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vendredi, avril 19, 2024

Les réserves de change de l’Algérie vont chuter de presque 20 milliards de dollars en 2020

Les réserves de change de l’Algérie vont chuter significativement en Algérie d’ici la fin de l’année 2020. Et cette chute risque de dépasser les 20 milliards de dollars afin de compenser les immenses pertes provoquées par la crise économique mondiale ayant éclaté dans le sillage de la pandémie du COVID-19. 

Le 3 février dernier, le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Aïmen Benabderrahmane, a fait savoir que les réserves de change de l’Algérie ont reculé pour atteindre 62 milliards de dollars actuellement. Le même haut responsable a estimé que ce niveau de réserves était « appréciable ». Mais dans ses prévisions pour l’élaboration de la Loi de Finances 2020, la Banque d’Algérie a prévu contraction des réserves à 51,6 mds USD (soit 12,4 mois d’importation) à la fin de l’année en cours. Il était donc prévu que l’Algérie conserve les 51 milliards de dollars dans ses réserves d’ici la fin de l’année 2020.

Or, la pandémie mondiale du COVID-19 a compliqué la situation en bouleversant totalement les équilibres financiers du pays. Et aujourd’hui dimanche, il est prévu que les réserves de change du pays baisseront à 44,2 milliards de dollars d’ici fin 2020 selon les estimations de la Loi de finances complémentaire (LFC) 2020 sur laquelle travaille en ce moment le gouvernement de Tebboune,  a expliqué dimanche le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Amar Belhimer.

« Le niveau des réserves de change reculera de 51,6 mds USD, tel que fixé dans la Loi de finances actuelle, à 44,2 mds dans la LFC « a précisé M. Belhimer qui répondait à une question sur l’impact économique de la pandémie du coronavirus en Algérie, lors de son passage de son émission de la radio nationale. Avec ce niveau de réserves de change, l’Algérie n’aura des réserves que  pour tenir pendant une année d’importation, a reconnu ainsi Amar Belhimer.

Il est à souligner que la gestion des réserves de change en Algérie fait l’objet d’une opacité totale. Officiellement, c’est la Banque d’Algérie qui gère le placement de ses réserves de change. Et la Banque centrale algérienne a procédé à de multiples achats et ventes annuellement de bons du Trésor américain. C’est du moins ce qu’elle affirme officiellement depuis des années. Or, les données officielles de la réserve fédérale des Etats-Unis (FED) ne montrent aucune trace de l’existence de 60 milliards de dollars détenus par l’Algérie en bons de trésor américain. Le dernier rapport dévoilé par la FED ne souligne aucunement que l’Algérie fait partie des pays détenant plus de 30 milliards de dollars de titres de la dette américaine. L’Algérie ne fait pas du tout partie de ces pays qui détiennent de sommes importantes en bons de trésor américain après avoir placé leur argent dans des placements fixes à moyens et longs termes auprès de la FED.

En juillet 2019, les rapports et données révélés par la FED ont permis de dresser la liste des pays détenteurs de la dette américaine, sous forme de bons de trésor. Dans cette liste, nous retrouvons l’Iraq avec un portefeuille d’obligations américaines  plus de 35 milliards de dollars. Il y aussi la Suède avec plus de 46 milliards de dollars dans son portefeuille d’obligations américaines. Le Koweit détient lui plus de 40 milliards de dollars d’obligations américaines sous forme de bons du trésor. La Pologne a acheté pour plus de 37 milliards de dollars de bons du Trésor américain. Les Emirats Arabes Unis détiennent un portefeuille de 55 milliards de dollars d’obligations américaines. L’Algérie ne figure nul part dans ce classement, le dernier rendu public au début du mois de juillet 2019.

Il faut savoir que la dette du gouvernement américain, qui a coûté des intérêts records de 523 milliards de dollars durant l’année fiscale 2018, représente un actif pour les investisseurs, les créditeurs des États-Unis. Les Etats-Unis ont de ces actifs pour financer ses énormes déficits. Les investisseurs étrangers achètent des bons du Trésor, comme les institutions américaines ou particuliers, en accumulant d’énormes quantités d’obligation comme pour Chines, son portefeuille d’obligations américaines avait une valeur de 1,13 trillion de dollars, parce que ces placements sont sécurisés et ces bons de Trésor peuvent être revendus facilement sur les marchés boursiers avec des rendements qui divergent selon la nature des placements.

Dans le cas de l’Algérie, l’essentiel des réserves en devises n’est pas placé en bons du Trésor américain. Où sont donc nos réserves de change ? Les autorités algériennes ne fournissent aucune indication à ce sujet. Il reste enfin deux hypothèses. La première relève du postulat que L’Algérie a diversifié ses placements en achetant des obligations européennes et des quantités d’Or qui ont permis l’augmentation de nos réserves nationales d »Or. La deuxième, et c’est la plus inquiétante,  relève du postulat que les autorités algériennes ont menti à leur population et veulent cacher la vérité sur l’effondrement beaucoup plus spectaculaire de nos réserves de change, notre seule tirelire face aux violents chocs économiques du monde d’aujourd’hui.

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