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vendredi, mars 29, 2024

Les dégâts du monopole d’Algérie Télécom sur le développement du pays : le témoignage bouleversent d’un jeune entrepreneur

Amine Dries est un jeune entrepreneur algérien qui a publié un témoignage poignant sur les réseaux sociaux. Un témoignage dans lequel il décrit parfaitement et minutieusement les dégâts incommensurables du monopole d’Algérie Télécom sur le développement numérique du pays. 

Il s’agit effectivement d’un témoignage rendu public sur la page Facebook d’Amine Dries depuis le 21 novembre dernier. Dans ce récit, le fondateur de la jeune société Octenium raconte sa mésaventure avec la mastodonte étatique Algérie Télécom qui a décidé tout bonnement de détruire son business dans la plus grande des illégalités. Le jeune entrepreneur algérien se bat depuis 2016 pour tenter de faire prospérer sa petite entreprise dans le monde digital encore naissant en Algérie.

« J’ai créé Octenium en 2016, une entreprise spécialisée dans l’hébergement web (sites web, emails, serveurs). J’ai fait de mon mieux pour offrir un bon service avec les meilleurs prix équivalents aux fournisseurs dans le reste du monde. J’ai investi tout mon temps, énergie et argent dans cette entreprise. et pour être honnête ça n’a jamais été facile, j’ai fait des hauts et des bas plusieurs fois », raconte ainsi le jeune entrepreneur algérien d’emblée dans son témoignage pour mettre en exergue la valeur de son travail et l’abnégation dont il a fait preuve pour assurer la survie de sa jeune entreprise.

Malgré tout ce travail acharné, le jeune entrepreneur va vivre un véritable cauchemar. Après avoir réussi à percer dans le paysage digital très limité en Algérie, l’entreprise d’Amine Dries va se heurter à un sabotage caractérisé exercé par… Algérie Télécom.

Tout a commencé en juillet 2019, date à laquelle le groupe Algérie Télécom qui propose et commercialise le service d’hébergement web a décidé de mettre les serveurs d’Octenium sur liste noire ! « Cela signifie que chaque client utilisant la connexion d’Algérie Télécom ne pourra pas accéder aux sites web hébergés sur nos serveurs », déplore ainsi à ce propos Amine Dries.

« J’ai signalé cet acte illégal à l’autorité de régulation ARPCE et ils m’ont dit que vous deviez envoyer une demande officielle, je l’ai fait mais sans aucun résultat », a dénonce encore une fois ce jeune entrepreneur qui subit une injustice inédite, caractérisée et brutale. Une injustice qui menace même l’existence de son entreprise.

Amine Dries a sollicité à plusieurs reprises la direction générale d’Algérie Télécom. Au départ, l’opérateur historique va nier toute responsabilité dans ce sabotage des serveurs de la jeune entreprise d’Octenium. Ensuite, à force d’insister et de recourir à des connaissances proches de l’entourage des principaux responsables d’Algérie Télécom, Amine Dries finit par être reçu par l’un des précédents PDG de cet opérateur étatique exerçant un monopole absolu sur l’économie numérique du pays.

 

« J’avais un client qui a un bon contact avec le PDG d’Algérie Télécom, et il a organisé un rendez-vous avec lui, le PDG d’Algérie Télécom a dit qu’il avait décidé de nous mettre sur liste noire (illégalement) ainsi que tout autre hébergeur algérien juste dans le but de pousser nos clients à migrer vers Algérie Télécom », raconte ainsi estomaqué Amine Dries.

Ce dernier a confié aussi que ses serveurs ont été blacklistés pendant au moins deux mois provoquant ainsi la perte d’au moins 300 clients. Une véritable calamité. Des clients qui ont décidé, par la suite, partir payer en devises un hébergement chez des sociétés étrangères. Une véritable perte pour l’économie nationale.

Et après une première « réconciliation » avec Algérie Télécom, la jeune entreprise d’Amine Dries a renoué avec le cauchemar de l’injustice depuis novembre 2021 date à laquelle l’opérateur étatique s’est attaqué une nouvelle à ses serveurs pour siphonner les clients d’Octenium et les contraindre de changer d’hébergeur.

« Maintenant je me retrouve obligé de lutter contre Algérie Télécom juste pour sauver ce grand rêve que je veux apporter à ce pays. Tout ce que je demande au gouvernement Algérien, ce n’est pas de m’aider, mais de ne pas me bloquer ni bloquer mes clients, car nous sommes l’avenir de ce pays et nous n’arrêterons pas le combat », a conclu Amine Dries dans son témoignage émouvant qui en dit long sur les souffrances endurées par les jeunes entrepreneurs algériens dans leur propre pays. Un pays qui torpille leurs efforts et leurs rêves pour asseoir encore davantage la domination des monopoles étatiques sur les secteurs névralgiques de l’économie nationale.

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