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jeudi, avril 25, 2024

Les surprenantes révélations de l’épouse de Slimane Amirat !

Slimane Amirat est né le 24 juillet 1929 à M’Chedallah et il est mort le 1er juillet 1992 d’une crise cardiaque dans la cour de la Présidence à El-Mouradia, après son recueillement sur la dépouille du président défunt, Mohamed Boudiaf, assassiné trois jours auparavant à Annaba…

Membre de la Fédération de France du FLN pendant la Guerre d’Algérie, Slimane Amirat avait rejoint l’Armée de Libération Nationale en 1955, avant de rallier la France pour lutter contre des sympathisants messalistes du Mouvement Nationaliste Algérien (MNA).

Il est alors emprisonné par deux fois et sera libéré après le cessez-le-feu du mois de Mars 1962.

Condamné à mort par contumace pendant le procès contre Hocine Aït Ahmed et le colonel Chaabani, Slimane Amirat créé, le 18 octobre 1967 dans la clandestinité avec Krim Belkacem, un mouvement d’opposition : le Mouvement démocratique pour le renouveau algérien (MDRA).

Il est alors arrêté le 7 juillet 1968 et mis en détention avant d’être jugé et condamné à la peine capitale par la cour de la révolution d’Oran.

Dans une vidéo pour la chaîne Berbère TV, Zoubida Amirat, l’épouse de Slimane Amirat, déclare être celle qui avait sauvé son mari de la peine capitale.

En effet, Zoubida Amirat livre dans son témoignage télévisé, qu’elle avait pris cette décision suite à sa rencontre avec Maitre Benadallah, qui était selon elle actif dans le comité d’avocats durant la guerre de libération, et qui l’avait conseillé d’aller faire campagne…en France.

Durant ces années-là, le pouvoir voyait bien évidemment d’un très mauvais œil les demandes d’aide faite à l’ancienne puissance coloniale. Le régime considérait tous ceux qui faisaient des recours à la France comme traîtres…

Qu’à cela ne tienne, Zoubida Amirat, entame plusieurs démarches et intervention auprès d’associations françaises comme la ligue des droits de l’Homme ou Amnesty International, et auprès de personnalités françaises telles le Général De Gaulle, qu’elle aurait rencontré grâce à des amis de Slimane Amirat…

L’équipe dirigeante en Algérie avait été, nous dit-on, aussi surprise qu’irritée par les sollicitations de l’épouse d’un ancien cadre du FLN qui avait pourtant lutté contre la présence française en Algérie.

Alors que tous les recours à sa libération en Algérie sont rejetés, Mme Amirat va multiplier les entrevues pour tenter de sauver son mari d’une mort certaine. Elle n’hésitera pas, déclare-t-elle, à rencontrer le représentant de la Reine d’Angleterre, le Président Tunisien Bourguiba et même le Roi du Maroc, Hassan II, qui n’était pourtant pas en odeur de sainteté à Alger après la guerre des sables en 1963.

C’est dire les hostilités que pouvaient entretenir, ceux que beaucoup considèrent comme de véritables patriotes : Houari Boumediene et Slimane Amirat !

Une hostilité confirmée par l’écrivain Slimane Ait Slimane dans son livre : ANZAMRI, Angoulême : Ath Jennad, Mémoires à vif. L’auteur y affirme en page 268 que Slimane Amirat fut l’auteur de la fusillade dirigée contre le cortège de Boumediene en 1968 à Alger. Il se fit arrêter juste après. Il fut condamné à mort, et son épouse jugée pour complicité fut condamnée à 20 ans de réclusion criminelle non compressibles.

L’épouse de feu Slimane Amirat, qui avait pris entre temps comme avocat le français Denis Langlois, qui venait d’être libéré de la prison de Fresnes en France après sa condamnation en 1966 pour insoumission et refus d’obéissance.

Zoubida Amirat a également rencontré le Pape Paul VI, afin de lui demander d’intervenir auprès des autorités algériennes afin de faire gracier son mari.

Ce serait, d’après elle, le Chef de l’Eglise chrétienne qui aurait alors demandé à l’archevêque d’Alger, Monseigneur Duval, d’aller plaider la cause de Slimane Amirat et d’intercéder auprès des représentants du jeune gouvernement algérien, pour qu’il ne soit pas exécuté.

Ayant accédé à la demande des représentants de l’Eglise chrétienne, Boumediene commue la peine de mort en détention à vie pour Slimane Amirat.

Slimane Amirat et Lakhdar Bouregaâ

Des propos contredits par Slimane Ait Slimane qui affirme, dans le même ouvrage cité ci-haut, que le salut de Slimane Amirat revenait au Président Tunisien Habib Bourguiba, alors qu’il était en visite à Alger et avait été sollicité par le Colonel Ouamrane.

Finalement, Slimane Amirat est libéré en ce 10ème Anniversaire de la prise du pouvoir par le Président Houari Boumediene : le 19 juin 1975.

Exilé au Maroc, il va alors animer une émission radio et appeler à l’éveil politique contre Houari Boumediene, ce qui l’accusera d’être traité d’agent du sionisme international et de contre-révolutionnaire… Après être rentré au Pays, le MDRA est officiellement agréé le 19 janvier 1990.

Slimane Amirat, a eu 4 enfants dont Tarek Amirat. Ce dernier est devenu commandant au sein des services de renseignements algériens. Responsable du bureau de sécurité à l’Ambassade d’Algérie à Paris, Tarek Amirat a été le principal interlocuteur des services secrets français durant moins d’une année et demie.

Il a été mis aux arrêts par l’Armée algérienne en Août 2019, payant, selon des sources, sa proximité avec le clan présidentiel, incarné par le Général Tartag et Said Bouteflika, opposé à celui de l’ex chef d’Etat Major, feu Gaid Salah.

D’autres sources affirment enfin que Tarek Amirat, comme son père en son temps, avait été arrêté, condamné et emprisonné pour complot et atteinte à la hiérarchie militaire, car ayant eu recours à la France pour soutenir la Issaba au pouvoir, tout en omettant de faire état de ses réunions secrètes avec les services de renseignements français…

Tarek Amirat a été libéré à la fin du mois de Janvier 2020.

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