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vendredi, mars 29, 2024

L’Etat algérien a gagné beaucoup d’argent en 2022, mais investit très peu sur l’économie nationale

C’est un véritable paradoxe qui soulève de nombreuses interrogations sur les intentions des dirigeants algériens. L’Etat algérien a gagné beaucoup d’argent depuis fin 2021 et début 2022, mais investit peu, très peu pour développer des projets qui pourront insuffler une véritable croissance économique au pays. Ce constat amer a été dressé sans appel dans le dernier rapport consacré par la Banque Mondiale à l’évolution de la situation économique et financière en Algérie durant le premier semestre de cette année 2022. 

Publié depuis le 3 août dernier sous le titre « Renforcer la résilience en période favorable », ce dernier rapport de la Banque Mondiale nous apprend ainsi que « l’investissement public n’a pas connu de reprise marquée » en Algérie alors que les recettes en devises provenant des exportations des hydrocarbures ont fortement augmenté.

« Les dépenses publiques ont augmenté de 7,6% en 2021, principalement du fait de la hausse des dépenses courantes (+8,7%), portées par une hausse marquée des transferts courants (+18%) », a souligné le même rapport selon lequel « les dépenses d’équipement » qui permettent au pays d’améliorer ses infrastructures publiques et de renforcer les activités économiques ont augmenté d’à peine 4,8% en 2021 après « une chute de 34% en 2020 ». Ces investissements publics de l’Etat algérien demeure ainsi « 30% en deçà de leur niveau prépandémie », regrette ainsi la Banque Mondiale dans son dernier rapport dédié à l’Algérie.

Le manque d’engagement de l’Etat algérien dans l’investissement public est vraiment intriguant et traduit l’absence d’une vision stratégique chez les actuels dirigeants algériens qui ratent une précieuse opportunité pour redresser une économie algérienne morne et moribonde depuis le début de la crise politique en 2019. Il s’agit d’une véritable opportunité gâchée car les recettes budgétaires de l’Etat algérien ont augmenté de 17% en 2021, portées par le bond des recettes d’exportation des hydrocarbures. « Les recettes
des hydrocarbures ont augmenté de 36%, sous le coup de la montée des prix du pétrole, de la reprise des exportations et de la dépréciation continue du dinar vis-à-vis le dollar américain », rappelle enfin la Banque Mondiale pour expliquer les atouts financiers dont dispose en 2022 l’Etat algérien.

La même institution souligne en dernier lieu que l’Algérie affiche des signaux positifs sur le plan budgétaire puisque le déficit budgétaire global s’est réduit en 2021, passant de 12% à 7,2% du PIB, principalement soutenu par les recettes d’exportation d’hydrocarbures revenant au budget, qui ont augmenté de 36%. Et malgré cette conjoncture très favorable, l’Etat algérien fournit peu d’efforts pour relancer l’économie nationale et créer de nouvelles richesses.

 

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