signaler que cet éditorial très violent et critique à l’égard du régime algérien intervient au lendemain de la longue interview exclusive accordée par Tebboune au magazine français Le Point. Cette opération de communication destinée à « redorer le blason » du Président algérien et de son régime visait à faire passer sous silence les pratiques totalitaires qui étouffent actuellement l’Algérie. Objectif raté car l’éditorial du quotidien Le Monde, l’un des médias les plus influents en France et en Europe, a entièrement détruit cette opération de communication en rappelant certaines vérités amères que le régime algérien tente de faire oublier.

 

 

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16 تعليقات

  1. Selon le journal le Monde le pouvoir algérien est totalitaire.Une vulgaire dictature.Un pouvoir totalitaire est reconnaissable à ses enormes mensonges. Plus c’est énorme et plus cela renseigne sur sa stupidité. Tebounette a osé au journal Le Point dire que les manifestants du Hirak etaient 25 000 pour toute…l’Algerie!!!!

  2. En tous les cas le monde a bien dit que Pédale 6 avait jeté comme de la merde 10000 femmes enfants et vieillards à Ceuta pour satisfaire un petit caprice d ignare dont il est coutumier….le lancer de gueux est une discipline unique au monde elle se pratique au Maroc….
    Unique au monde et dans les annales de l’humanité

  3. Selon le journal espagnol OK Diaro c’est sur pression de Rabat que l’Espagne a refoulé l’avion présidentiel algérien en plein vol. Le Maroc a exigé que le violeur du Polisario soit exfiltré dans un avion non présidentiel algérien pour lui denier son pseudo statut de chef d’État et le réduire à son vrai état: un malfrat tortionnaire et violeur.

  4. @ Axis7 et a Tous les esclaves consentants appartenant au Grand Homosexuel maitres des esclaves du Maroc et leader du rite religieux des esclaves du Maroc,

    Le Monde est un journal de racistes et de colonialistes qui veut voir les Algeriens devenir comme les esclaves Marocains. Leurs larmes sont des larmes de crocodils. Donc resumons! Les esclaves consentants et fils de pute du Maroc, les Francais racistes et colonialistes et Fils de pute ainsi que les generaux genocidaires Algeriens sont des Fils de pute. Ont esperent nous Algeriens Homme libre que les Fils de pute s’exterminent ou ont sera obliger de le faire si c’est necessaire, ca va etre juste un boulot en plus!

  5. Lisez le reportage de Paris Match sur le sort réservé aux gueux balancés comme des sacs à merde sur Ceuta… Misère Hogra Soumission….et surtout le pire : ils ont tout le temps faim….

    Pendant ce temps Pédale 6 l ignare inculte ne sait plus quel hôtel particulier acheté pour compléter ses centaines de biens partout dans le monde…Un makhnaz moyenâgeux et prédateur qui ne doit sa Survie qu’à sa soumission aux Sionistes… Terrible sort que celui de ces esclaves consentants….Je comprends aisément pourquoi les sahraouis ne veulent pas vivre sous ce régime débile et violent qui n’a aucune compassion pour son peuple pourtant soumis…..

    Ceuta aura mis à jour la nature du Makhnaz. Les millions de dollars dépensés pour acheter les médias occidentaux et des députés auront volés en éclats…..Une gestion à la marocaine en somme…La liste est longue.

    P.s : les services de sécurité algérien s’attendent à un afflux sans précédent de gueux marocains dans les prochains mois….la misère rend aveugle…

  6. Zemmar le menteur, je suis abonné au journal Le monde est le titre est « l’impasse autoritaire » et l’incapacité du « Hirak » à s’organiser, se structurer , à choisir des représentant
    Selon le CNLD, qui publie sa liste , il y’a 271 « hirakistes » selon eux…
    Sauf que le journal le monde, comme la presse de l’ancien colonisateur , il ne reprend pas
    @Axis7@, @Karim70@, @Balou@ et les autres sujets esclaves d’une roitelet moyenâgeux de droit divin, baron de la drogue et proxénète de vos femmes et de vos soeurs
    Dans la seule ville de Marrakech, cette semaine, 5000 esclaves du roitelet ont été arrêté…mais au pays du haschich, de la prostitution, de la pédophilie c’est la normalité
    On a vu 10.000 d’esclaves désespérés fuir vers CEUTA en 48 heures et on a lu que les parents des 2000 enfants mineurs refusés le retour de leurs progénitures , préférant les laisser aux services de l’enfance Espagnol

    ,

  7. Moi, je trouve ridicule que toute une faune de cachiristes patentés passent leur temps à se défouler sur le Maroc tout en cautionnant la nôtre de dictature toute aussi néfaste qui nous étouffe outrageusement en silence depuis 60 ans. Il faut être sans foi ni loi pour soutenir cette junte !

