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mercredi, avril 24, 2024

Liberté de pensée : Amnesty International scandalisée par la condamnation de Said Djabelkheir

Amnesty International a dénoncé vigoureusement ce jeudi la condamnation sévère par la justice algérienne de Said Djabelkheir, un islamologue reconnu, à trois ans de prison pour avoir « offensé » l’islam dans des publications qu’il a publiées sur Facebook. Dans un communiqué rendu public ce jeudi après-midi, la prestigieuse ONG a jugé que cette condamnation est « une régression effrayante pour la liberté d’expression en Algérie ». 

Dans trois publications en ligne sur Facebook en janvier 2020, Said Djabelkhir a établi des comparaisons entre l’Aïd al-Adha et les célébrations du Nouvel An berbère; il a qualifié certaines histoires du Coran de « mythes » et il a dit qu’il considérait certains hadiths comme « apocryphes ». Le tribunal de première instance de Sidi Mhamed l’a condamné aujourd’hui pour « offense contre le Prophète » et pour « dénigrement des préceptes de l’islam » en vertu de l’article 144bis du Code pénal algérien.

« Il est scandaleux que Said Djabelkhir soit condamné à trois ans de prison simplement pour avoir exprimé son opinion sur des textes religieux », a fait savoir à ce propos Amna Guellali, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Il est scandaleux que Said Djabelkhir soit condamné à trois ans de prison simplement pour avoir exprimé son opinion sur des textes religieux. Punir quelqu’un pour son analyse des doctrines religieuses est une violation flagrante des droits à la liberté d’expression et à la liberté de religion – même si les commentaires sont jugés offensants par d’autres », a-t-elle encore expliqué.

« Les tribunaux algériens n’ont pas à juger les croyances et les opinions religieuses des individus. La condamnation de Djabelkheir doit être annulée immédiatement. Toute disposition du code pénal algérien qui criminalise le droit à la liberté d’expression, d’opinion ou de croyance doit être abrogée de toute urgence », souligne encore Amna Guellali.

Le tribunal a condamné Said Djabelkhir à une peine d’emprisonnement de trois ans sans mandat de dépôt, en attendant une décision finale en appel. Il a également été condamné à payer une amende de 50 000 dinars algériens. Les avocats vont faire appel de cette décision.

Les accusations ont été portées après qu’un enseignant de l’Université de Sidi Bel Abbès, qui considérait que les écrits de Said Djabelkhir sur Facebook violaient les préceptes religieux, a porté plainte contre lui devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Sidi Mhamed.

Said Djabelkhir a déclaré à Amnesty International qu’il n’avait pas été informé de ses poursuites et qu’il en avait été informé pour la première fois par des amis en janvier 2020. Said Djabelkhir a déclaré qu’au cours de l’enquête sur son affaire par le juge du tribunal de première instance de Sidi Mhamed, il n’a jamais été convoqué pour un interrogatoire. Il n’a pas été informé de la date de son procès, et a encore une fois seulement appris par des messages Facebook partagés par les avocats de l’enseignant de l’université. Son procès a eu lieu au tribunal de Sidi Mhamed le 1er avril.

« Said Djabelkhir est la victime d’un harcèlement continu en ligne et hors ligne pour ses opinions. Il a déclaré à Amnesty International avoir reçu de nombreuses menaces de mort sur Facebook depuis qu’il a rejoint le réseau social en 2007 », a estimé encore Amnesty International d’après laquelle « les autorités algériennes ont utilisé l’article 144bis du code pénal algérien dans le passé pour réprimer la dissidence et poursuivre les militants et les voix critiques ».

Le 8 octobre 2020, le tribunal de première instance de Khenchla, dans l’est de l’Algérie, a prononcé une peine de prison de 10 ans et une lourde amende à l’encontre de l’activiste amazighe et du Hirak Yacine Mebarki pour « offense au Prophète ». Le verdict a ensuite été réduit en appel à un an de prison.

En septembre 2016, la Cour d’appel de Sétif a condamné Slimane Bouhafs, un chrétien, à trois ans de prison en vertu du même article, pour des publications sur Facebook critiquant le dogme religieux.

