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jeudi, avril 25, 2024

Le phosphate, l’autre richesse qui n’a jamais été correctement exploitée en Algérie

Ce dimanche 10 avril, le phosphate figure parmi les principaux dossiers qui seront étudiés et discutés par le Conseil des Ministres dont les travaux seront présidés par Abdelmadjid Tebboune, le Président de la République. Depuis de nombreuses années, le phosphate est cité comme une « priorité nationale » pour le développement de l’économie du pays. Malheureusement, les discussions n’ont jamais abouti à une quelconque activité industrielle créatrice de nouveaux revenus et de nouveaux emplois. Le phosphate demeure jusqu’à aujourd’hui l’autre richesse négligée qui n’a jamais été correctement exploitée par l’Algérie. Explications. 

Et pourtant,  les phosphates sont l’une des plus importantes richesses naturelles du pays. Ils sont estimées à plus de deux milliards de tonnes de réserves qui se concentrent essentiellement dans l’est de l’Algérie. Ils sont classés au troisième rang mondial en termes de réserves prouvées. Le grand gisement de Djebel Onk, au sud de Tébessa, renferme à lui seul plus de la moitié des réserves du pays, alors qu’il est faiblement exploité depuis plus de quarante ans.

Par ailleurs et au rythme de production actuel, très faible par rapport à celui de nos voisins notamment le Maroc l’un des 3 gros exportateurs mondiaux de phosphate, l’Algérie dispose d’une sécurité d’approvisionnement qui dépasserait les deux siècles. Un atout industriel stratégique pour l’avenir du pays.  Et ces réserves ne constituent qu’une partie de celles que le bassin des phosphates algérien recèlerait. Le gouvernement mise beaucoup sur le phosphate de Djebel Onk qui doit devenir un centre de développement économique d’exploitation et de transformation massif.

Selon les évaluations les plis récentes, la masse des réserves de phosphate d’Algérie toutes catégories incluses à 2,2 milliards de tonnes. Depuis au moins 2010, le gouvernement algérien tente de développer un pôle industriel autour du phosphate. Mais rien de concret n’a émergé de ces projections alors qu’au moins quatre projets de transformation du phosphate ont été négociés avec des groupes étrangers pour la production de l’acide phosphorique et de différents types d’engrais. Le but étant que ces projets, une fois achevés, permettent de compléter la chaîne de production de l’état brut à l’état fini et de réduire l’exportation à bas prix de ce produit minier à l’état brut, tout comme son importation à l’état fini à des coûts élevés.

Malheureusement, ces négociations ont abouti au mieux à de simples protocoles d’accord théoriques et verbaux sans aucun investissement concret sur le terrain. De véritables opportunités de croissance économique ont été ainsi gâchées car ces réserves de phosphates naturelles auraient pu permettre à l’Algérie de se doter, à titre d’exemple,
d’une production de 8 à 10 millions de tonnes d’acide phosphorique, indispensable pour la fabrication d’engrais ou le traitement de surface des métaux et un intrant indispensable à l’industrie agroalimentaire,  générant un revenu annuel de plus de 8 milliards de dollars USD. Ces revenus auraient pu ainsi constituer la deuxième source de revenus du pays derrière le gaz et le pétrole. Ces fabuleuses réserves de phosphates ouvrent de perspectives économiques prometteuses. En l’absence d’une véritable bonne gouvernance, l’Algérie s’est privée bêtement depuis des années de cette richesse qui fait rêver d’autres pays.

 

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