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jeudi, avril 25, 2024

Les énormes révélations du général Toufik au tribunal militaire de Blida : en 2013, les services français ont intercepté tous les courriers de la Présidence algérienne

On comprend mieux pourquoi les autorités militaires ont interdit à la presse algérienne de couvrir le déroulement du procès du général Toufik, Said Bouteflika, Bachir Tartag, Khaled Nezzar ainsi que son fils Lotfi, un procès organisé au tribunal militaire de Blida le 24 et 25 septembre derniers. Durant ce procès, de véritables pavés ont été lancés dans la mare par le général Toufik, l’homme qui avait dirigé les services secrets algériens de 1990 jusqu’à 2015. 

En effet, lors de son témoignage et audition par le Procureur de la République près du tribunal militaire de Blida, le général Toufik a révélé qu’il s’était opposé en juin 2013 à un projet opaque adopté secrètement par la Présidence de la République. En effet, à cette époque, Abdelaziz Bouteflika était hospitalisé au niveau de l’hôpital militaire des Invalides à Paris en France. Pour pouvoir continuer d’exercer son pouvoir et assurer la continuité du fonctionnement de la Présidence de la République, Said Bouteflika et son équipe de conseillers ont convaincu Abdelaziz Bouteflika, le Chef de l’Etat, d’aménager au niveaux des Invalides un bureau qui servira de local pour la… Présidence Algérienne.

Des décisions politiques, des projets de loi et des dossiers stratégiques confidentiels concernant l’avenir de l’Algérie ont été étudiés et analysés dans ce bureau aménagé aux Invalides. Ayant appris cette nouvelle, le général Toufik lance ses investigations et finit par découvrir que tous les courriers transmis depuis le Palais Présidentiel d’El-Mouradia à ce « bureau » aux Invalides étaient interceptés et vérifiés par les services secrets français.

Pris de colère, le général Toufik réagit rapidement et appelle Said Bouteflika en lui expliquant qu’il faut cesser en urgence ce « travail à distance » et réclame le retour rapide d’Abdelaziz Bouteflika au pays pour suivre sa convalescence. Les Bouteflika écourtent finalement leur séjour aux Invalides à Paris et rentrent au mois de juillet à Alger.

Cette histoire a été racontée par le général Toufik devant tous les juges militaires et hauts responsables de l’institution militaire dans un procès public. Personne n’a réagi à la suite de cette énorme révélation qui en dit long sur le fonctionnement irrationnel de notre Etat et sa faiblesse chronique. Il est à rappeler qu’à cette époque, Ahmed Gaid Salah, occupait les fonctions de chef d’Etat-Major de l’ANP. Et il n’avait pas réagi pour protéger la souveraineté nationale contre ces pratiques dangereuses et inconscientes.

 

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