  8. Ce qui nous étouffe c’est le régionalisme, les nazions du Mak et leur idéologie raciste qui cherchent le chaos
    Personne ne se tait en Algérie, ni le châabi, ni les journaliste, ni les élus…
    Mais on choisira pas entre les islamistes, les Makistes et « le pouvoir »
    2 ans de hirak est aucune plate forme commune, ni leaders reconnus, ni partis, ni stratégies , ni perspectives
    C’est le degré zéro de la maturité politique, les uns veulent une daoula islamiya , les autres une région indépendante ou la langue de 80 % du peuple est banni, avec un nouveau drapeau, une milice armée, une carte d’identité et un passeport ( AMSINEG AQVAYLI) tout ce que je dis est vérifiable sur le site de Ferhat Mhenni ( SIWEL)
    Le pouvoir actuel veut juste remplacer le pouvoir précédent en se présentant garant de la stabilité

  9. Les raclures c’est vous tous ! Pour moi, vous n’êtes que de petits légionnaires de cachir, prêts à tuer père et mère pour une double ration. D’où vous tenez que les Kabyles sont tous régionalistes et qu’ils votent tous en masse pour le MAK ? Comme pour boucler la boucle, vous adjoignez à ce minuscule MAK d’extrême droite, RACHAD tout aussi minuscule d’extrême islamiste, pour quadriller l’Algérie d’envahisseurs du 3è type, et suprême ridicule, vous enjambez la frontière pour nous suggérer la jonction avec l’autre ennemi juré le « Maroc »! Il ne reste plus qu’à décréter le couvre-feu sur tout le territoire national pour emmurer les pauvres algériens habitués qu’ils sont aux différents colonialismes.
    Hier, c’était les Harkis, supplétifs zouaves-islamistes-badissistes, bon teint, bon genre, sur lesquels la France a assis sa domination sur notre peuple ; et aujourd’hui, c’est leur progéniture qui ont pris le relais pour assurer la continuité.
    On assiste à un remake de la période coloniale ou tout ce qui est nationaliste, patriote est à abattre au profit des notables, Bachaghas, Caïds partisans de l’Algérie française. Je vais vous mettre un lien pour illustrer ce que je dis d’hier et la main mise que nous subissons aujourd’hui, par la grâce de Fafa l’adorée, que vous faites semblant d’attaquer en public pour cacher votre jeu. https://www.lematindalgerie.com/bouteflika-est-il-le-seul-traitre
    Si vraiment vous êtes fairplay, et que vous existez par vos arguments et pas par les amalgames et les raccourcis, vous auriez déduit de vous-mêmes que « Quand bien même toute la Kabylie votait comme un seul homme pour le MAK, cela n’aurait pas suffit pour faire basculer le reste de l’Algérie ! »
    Alors, qui empêche le pouvoir usurpateur que vous défendez de permettre des assises populaires pour écrire une constitution nationale qui n’exclut personnes avec des règles de droit qui consacre la citoyenneté algérienne pour dépasser le système clanique que la junte nous impose ?
    L’Histoire l’a écrit, gravé à jamais, le peuple algérien est toujours victime des mêmes traîtres qui se passent le relais de génération en génération, qui frappent et qui pleurent en même temps pour assurer la pérennité à leurs maîtres.
    Soyez des hommes répondez-moi par des arguments et non des insultes qui vous permettent de combler votre vide sidéral !

  10. Bouteflika est-il le seul « traître » ?
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    * 

    Je n’aime pas parler ni de « traîtres » ni de « traîtrise » pour une simple raison. D’abord, cela me gave en tant qu’Algérien habitué à ce refrain insipide des faux derviches qui courent derrière les sensations fortes pour se donner contenance et croire qu’ils sont toujours dans le vrai, quand ils stigmatisent ceux qui ne partagent pas leurs idéologies. Ensuite, cela n’a jamais arrangé les choses dans mon pays ni n’a amélioré ma compréhension de ses problèmes ni de ses défis.  Qu’à cela ne tienne, depuis le coup monté du Numide Bocchus contre l’Aguellid Jugurtha, l’accusation de traîtrise devint une obsession, sinon un sport national chez nous. Sorte d’héritage atavique, qui ne cesse de tourmenter notre mémoire collective.

