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jeudi, avril 25, 2024

Les Véritables Raisons de l’Hécatombe des Crashs Aériens de l’Armée Algérienne !

La Chine a accompli d’énormes progrès dans le domaine des véhicules aériens sans pilote (UAV) et des véhicules aériens de combat sans pilote (UCAV). Cependant, les versions d’exportation des UAV et UCAV chinois souffrent manifestement de réels problèmes techniques comme le confirment plusieurs médias ces dernières années.

En effet, le 25 Juin 2020, un drone d’attaque chinois CH-4B s’est écrasé dans la commune de Berriche à l’Est de la base aérienne de Bir Rogaa dans la Wilaya d’Oum el-Bouaghi avait rapporté le site spécialisé Mena défense.

C’est le troisième crash répertorié de drones de types CH-4 en Algérie, les deux premiers avaient eu lieu pendant les essais avait précisé encore Mena Défense.

Le CH-4 chinois, produit par la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) fait partie de la série d’avions Rainbow, a une portée de plus de 2000 Km et peut atteindre une vitesse maximum de 350 Km/h et un plafond de 14 000 mètres. S’il est dirigé par satellite il peut voler 30 à 40 heures et donc parcourir jusqu’à 5000 Km.

Drone de reconnaissance Chinois CH-4A

Avec ses six points d’emport, ce drone chinois peut transporter jusqu’à 400 Kg de bombes et missiles, guidés au laser Lanjian-7 ou Blue Arrow-7 qui peuvent utiliser la navigation GPS pour des frappes très précises !

Il faut noter que le Cai Hong 4 (CH 4 Rainbow), également opérationnel en Arabie Saoudite, en Irak et en Egypte, est un UCAV de moyenne altitude et longue endurance (MALE) très inspiré du drone américain MQ-9 Reaper, mais qui s’en différencie par les nageoires ventrales inférieures des MQ-9, non pourvues sur les versions d’exportation des CH-4…

Certes l’armée chinoise a fait des avancées technologiques majeures, en dépit du fait qu’elle ait été accusée d’avoir organisé une série d’attaques informatiques ciblant un grand panel d’entreprises américaines travaillant dans le domaine des drones.

Les données récoltées auraient ainsi servis pour réaliser des copies chinoises de plusieurs modèles de drones américains existants.

Surtout après l’incident de Hainan du 1er Avril 2001, lorsqu’un avion de reconnaissance EP-3E ARIES de l’US Navy avait été accroché en vol par l’un des deux Shenyang J-8 venus l’intercepter, alors qu’il évoluait à 110 km de l’île chinoise de Hainan.

Contraint de se poser en Chine, l’équipage américain avait été retenu pendant 11 jours avant d’être, renvoyé à Washington DC, alors que l’avion de reconnaissance américain était inspecté de fond en comble, pendant près de quinze jours en chine.

Des clés cryptographiques, des manuels de renseignement sur les signaux et les noms des employés de la National Security Agency avaient été récupérés par l’armée chinoise ainsi que des informations détaillées sur les paramètres d’émetteur pour les systèmes radar alliés américains dans le monde entier…

La même procédure avait entreprise par les chinois en 2016, lorsqu’un Lockheed EP-3E ARIES-II, avion appartenant à la marine américaine, avait été contraint par deux avions de chasse chinois J-11 à atterrir sur l’aéroport Lingshui de l’île de Hainan.

La technologie chinoise entourant ses drones avait également pris de l’ampleur lorsque les forces iraniennes avaient capturés un drone furtif RQ-170 Sentinel de l’USAir Force le 5 décembre 2011, alors qu’il survolait la ville de Kashmar, certainement pour frapper certaines installations nucléaires. L’électronique de ce drone avait alors été, selon plusieurs sources, vendue à la Chine par les Iraniens !

Drone américain capturé en Iran

Des informations cruciales qui ont permis à la Chine d’améliorer ses modèles et de vendre plusieurs variantes de drones à différents pays, en fonction de leurs besoins et… du prix de vente.

