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mercredi, avril 24, 2024

Les hôpitaux algériens consomment 400 millions de dollars de médicaments… et ça ne suffit pas !

Les hôpitaux algériens consomment beaucoup, mais vraiment beaucoup d’argent. Rien pour leurs besoins en médicaments et traitements médicaux, les 273 Etablissements publics de santé de proximité (EPSP), 1.706 Polycliniques, 6.207 salles de soins, 534 maternités de proximité intégrées à des polycliniques sans oublier les 15 Centres hospitalo-universitaires (CHU) (13.755 lits) et les 81 établissements hospitaliers spécialisés (13.124 lits), consomment depuis 2018 un budget atteignant l’équivalent de 400 millions de dollars. 

Depuis plus de 4 ans, les autorités algériennes essaient de réduire ce budget colossal pour réduire les dépenses en devises à l’étranger, mais l’exercice semble très compliqué et ardu. Explications.

En Algérie, le secteur hospitalier est le principal pourvoyeur de soins et donc grand consommateur de médicaments, destinés à la fois aux patients hospitalisés (dans les classes thérapeutiques de l’oncologie et de l’hématologie principalement) et aux patients en ambulatoire atteints de pathologies spécifiques : immunosuppresseurs (ciclosporine) pour les greffés, produits d’oncologie sous formes orales, produits destinés à la lutte contre l’hépatite C, la sclérose en plaques, anticorps monoclonaux (système immunitaire), produits de dialyse péritonéale, ainsi que tous les antalgiques majeurs.

Tout produit enregistré comme permettant la prise en charge de ces pathologies est donné aux patients. Les produits de prophylaxie destinés aux hémophiles constituent un des premiers postes de dépenses en médicaments, dont plus de la moitié est donnée à titre ambulatoire.

Ces médicaments sont achetés à la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) qui distribue les médicaments achetés à l’attention des hôpitaux. Avant 2012, ces achats étaient financés sur les crédits directement affectés par le Ministère de la Santé aux Établissements de Santé. La PCH livrait mais ne parvenait pas toujours à être payée dans un délai raisonnable : une situation qui a engendré des créances finalement apurées sur le budget de l’État. Il faut savoir à ce sujet que les dettes des structures publiques de santé, dont des hôpitaux, se sont élevées en Algérie, à fin 2019, à 83 milliards de DA, soit l’équivalent de 650 millions de dollars US. Sur ce montant, 61 milliards de DA concernent les dépenses en médicaments et autres produits pharmaceutiques, soit l’équivalent de 480 millions de dollars.

Depuis 2012 la moitié du budget total des médicaments du Ministère de la Santé, est
directement transférée à la PCH, tandis que le reste est transféré au niveau des Établissements de Santé.

Les hôpitaux qui ont le statut d’EPA ont toute latitude avec leur budget disponible, d’acheter des médicaments spécifiques non disponibles à la PCH, sur appel d’offre, auprès des grossistes, importateurs ou producteurs privés. Mais ils ne peuvent pas importer directement. Dans un contexte où le budget des hôpitaux n’a pas augmenté depuis 4 ans dans le cadre d’une politique de rationalisation des dépenses publiques et ce, malgré la hausse continue des besoins des hôpitaux, le budget annuel pour chaque établissement dédié aux médicaments correspond à 51 milliards DA en 2018 répartis entre 580 établissements : les achats effectués par les établissements hospitaliers sur cette partie du budget concernent plus spécifiquement des réactifs ou des produits radio-pharmaceutiques, des dispositifs médicaux des matériels de laboratoire, des produits d’hygiène de pansement et quelques dépenses de prévention (comme le vaccin contre la grippe par exemple).

 

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