En plus de la crise sanitaire provoquée par l’épidémie du coronavirus COVID-19, l’Algérie risque d’affronter une crise économique et financière qui s’aggrave de jour en jour. Malheureusement, cette crise risque de prendre des dimensions irréelles si l’Europe décide officiellement de prolonger la fermeture de ses frontières jusqu’au mois de septembre prochain. Explications.
La Comission européenne avait décidé, le 17 mars, de fermer les frontières de l’espace Schengen pour une durée d’un mois. Le principe ? Interdiction de tout voyage non essentiel vers l’UE. Pour l’heure, l’Union Européenne a déjà appelé les Etats membres à prolonger la mesure jusqu’au 15 mai. Mais, aujourd’hui, l’Europe étudie la possibilité de fixer cette fermeture des frontières jusqu’au mois de septembre prochain ! Pourquoi ? D’abord, les pays européens craignent une nouvelle vague de contaminations au coronavirus COVID-19 et l’importation de nouveaux cas. Selon des sources médicales françaises, l’Europe risque d’accueillir dés l’ouverture des frontières un nombre important de ressortissants issus des pays dont les systèmes de santé sont totalement défaillants et qui manquent cruellement de capacités de dépistage ne pouvant ainsi pas garantir la protection sanitaire à leurs ressortissants désireux de voyager à l’étranger.
En clair, ces sources font surtout référence aux pays maghrébins et africains. A titre d’exemple, pas moins de 4,4 millions de passagers ont pris l’avion entre l’Algérie et la France en 2019. Or, en Algérie, le système de santé est archaique et ses capacités de dépister les cas contaminés graves ou légers sont très dérisoires. Si des voyageurs algériens contaminés arrivent en France ou ailleurs en Europe, ils risquent d’alimenter une nouvelle vague de contaminations au coronavirus COVID-19. L’absence du dépistage massif en Afrique et au Maghreb représente un énorme danger pour les pays européens.
C’est dans ce contexte que le président français Emmanuel Macron a évoqué même le mois de septembre pour la réouverture des frontières. C’est une hypothèse que le chef de l’Etat aurait avancée, vendredi matin, lors d’une visioconférence avec les partenaires sociaux, rapporte BFMTV. Il s’agirait d’une réflexion en cours au sein des pays membres de l’espace Schengen, basée sur l’évolution de la pandémie. Pour le moment, rien d’officiel n’a été annoncé, les discussions sont en cours au niveau des responsables politiques européens avec l’appui de leurs conseils scientifiques. Cependant, l’hypothèse d’une fermeture jusqu’au mois de septembre des frontières de l’espace Schengen est totalement plausible. Lundi prochain, Emmanuel Macron, lors de son discours présidentiel, il devra fournir des détails sur ce dossier.
En attendant, cette probable fermeture des frontières européennes pour une aussi longue durée va causer des graves conséquences économiques et sociales sur des pays africains et maghrébins très dépendants de l’Europe comme l’Algérie.
Dans le cas algérien, les pertes financières seront colossales pour le transport aérien où Air Algérie va frôler la faillite et ne pourra plus faire décoller ses vols. Le marché français en particulier est la principale source de revenus pour Air Algérie. D’un autre côté, les transferts de devises de la diaspora algérienne vers son pays natal vont connaître une baisse terrifiante.
Chaque année, plus de 2 milliards d’euros sont transférés depuis l’étranger par notre diaspora vers l’Algérie. Ces transferts se font de manière artisanale à cause de l’absence d’un canal bancaire algérien développé et présent à l’international. En clair, les émigrés algériens ramènent avec eux des sommes en devises lors de leur retour au pays pendant les vacances pour les donner à leurs familles, proches et les échanger sur le marché parallèle.