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jeudi, avril 18, 2024

Le nouvel aéroport international d’Oran : un gouffre financier sans fin et des retards de plus de 3 ans !

Malgré des retards qui ont dépassé les trois années et de nombreuses imperfections dans la conduite des travaux, les responsables du projet du nouvel aéroport international d’Oran dont les gestionnaires de l’Entreprise de Gestion des Services Aéroportuaires de l’Ouest (EGSAO), continuent de demander des rallonges budgétaires et de nouvelles enveloppes pour terminer la construction de cet aéroport que les oranais attendent depuis… 2017 ! 

Lancé en novembre 2012, ce projet devait aboutir au bout de 5 ans et 8 mois. Le coût initial du nouvel aéroport d’Oran était fixé à 135 millions d’euros. Aujourd’hui, nous sommes en 2020, cet aéroport n’a jamais vu encore le jour et, pis encore, son budget a dépassé les 300 millions d’euros, a-t-on appris au cours de nos investigations. Ce nouvel aéroport international devait permettre à la ville d’Oran, la deuxième ville du pays, d’accueillir comme il se doit les Jeux Méditerranéens de 2021. Or, jusqu’à aujourd’hui, cette infrastructure majeure n’est pas encore prête.

Officiellement, les responsables de ce projet affirment que le taux d’avancement des travaux du nouvel aéroport international a atteint les 80 %. Et sa réception définitive est prévue en mars 2021. Or, sur le terrain, aucun élément encourageant ne permet de croire à cette énième annonce d’inauguration. Il faut savoir que le nouvel aéroport international d’Oran devait être livré à la fin de l’année 2018. Cette échéance a été reportée jusqu’à 2019, ensuite 2020 ! Et maintenant, on nous parle de mars 2021…

En réalité, personne ne sait exactement quand est-ce que ce nouvel aéroport sera enfin prêt ! Jusqu’à aujourd’hui, cette nouvelle infrastructure n’a pas été du tout équipée. Ni scanners, ni mobiliers ou comptoirs, ni caméras de surveillance, ni les passerelles pour les voyageurs et ni les systèmes de manutention des bagages n’ont été installés. Le nouvel aéroport est totalement vide !

Et malgré toute cette criante mauvaise gestion, les gestionnaires de ce projet ont osé demander à l’Etat un avenant de 3 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 20 millions d’euros, pour permettre à la société étatique Cosider de réaliser des travaux dans les derniers lots de ce chantier. La semaine passée, la commission sectorielle du ministère des Transports s’est réunie pour refuser d’accorder son OK cet avenant qui allait porter le montant de ce projet à plus de 340 millions d’euros ! Un véritable scandale de dilapidation de deniers publics car si ce projet était bien géré, Oran aurait pu s’offrir un nouvel aéroport avec seulement 135 millions euros comme c’était prévu en 2018. La commission sectorielle du ministère des Transports a estimé que les prix proposés dans ce nouvel avenant dépassent de plus de 20 % les prix pratiqués sur le marché. Une surfacturation douteuse qui a été rejetée par le ministère des Transports. Ces pratiques témoignent de l’opacité avec laquelle ce nouvel aéroport international d’Oran est géré sans qu’il y ait la moindre enquête officiellement diligentée par le gouvernement.

Soulignons enfin que la nouvelle aérogare internationale d’Oran devait être également dotée d’un système de gestion de type centralisé avec détection des mouvements des passagers et disposera de 12 postes de contrôle passagers extensibles à 20, ainsi que 18 postes d’enregistrement, des escalators, des ascenseurs et des passerelles panoramiques. Cette infrastructure devait accueillir annuellement quelque 3,5 millions de passagers. Les gestionnaires de ce projet ont promis de se doter aussi d’un nouveau parking pour avions de 18 hectares ainsi qu’un parking à étages de véhicules. Toutes ces promesses n’ont pas été tenues et le nouvel aéroport n’a jamais vu le jour. Il est resté uniquement au stade de… maquette.

 

 

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