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mardi, avril 23, 2024

Les employés du groupe Kouninef privés de salaires depuis 6 mois et abandonnés à leur triste sort

Le groupe familial KouGC appartenant aux frères Kouninef, l’une des familles les plus riches et influentes en Algérie durant le long règne d’Abdelaziz Bouteflika, s’est totalement effondré et brisé depuis les évènements politiques ayant secoué le pays en 2019. Les 3 frères Kouninef, Rédha, Noah et Karim, croupissent en prison depuis fin avril 2019 et leurs entreprises sont au bord de la liquidation judiciaire. Le groupe KOUGC employait directement plus de 1000 salariés rien que dans sa filiale BTP. C’était l’une des entreprises algériennes les plus prospères du secteur du bâtiment et travaux publics. Ce groupe privé était notamment spécialisé dans le génie civil et l’hydraulique. Aujourd’hui, il reste uniquement 250 salariés qui sont encore rattachés à ce groupe privé. Et ces salariés n’ont pas perçu leurs salaires depuis septembre 2021. 

Oui, depuis plus de six mois, ces travailleurs algériens et leurs familles sont privés d’un revenu en raison des difficultés financières que traverse le groupe KOUGC. Ce groupe qui dégageait des revenus supérieurs à  l’équivalent de 150 millions d’euros par an depuis 2013/2014, a été démantelé par les autorités algériennes à la suite de l’emprisonnement des 3 frères Kouninef. Et tous ses marchés stratégiques lui ont été enlevés pour les ré-attribuer à d’autres entreprises.

Ainsi, selon nos investigations, le groupe KOUGC a été écarté de tous ses projets les plus importants comme la  pénétrante de Guelma qui fait partie des projets de pénétrantes autoroutières devant relier l’Autoroute Est-Ouest à plusieurs villes du pays ou les projets de développement de nouvelles infrastructures hydraulique à Sétif, Constantine et Béchar, des projets d’adduction eau potable sans oublier les chantiers des centres anti-cancer de Blida, Constantine et Oran. Tous ces marchés  ont été résiliés par l’Etat algérien à la suite de l’incarcération des frères Kouninef.

Le groupe KOUGC a perdu aussi le projet de construction d’un bloc administratif à Hassi Messoud car le marché a été résilié par la Sonatrach. L’Etat algérien a repris aussi le contrôle sur le projet de l’unité de trituration des graines oléagineuses se trouvant dans la zone extraportuaire de Djendjen dans la wilaya de Jijel, et dont le lancement de travaux de sa réalisation a eu lieu début 2018. Ce projet appartenait à une filiale du groupe KOUGC appelée Nutris. Depuis septembre 2021, cette filiale a été transférée vers le groupe étatique MADAR. Le groupe familial Kouninef a donc tout perdu et se retrouve désossé au grand dam de ses salariés qui ont été abandonnés à leur triste sort.

Ces salariés ont interpellé tous les hauts responsables de l’Etat pour demander des éclaircissements au sujet de leur malheureux sort. Aucune réponse ne leur a été communiquée.  Et pourtant, depuis le mois de janvier 2021, un administrateur a été désigné par l’Etat pour gérer les affaires courantes de toutes les entreprises du groupe KOUGC. Il s’agit d’un certain Moncef Feraguena. Or, ce dernier ne semble guère préoccupé par le destin de ces salariés privés de salaires et de perspectives rassurantes pour leur avenir professionnel et n’entame aucune démarche sérieuse pour redresser la situation périlleuse du groupe.

Condamnés respectivement depuis fin septembre 2020 à 16 ans, 15 ans et 12 ans pour « trafic d’influence », « blanchiment d’argent », « perception d’indus avantages » et « financement occulte de la campagne électorale », Rhéda, Noah et Karim devront purger la totalité de leurs peines.

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