L’Algérie avait très tôt manifesté son intérêt pour l’achat du CH-4, et ce dès sa première présentation publique au salon aéronautique de Zhuhai en novembre 2012.

Après les premiers contacts, des essais avaient été menés en Algérie en 2013, sur la base aérienne de Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie. Les discussions concernaient l’achat du drone Guizhou Xianglong ou Soar Dragon avec des ailes tandem, cependant, peut-être en raison de contraintes financières, l’accord n’avait pas abouti.

Il faut dire que les militaires algériens avaient relevés de nombreux problèmes de contrôle, en particulier lors de l’atterrissage des drones chinois.

Le premier accident de drone chinois s’est produit près de la base aérienne algérienne de Tindouf à la fin de l’année 2013, au cours de la période d’essai. L’accident avait détruit l’UAV.

Malgré cela, le pays s’était doté de 5 exemplaires de CH-4A (drone de reconnaissance) et 5 autres de CH-4B (drones de combat)… Étrange !

Le deuxième accident a eu lieu près de la base aérienne d’Ain Oussera le 9 mars 2014. Le même problème de perte de contrôle de l’engin lors d’un atterrissage en dessous de 200 m a été indiqué comme la cause de l’accident.

Le récent accident de CH-4B de l’armée de l’air algérienne, signalé sur Twitter, a été constaté près de la base aérienne de Bir Rogaa. La presse avait alors évoqué la présence de lignes électriques ou de câbles à haute tension et qui auraient provoqué des perturbations électromagnétiques ayant mené au crash… Peu convaincant !

Selon nos informations, la véritable cause de tous ces accidents, signalés dans de nombreux pays, semble être la nature douteuse des contrats et accords que la Chine a signés avec eux.

En effet, la Chine signe des accords pour une certaine variante de drones, mais propose une version inférieure avec de nombreux changements, que l’acheteur n’a d’autre choix que d’accepter, car les exigences du commandement souvent coupé des réalités du terrain, sont souvent urgentes et liées à des questions de sécurité et de propagande.

Nous avions déjà rapporté dans nos précédentes publications, que les plus hauts gradés de ANP avaient un temps déclaré fabriquer des drones, alors qu’il est notoire que notre armée n’en maîtrise pas la technologie.

D’autre part, selon plusieurs sources, les Chinois auraient recours à des actes de corruption et de versements de pots de vin afin d’imposer leurs contrats de vente de drones de piètre qualité, et même éviter de fournir des pièces de rechange et un service après-vente local…

Ainsi, l’armée algérienne, qui avait été mise sous pression en 2012-14 en raison de l’aggravation de la situation en la Libye, au Mali et au Niger, avait acquis des drones chinois alors même que la formation de leurs opérateurs au sol était, selon des sources militaires incertaine.

Difficile au vu de ce qui précède d’éluder la responsabilité du haut commandement militaire, quand on sait que le montant du budget alloué à la Défense Nationale, qui a avoisiné les 45 Milliards de Dollars entre 2016 et 2020, n’a pas réussi à prévenir les crashs d’Oum el Bouaghi avec ses 74 morts en 2014, de Boufarik avec ses 257 morts déclarés en 2018, et des avions Hercules C130, Sukhoi 30 et Mig 29, des hélicoptères de l’armée et enfin de ces surprenants drones chinois…

Une hécatombe qui ne peut rester sans une enquête aussi profonde que sérieuse menée par une commission indépendante formée d’experts dans le domaine, sur tous les contrats de l’armée, et particulièrement ceux concernant les acquisitions chinoises entachées, nous dit-on, de graves irrégularités en matière d’équipements, d’armement et de formation. Sans oublier la corruption !

Sinon, nous serons appelés à éternellement revivre les mêmes maux, dès lors que les mêmes responsables sont maintenus à leurs postes…

Amir Youness

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