    Chasser le naturel, dit l’adage, il revient au galop. Mais pourquoi on est comme ça pardi? C’est, de l’avis d’un vieil ami, décidément notre histoire, à la fois complexe et pleine de pages douloureuses qui, au détour de chaque période passée, resurgit pour nous rappeler à son bon souvenir.   La chute du clan Bouteflika en avril 2019 est, à n’en point douter, l’une de ces périodes charnières qui nous jette dans notre passé. Une période d’autant plus sensible qu’elle  a charrié derrière elle, nombre de qualificatifs « péjoratifs » à l’encontre  de l’ex-président déchu. Et parmi eux, celui de « traître ». Autrement dit, le même attribut dont on a affublé un certain temps Abane Ramdane, héros de la guerre de l’indépendance et architecte du congrès de la Soummam en août 1956, le colonel Chaabani, chef de la wilaya VI depuis 1959, condamné à mort pour haute trahison et exécuté par Ben Bella en septembre 1964 (Mohamed Chaabani ne fut réhabilité, pour rappel, qu’en 1984 par décret présidentiel émis par Chadli) et Hocine Aït Ahmed, ancien chef de l’OS et un des 9 historiques du FLN, à l’origine du déclenchement de la révolution  de novembre 1954, évadé fin avril 1966 de la prison de l’ex-Maison Carrée (El-Harrach) dans des circonstances entourées de mystère, après être condamné à mort en avril 1965, pour « complot contre la sûreté de l’Etat », comprendre par là « rébellion de la Kabylie », puis gracié par le régime de Ben Bella.
    La liste de ceux que la propagande du régime relayée par la vox populi aurait traité de « traître » peut être rallongée davantage, si l’on pense aussi à Messali Hadj, père fondateur de l’étoile nord-africaine (ENA), créée en 1926, l’ancêtre du PPA-MTLD et du FLN lui-même dont l’épisode « séditionniste » du MNA lui colle à la peau jusqu’à aujourd’hui. Ou, au colonel Mohand Oulhadj, un brave parmi les braves qui, grâce à son patriotisme et à son dévouement à la nation, a pu basculer la balance dans la fameuse guerre des sables contre les forces de Makhzen, en 1964.