L’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Algérie est partie, garantit le droit à la liberté d’expression et d’opinion. Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a souligné en 2011 que « les manifestations de manque de respect à l’égard d’une religion ou d’un autre système de croyances, y compris les lois sur le blasphème, sont incompatibles avec le Pacte ». L’article 18 du Pacte garantit la liberté de religion ou de croyance, a rappelé enfin Amnesty International.

 

 

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15 تعليقات

  1. « Il est scandaleux que Said Djabelkhir soit condamné à trois ans de prison simplement pour avoir exprimé son opinion sur des textes religieux »,

    Je vais me faire tout petit plus petit que ce que j ai demandé à Massinissa
    Car avec ce code pénal on me coupera la tète

    Remarque même si on me coupe la tète…
    Je suis à la fin de ma vie ; j’ai élevé mes enfants (ils sont au chaud dans leur nouveau pays) j’ai pu visité le monde et profité de la vie
    La kabylie m a donné une merveille de femme ; je l’ai fais pleurer de bonheur dans un musée à Berlin
    j’ai lu pas mal de livres (merci à DHL et mes enfants (c’est un sacré budget), j’ai pu voir pas mal de pièces de théatre (de K yacine à Alloula …………)
    Meme en dans le desert avec le sable au dessert j’ai une vie de NABAB
    Et je fume du thé, je n’ai pas envie du paradis

  2. Les citoyens n ont-ils pas le droit de dire ce qu ils pensent , on finit par mettre en prison c est l algerie et d autres sont libres un exemple parmi d autres

    Khaled Tebboune a beneficie de la relaxe dans le cadre des affaires immobilieres de Kamel Chikhi  » El Bouchi  » est
    condamne a 2 deux ans

    Merci balou,pauvre algerie, pauvre de nous, j aime bcp cette phrase

  3. Le droit d’expression ne donne pas le droit d’attaquer les croyances des autres, de leurs dire en recurrances que ce dont ils/elles croient est faux, et ce n’est pas ce qu’ils/elles doivent interprete’, etc. Ca revient a la meme chose que les racistes, esclavagistes, colonialistes, extremes droite en fin tous ce qu’il y a de vil dans le monde « expriment » en toute liberte’ depuis des decenies, jours et nuits, chaque jours dans toutes les media que l’Islam est retrogrades, les musulmans sont des arrieres et sont tous des terroristes a abattre.

    Ce type merite ce la peine de prison comme chaque raciste ou criminels doit etre chatier. La peine de mort est une peine qui doit rester dans les codes penales et doit etre utilise’.

  4. Larbi
    Crois moi si ce monsieur «  mérite la peine de mort «  que dire de nos valeureux harkas?
    Lui, n’a pas la responsabilité de la déchéance d’une nation depuis des décennies avec son lot de souffrances.
    Et pour, rappel, au cas où, le prophète (slws) n’a jamais prôné la mort à ses opposants pacifistes, bien au contraire, Il les protégeaient et c’est pour cela que tu t’affiches musulman aujourd’hui malgré ton ignorance manifeste.
    L’amour des siens, c’est pas la haine des autres….

  5. Larbi ! Dès que votre croyance est mise en cause par des érudits ! Vous avez Peur !
    Vous savez que vos dogmes sont fragiles et qu’ils peuvent être deconstruits !
    Il est vrai que l’ignorance est le nerf de la guerre pour l’islam ! ( histoire des religions : haram)

    Larbi : vous fustigez la France et les autres pays) ! Posez-vous donc quelques questions sur Votre islam au lieu de fonctionner en robot minute !

    .

  6. Le droit d’expression ne donne pas le droit d’attaquer les croyances des autres, de leurs dire en recurrances que ce dont ils/elles croient est faux, et ce n’est pas ce qu’ils/elles doivent interprete’, etc. Ca revient a la meme chose que les racistes, esclavagistes, colonialistes, extremes droite en fin tous ce qu’il y a de vil dans le monde « expriment » en toute liberte’ depuis des decenies, jours et nuits, chaque jours dans toutes les media que l’Islam est retrogrades, les musulmans sont des arrieres et sont tous des terroristes a abattre.

