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vendredi, mars 29, 2024

Le nombre des abonnés est en recul et le chiffre d’affaires s’effondre d’une année à une autre : la grande dépression de la téléphonie mobile en Algérie

La téléphonie mobile est un secteur qui connaît une grande dépression. Les chiffres « officiels » dévoilent un recul inquiétant du nombre des abonnés et un effondrement progressif du chiffre d’affaires des principaux opérateurs titulaires de licences mobile. Le dernier bilan annuel de l’Autorité de régulation de la Poste et des communications électroniques (ARPCE) confirme effectivement ce constat amer. 

Rendu public par l’ARPCE ce mardi 6 octobre, ce bilan annule qui retrace et résume tous les résultats et indicateurs du secteur des communications électroniques en Algérie nous apprend ainsi que le chiffre d’affaires de tous les opérateurs de téléphonie mobile cumulés en Algérie est d’à peine 279,51 milliards de Da en 2020, soit l’équivalent de 1,76 milliard d’euros. Une performance et dérisoire au regard de la taille du marché algérienne. Une performance qui faiblit d’une année à une autre depuis notamment 2013. En 2019, le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile en Algérie était de 284 milliards de Da. En 2018, les opérateurs algériens ayant investis dans la téléphonie mobile ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 294 milliards de Da. Mais c’est nettement moins que les 349 milliards de Da de 2016 ou les 340 milliards de Da de 2015, soit l’équivalent de 2,14 milliards d’euros.

En 2013, les opérateurs mobiles algériens ont gagné jusqu’à plus de 299 milliards  de Da, soit l’équivalent de 1,88 milliards d’euros. Cela signifie qu’en 2020, les opérateurs mobiles en Algérien ont gagné beaucoup moins d’argent qu’en… 2013. Ces chiffres confirmés et recueillis par l’ARPCE confirment l’effondrement progressif du secteur de la téléphonie mobile où les bénéfices et les gains baissent substantiellement en Algérie.

Cette baisse s’explique essentiellement par la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs algériens depuis 2014 et notamment depuis 2019/2020. Les usagers algériens n’achètent plus comme auparavant deux à trois puces et plusieurs de leurs  cartes SIM demeurent inactives et elles sont, par la suite, désactivées provoquant ainsi des pertes importantes pour les opérateurs mobiles puisque ce sont des baisses de consommations qui engendrent des baissent de profits. La chute de la valeur du dinar algérien, la cherté de la vie, l’inflation, l’explosion du chômage, l’impact négatif de la crise financière et économique sur la population algérienne, tous ces paramètres ont fortement pesé sur le développement de la téléphonie mobile en Algérie, un secteur qui nécessite des investissements colossaux pour la mise à niveau des équipements et installations et le déploiement d’un réseau dense au regard de l’immensité du territoire géographique algérien.

Le bilan annuel de l’ARPCE confirme également le recul du parc des abonnés algériens de la téléphonie mobile. En 2020, l’Algérie comptait 45,56 millions d’abonnés de la téléphonie mobile. En 2018, ils étaient plus de 47,18 millions d’abonnés. Depuis 2016, ce parc d’abonnés demeure figé et peine à évoluer en stagnant à 45 millions d’abonnés à l’exception de l’année 2018 où il a dépassé les 47 millions d’abonnés.

C’est dire enfin que le marché de la téléphonie mobile stagne dangereusement en Algérie, et recule significativement sur le plans des revenus, et subit les conséquences fâcheuses de la mauvaise santé financière et économique du pays.

 

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