    Le fameux « hagrouna » (ils nous ont agressé), lancé par Ben Bella, le président de l’époque, dans un discours officiel a certes rallié les forces militaires de la Wilaya III et IV historiques aux bataillons de l’ANP vaincus sur le terrain, mais a laissé le résistance de la Kabylie dans un état lamentable, au point qu’Aït Ahmed et son compagnon de lutte Ali Mécili aient été arrêtés.
    Le maquis du FFS, mis depuis hors d’état de nuire, n’a pas pu ratisser large et la démocratie rêvée fut rapidement jetée aux oubliettes. (1) Quelques années plus tard et malgré les services qu’il a rendus à la nation, le colonel Mohand Oulhadj fut traité de « traître » par la propagande officielle et n’a pu être réhabilité qu’en 1999 sous le règne du président déchu. Le colonel Tahar Zbiri, le fomenteur du coup de force raté du 14 décembre 1967,  son mentor Salah Boubnider  et Ferhat Abbas appartiennent aussi à cette catégorie d’hommes « diabolisés » par la propagande du pouvoir d’Alger. Pour ce dernier notamment, la traversée du désert fut rude. F. Abbas fut le premier président du parlement de l’Algérie indépendante —poste qu’il devait quitter, non sans éclat—, pour protester contre le caractère trop autoritaire de la Constitution soumise en 1963 à l’approbation de l’Assemblée. 
    En 1964, il était arrêté sur ordre de Ben Bella et envoyé en résidence forcée au Sahara, comme en 1943. Il était libéré en juin 1965 par Boumédiène. Depuis lors, il menait une vie discrète à Sétif jusqu’en décembre 1978, date de la célèbre affaire du Cap Sigli, qui l’a mis sous les feux des projecteurs. (2) Soupçonné d’avoir donné son aval pour un putsch contre le régime, F.Abbas, « l’ennemi de la parole unique » fut jeté à la vindicte officielle, comme « un traître à la nation », en connivence avec les forces de Makhzen marocain, accusées d’attenter à la sécurité de l’Algérie dans un moment critique de son histoire, l’agonie du président Boumediène sur son lit d’hôpital à Alger.  
    Jeter l’opprobre sur les opposants pour diminuer leur influence, à défaut de les battre « démocratiquement » sur le terrain, fut et reste le modus operandi préféré du régime autoritaire en place depuis l’indépendance. Dernier cas à soulever, celui de Lakhdar Bouregaa, commandant de la wilaya IV historique. Engagé dès le début dans le Hirak au côté de son peuple en révolution, le vétéran du mouvement national fut jeté en prison à El-Harrach le 30 juin 2019 où il a côtoyé, ironie du sort, Tayeb Louh, l’ex-garde des sceaux « faussaire  » du royaume bouteflikien pour « atteinte au moral des troupes et outrage à corps constitués ». (3)
    N’étant pas sûr d’avoir atteint son but, le régime via l’ENTV, la chaîne publique, a présenté parallèlement à cette incarcération, un documentaire où elle nie complètement le passé révolutionnaire de Bourgaa, l’ayant même fait passer pour un usurpateur d’identité! La cabale médiatique vite déjouée par le peuple, le pouvoir n’a jamais dû faire amende honorable. Bref, jouer sur la fibre patriotique des masses, en accusant ses détracteurs d’ennemis à la nation, de renégats et de « traîtres » semble être la voie habituellement empruntée par la nomenklatura algéroise pour ridiculiser, sinon « diaboliser » tout mouvement démocratique de masse qui émerge des tréfonds de la société.
    Or, depuis le Hirak, les choses semblent évoluer à géométrie variable. En ce sens, Bouteflika lui-même fut traité, avec très peu de réserve, de la pire des épithètes par la sphère dirigeante et ses larbins. De narcissique au mégalomane, et de bâtisseur de l’empire de la corruption au chef de la îssaba (la bande),  l’homme est criblé de partout par ceux mêmes qui l’avaient porté autrefois aux nues. La machinerie de la diabolisation a-t-elle changé de stratégie? Ou la pression de la rue a-t-elle fait en sorte que les officiels du pays feignent  s’auto-culpabiliser et se remettre en cause en douceur, pour donner l’impression à ceux qu’ils gouvernent qu’ils sont en rupture avec l’ancien système?
    Mis à nu par ceux d’en-bas, le système cherche, paraît-il,  par tous les moyens possibles des voies de sortie, quitte à se débarrasser de certains de ses piliers, dans l’unique objectif de pérenniser dans le temps. Cela dit, l’important pour les élites au pouvoir semble plutôt être le renouvellement de leurs assises que la construction de cette nouvelle Algérie, chantée à longueur de journée en grandes pompes dans les médias officiels. 
    Car, si l’on regarde bien l’histoire, Bouteflika qui fut l’un des piliers de ce régime-là n’était pas, à en juger par son parcours, le plus mauvais et le plus médiocre de tous.