    Ce type merite ce la peine de prison comme chaque raciste ou criminels doit etre chatier. La peine de mort est une peine qui doit rester dans les codes penales et doit etre utilise’.

  7. Le droit d’expression ne donne pas le droit d’attaquer les croyances des autres, de leurs dire en recurrances que ce dont ils/elles croient est faux, et ce n’est pas ce qu’ils/elles doivent interprete’, etc.

    Ca revient a la meme chose que les racistes, esclavagistes, colonialistes, extremes droite en fin tous ce qu’il y a de vil dans le monde « expriment » en toute liberte’ depuis des decenies, jours et nuits, chaque jours dans toutes les media que l’Islam est retrogrades, les musulmans sont des arrieres et sont tous des terroristes a abattre.

    Ce type merite ce la peine de prison comme chaque raciste ou criminels doit etre chatier. La peine de mort est une peine qui doit rester dans les codes penales et doit etre utilise’.

  8. Le droit d’expression ne donne pas le droit d’attaquer les croyances des autres, de leurs dire en recurrances que ce dont ils/elles croient est faux, et ce n’est pas ce qu’ils/elles doivent interprete’, etc.

    Ca revient a la meme chose que les racistes, esclavagistes, colonialistes, extremes droite en fin tous ce qu’il y a de vil dans le monde « expriment » en toute liberte’ depuis des decenies, jours et nuits, chaque jours dans toutes les media que l’Islam est retrogrades, les musulmans sont des arrieres et sont tous des terroristes a abattre.

    Ce type merite ce la peine de prison comme chaque raciste ou criminels doit etre chatier. La peine de mort est une peine qui doit rester dans les codes penales et doit etre utilise’

  9. Sur la base de ses recherches, il avance des interprétations de certains versets qui sont différentes de celles enseignées par la théologie classique. Les résultats de l’ijtihad ne font jamais l’unanimité. On peut être pour comme on peut être contre. C’est le temps qui finit par infirmer ou confirmer les résultats du moujtahid et non le tribunal. Ce dernier est jugé par l’opinion publique elle-même hétérogène.

    Les uns seront d’accord avec lui, d’autres s’opposeront à lui et d’autres encore seront indifférents. Le tribunal, c’est-à-dire, l’Etat n’a rien à voir dans ces controverses. L’universitaire qui a porté plainte contre Saïd Djabelkhir aurait dû l’inviter à l’université de Sidi Bel Abbès pour un échange contradictoire devant la communauté universitaire. S’il faut réfuter Saïd Djabelkhir, c’est par le débat académique et non par le tribunal.

    La liberté académique et la liberté de conscience sont en dehors des domaines du tribunal que l’Etat charge de protéger l’ordre public et la liberté des citoyens. Saïd Djabelkhir n’a porté atteinte ni à l’ordre public ni à la liberté de celui qui a porté plainte contre lui.

    Le tribunal qui a condamné Saïd Djabelkhir aurait dû déclarer son incompétence à se prononcer sur une affaire relevant de la conscience religieuse pour une raison très simple: le rapport à Dieu n’est pas d’ordre juridique. Les rapports entre les citoyens sont d’ordre juridique, pas ceux avec Dieu.

    Dieu n’est pas un sujet de droit, et il n’a ni droits ni devoirs parce que ce n’est pas un être humain avec ses qualités et ses faiblesses. Il est le maître de l’univers avec qui les hommes entrent en contact par la conscience. Or la conscience échappe au droit et à l’Etat.

    L’Etat juge sur la base de la raison (juridique) et le juge apporte la preuve que le prévenu a eu tort ou raison dans un domaine spécifique: celui de l’ordre public.

    Dans le respect de la constitution et de la liberté académique qu’elle protège, le tribunal doit innocenter en appel Said Djabelkhir qui n’a commis aucun délit.

    Auteur
    Lahouari Addi