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jeudi, mars 28, 2024

Les mensonges de l’Institut Pasteur d’Alger sur les capacités du dépistage du pays

Les officiels algériens continuent de verser dans le mensonge face à une situation sanitaire qui ne cesse de dégénérer en Algérie à cause de la propagation de l’épidémie du COVID-19. Une propagation accélérée qui s’explique, surtout, par l’incapacité de développer un dépistage massif de la population algérienne. Cette incapacité demeure inexpliquée jusqu’à aujourd’hui alors que de nombreux pays africains ne cessent d’améliorer d’augmenter leur capacité de dépistage pour diagnostiquer rapidement les cas suspects et confirmés de COVID-19. 

Mais ce samedi, les autorités algériennes pour maquiller cette faiblesse intrigante et étonnante ont tenté de manipuler l’opinion publique. Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Dr Fawzi Derrar a indiqué que 2.500 tests de dépistage du coronavirus par jour étaient réalisés à travers les différentes régions du pays.

Dans une déclaration à l’APS, Dr Derrar a précisé que l’Institut Pasteur d’Algérie s’employait à augmenter le nombre de laboratoires dans les différentes wilayas, notamment celles enregistrant une recrudescence des cas de Covid-19, annonçant par là même l’ouverture, la semaine prochaine, de deux (2) laboratoires à Annaba et Sétif pour répondre à la demande, sachant que ces deux wilayas ont bénéficié d’une structure sanitaire analogue depuis l’apparition de l’épidémie.

Mais ce chiffre de 2500 tests de dépistage avancé par l’Institut Pasteur d’Alger est-il fondé et réel ? Malheureusement, nous avons découvert de nos investigations que cette information est totalement infondée. En effet, nous avons accédé aux données épidémiologiques récoltées par la plateforme officielle du ministère de la Santé qui a été mise en place depuis le début de l’épidémie en Algérie pour recenser les cas contaminés et décédés à cause du COVID-19. Nous avons ausculté ces données officielles et nous avons examiné toutes les informations des derniers jours relatant les derniers bilans officiels qui retracent l’évolution de l’épidémie sur le territoire national.

Il s’avère que les personnes contaminées en Algérie sont recensés dans 80 % des cas grâce au scanner thoracique utilisé par les services d’infectiologie dans plusieurs hôpitaux algériens comme principal outil de confirmation de la contamination au COVID-19 faute d’une quantité de tests de dépistage PCR qui manquent cruellement au niveau des structures de santé publique.

Par ailleurs, les données officielles de la plateforme de surveillance de l’épidémie utilisée par le ministère de la Santé consultées par nos soins démontrent que dans près de 10 à 15 % des cas, les personnes contaminées au COVID-19 ont été diagnostiquées positives à la suite de l’utilisation d’un test rapide au lieu du test PCR comme il est recommandé par la communauté scientifique internationale.

En effet, les tests PCR peuvent être très précis, détectant le virus dans 95% des cas. Dans la recherche de la maladie Covid-19, des échantillons nasopharyngés sont recueillis chez les personnes qui présentent des symptômes de la maladie par le biais d’un écouvillon introduit dans la narine jusqu’au rhinopharynx, soit dans les voies respiratoires hautes. Le prélèvement peut également être réalisé dans certains cas sur les voies respiratoires basses (crachats ou liquide bronchoalvéolaire).  La période idéale pour détecter l’ARN viral du Covid-19 (le Sars-CoV-2) est de 1 à 7 jours après l’apparition des symptômes. Au-delà, le prélèvement nasopharyngé n’est plus optimal, estiment plusieurs organismes scientifiques de renommée internationale.

Ces organismes nous apprennent également que pour permettre un résultat fiable de charge virale mesurée par la technique de PCR, les échantillons sanguins doivent être transportés au laboratoire dans un délai court (moins de 4 heures), et à une certaine température. Si le délai ne peut être tenu, ils seront centrifugés puis congelés. L’ADN est plus stable et peut même être analysé à partir de sang déposé sur du papier buvard. Ces techniques peuvent également être affectées par les conditions de stockage et de transport.

Malheureusement, la dimension archaique de notre système de santé rend très difficile l’utilisation de ces tests PCR dans des conditions médicales convenables et correctes afin d’obtenir les bons résultats lors des analyses des échantillons sur des cas suspects de COVID-19.

Aujourd’hui, pour faciliter la lutter contre la pandémie du COVID-19, les pays développés ont créé les techniques de PCR en temps réel qui supplantent les techniques de PCR classique (dites en point final) car plus sensibles, plus précises. Ainsi, d’après la Haute Autorité de Santé en France, la PCR en temps réel permet de faire simultanément l’amplification du gène d’intérêt et l’analyse des produits d’amplification, ce qui réduit la durée du test par rapport à celle d’une PCR classique. Le risque de faux positif par contamination est également réduit avec l’utilisation de la PCR en temps réel en comparaison de la PCR classique. L’obtention des résultats est rapide, ils peuvent être disponibles en moins de trois heures (de l’extraction à l’obtention des résultats).

L’Algérie s’est-elle adaptée à ces mutations technologiques ? Quel genre de tests PCR utilise-t-elle pour détecter le COVID-19 ? Les responsables de l’Institut Pasteur d’Alger ne fournissent aucune réponse à ces questions sérieuses. Et pour cause, ils se contentent d’affirmer des informations totalement infondées. Aucun médecin mobilisé sur le terrain en Algérie, et dans n’importe quel hôpital à travers, n’a vu les traces de ces 2500 tests de dépistage quotidiens. Encore un autre mensonge face à la crise sanitaire du COVID-19 et cela n’augure rien de bon pour l’avenir du pays…

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