    Certes, l’homme, manœuvrier et revanchard, a détruit les partis, tué l’esprit des libertés individuelles, emprisonné arbitrairement des journalistes, massacré 127 jeunes de la Kabylie en 2001, « tlibanisé » (du nom de Baha Eddine Tliba, ex-député du FLN, symbole de la banalisation de l’enrichissement illicite), pour reprendre le mot de Mohamed Benchicou, les masses, instauré la corruption en sœur jumelle d’un système militarisé, islamisé en profondeur la société,  etc., il n’en reste pas moins qu’il ait aidé ce même système à s’installer dans la durée. Preuve en était que, cet affidé du clan d’Oudjda, a participé à tous les coups de force, depuis l’indépendance,  pour renforcer la dictature et instaurer le culte de la personnalité, comme mode de gouvernance : pourparlers secrets en 1961 muni d’un faux passeport marocain, avec les détenus du château d’Aulnoy en France, en mission commandée par Houari Boumediène afin de sceller un accord d’alliance entre l’un des cinq historiques incarcérés et l’Etat-Major de l’ALN, puis cheville ouvrière du coup d’Etat du 19 juin 1965.
    Dans les années 1960-1970, il fut porte-parole officiel à l’étranger de la dictature « socialiste » de Boumediene pendant près de 13 ans, et enfin, après son retour de la grande traversée en 1999, sauveur d’une junte militaro-bureaucratique en ruine face à la menace de sa disparition devant la nébuleuse islamiste, et enfin, bâtisseur d’un système rentier ayant permis pendant plus de 20 ans, la mise en place d’un  réseau de rapine généralisée, basé sur le clientélisme, le régionalisme et le tribalisme, en faveur de la nomenklatura et ses poches concentriques. Le palmarès de l’homme parle de lui-même. Mais Bouteflika est-il le pire de tous? La question mérite d’être posée et reposée mille fois s’il le faut, pour qu’on puisse comprendre les ramifications du problème.        
    Dans un billet du journal El Watan, daté du 17 février 2014, le journaliste Mohamed Fawzi Gaïdi nous révèle une autre facette du personnage, en rapportant des informations diffusées par le Nouvel Observateur en octobre 1997. Le média hexagonal montre combien Boutef, que tout le monde considère pourtant aujourd’hui comme « traître », est beaucoup mieux que son ténor, le célèbre homme aux mâchoires serrées, allusion faite bien évidemment au colonel Boumédiène, l’ex-chef de l’Etat entre 1965 et 1978. (5)
     D’après les informations du journal parisien, l’Algérie n’a récupéré la totalité de son territoire que seize ans après l’indépendance. Jusqu’en 1978, une bonne partie de son Sahara, dans la région de Beni Ounif, frontalière avec le Maroc, est demeurée sous le contrôle de l’armée française, et ce, avec l’accord (à partir de 1972) et la protection de l’armée algérienne.
    Ce n’est qu’en 1997 que le président Bouteflika, découvrant ce secret, entre dans une colère noire. Il l’avait appris par le biais de l’hebdomadaire français, lequel avait évoqué, pour la première fois, l’existence de B2-Namous. «Je ne l’avais jamais vu aussi irrité, raconte un membre de son entourage. Quand je lui ai demandé le motif de sa colère, il m’a répondu : Boumediene m’a fait un enfant dans le dos !», rapporte encore le média français par la voix d’un des membres de son entourage, soulignant que les fuites portant sur l’accord de dépollution du site de Oued Namous ont relancé un vieux débat en Algérie : le rôle aussi trouble qu’obscur des DAF « déserteurs de l’armée française » ou « les combattants de la vingt-cinquième heure », pour reprendre le mot de l’historien Benjamin Stora,  dans cette affaire sensible. 
    En effet, ces officiers de la guerre de libération qui ont abandonné l’armée coloniale à la dernière minute pour rejoindre le maquis ont hérité, sur décision de Boumediène, des plus hauts postes de commandement dans l’état-major au lendemain de l’indépendance. Le commandant Abdelkader Chabou en était le chef de file!  Autre conséquence de ces fuites : une extension du contentieux franco-algérien. Les organisations de la société civile algérienne luttaient pour obtenir l’indemnisation des victimes autochtones des opérations Gerboise bleue (essais de tirs nucléaires à Reggane et In Ekker en 1960). «Elles exigent désormais que ces indemnités soient élargies aux nombreux transhumants ayant parcouru, au cours des cinquante dernières années, les alentours du site de Oued Namous», avait conclu le même média. »
    À en croire l’ex-général Rachid Benyellès, la base B2-Namous qui n’était  prévue dans les accords d’Evian que pour une durée de cinq ans après l’indépendance, a été désinstallée officiellement du Sahara en 1986, soit deux décennies plus tard, sous le règne de Chadli! (6)  En gros, l’ombre de l’ancienne puissance coloniale planait sur tout et partout en Algérie, au temps du grand moustachu, qui jouait pourtant au leader du Tiers Monde et à l’anti-impérialisme viscéral ! La réalité est amère et l’histoire ne pardonne pas, hélas! »Nous sommes des Algériens qui sont sortis, dit à juste titre il y a seulement quelques années, un éditorialiste algérois, pour vomir un estomac rempli de bile et de hogra institutionnalisée depuis que la France a quitté le pays par la porte pour revenir par la fenêtre. »