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mardi, mars 19, 2024

Les manœuvres immorales et illégales de la Justice algérienne pour maintenir en détention le journaliste El Kadi Ihsane

La justice algérienne a confirmé la détention provisoire du patron de presse Ihsane El Kadi, incarcéré fin décembre dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l’État, ont déploré les avocats du journaliste injustement incarcéré. 

La chambre d’accusation de la Cour d’Alger a rejeté dimanche l’appel interjeté par le journaliste contre son incarcération, en «l’absence de ses avocats», a Maître Mostefa Bouchachi dans une déclaration faite à l’AFP confirmant ainsi la mise en place de manœuvres totalement illégale par les autorités algériennes pour maintenir en détention le directeur de publication de la webradio Radio M.

« L’audience, prévue initialement mercredi, a été avancée à dimanche à l’insu des avocats de la défense, qui n’a pas été informée de cette décision. C’est une violation du droit de la défense », a-t-il Mostefa Bouchachi. Les autorités algériennes ont violé ainsi les bases élémentaires du droit pour empêcher le journaliste Ihsane El Kadi de jouir de ses droits civiques et défendre son innocence. Il s’agit bel et bien de pratiques immorales puisqu’un citoyen algérien est privé arbitrairement et illégalement de son droit d’être assisté par ses avocats.

Pour rappel, le directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Émergent, a été placé en détention provisoire le 29 décembre, après quatre jours de garde à vue.

Il est soupçonné « d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État et sa stabilité », avait alors indiqué la Cour d’Alger. Au lendemain de l’interpellation de Ihsane El Kadi, le siège de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Émergent, avait été mis sous scellés et le matériel saisi.

Les deux médias ont affirmé dans un communiqué que, depuis dimanche après-midi, ils étaient «inaccessibles pour beaucoup de nos lecteurs dans certaines zones en Algérie et sur différents fournisseurs d’internet (ADSL et mobile)» « Notre équipe technique est en train de diagnostiquer les sources de ce problème pour tenter rétablir l’accessibilité normale à nos médias », ont-ils ajouté.

La semaine dernière, 16 patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par Reporters sans frontières (RSF), ont appelé à sa libération et à lever les entraves «inadmissibles» visant ses médias. Selon RSF, l’arrestation d’Ihsane El Kadi «intervenue quelques jours seulement après la publication d’articles critiques envers les autorités», a une «motivation politique». L’Algérie se classe à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

 

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