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jeudi, avril 25, 2024

Le mensonge, le nouveau marketing de la direction générale de Sonatrach

Un récent communiqué de la direction générale de Sonatrach est au coeur d’une véritable controverse qui indigne de nombreux experts et spécialistes des hydrocarbures. Profitant du retour d’Abdelmadjid Tebboune en Algérie le 12 février dernier, le PDG de Sonatrach a instruit sa direction de communication de faire parvenir à tous les médias algériens des annonces totalement farfelues basées sur un pur mensonge dans la seule optique de redorer son blason alors que son bilan depuis son arrivée à la tête de Sonatrach au début de février 2020 est tout simplement chaotique. 

Mentir une première fois, et mentir une deuxième. Voila le nouveau marketing de la direction générale de Sonatrach avec lequel elle espère sauver la tête de son patron Toufik Hakkar placé sur la sellette et menacé par le prochain remaniement gouvernement au cours duquel il va perdre son « parrain » Abdelaziz Djerad, l’actuel Premier-ministre. En dépit du bilan financier totalement catastrophique de l’année 2020, la direction générale de Sonatrach a tenté de manipuler l’opinion publique par des chiffres faussés et manipulés.

La direction générale de Sonatrach a embrigadé tous les médias lourds et publics pour publier et diffuser massivement un communiqué qui a laissé tous les experts du secteur totalement pantois. Ce communique a affirmé que l’activité raffinage de Sonatrach a »enregistré une augmentation de 7,4 % des volumes de pétrole et de condensat traités en 2020 par rapport à 2019, passant de 27,2 millions de tonnes à 29,1 millions de tonnes ».

Sonatrach a précisé que l’activité raffinage a « atteint d’excellents niveaux de production des produits pétroliers. Elle a réalisé des niveaux record de production de gasoil (9,5 millions de tonnes) et d’essences (3,4 millions de tonnes) ». Sonatrach va encore plus loin en assurant qu’elle a cessé ses importations de gasoil depuis le mois de mars 2020 et des essences depuis le mois d’août de la même année ». La compagnie nationale des hydrocarbures a même assuré qu’elle a exporté, pour la première fois depuis la dernière décennie, des volumes d’essences et de gasoil » sans naturellement préciser les quantités vendues à l’étranger.

Ces chiffres ne sont pas faux, mais ils sont manipulés car ils ne relèvent d’aucune performance industrielle. Absolument pas. Et pour cause, ce n’est pas le raffinage de Sonatrach qui s’est amélioré, mais la consommation nationale de carburants qui a totalement chuté en 2020 à cause des mesures de confinement sanitaire qui ont été imposées de la mi-mars 2020 jusqu’au début du mois de janvier 2021 avec le retour progressif du transport routier inter-wilayas décidé par le gouvernement algérien dans le cadre d’une levée progressive des mesures de confinement sanitaire concernant les liaisons de transports entre les wilayas du pays.

Pendant les premières semaines du confinement sanitaire, la consommation des produits pétroliers, notamment les carburants, a enregistré une baisse drastique entrainant une baisse avoisinant les 50% du chiffre d’affaires de la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Naftal). Le déclin de la consommation a été observé depuis l’instauration du confinement sanitaire, à la mi-mars, en raison de la propagation de l’épidémie du Coronavirus (COVID-19), réduisant la consommation des produits pétroliers, tous types confondus, à des taux allant de 50% jusqu’à 80 %, avait expliqué le 14 avril 2020 le directeur de la communication de NAftal, Djamel Cherdoud.

La consommation des essences pour automobile (Normal, Super et Sans plomb), est passée de 10.553 tonnes métriques (t) le 13 février 2020 à 6.157 t, soit une baisse de 42%, d’après les chiffres du même responsable. A la même période de comparaison, la demande sur le Gasoil a chuté de 29.984 t à 16.955 t, soit un recul de 43%, celle du Sirghaz (GPLc) de 2.197 t à 1.259 t, soit 43%, tandis que celle des lubrifiants (huiles) est passée de 424 t à 163 t, soit une baisse de 61%. S’agissant des carburants destinés au transport aérien, la baisse de la consommation a atteint un taux de 87 %, le volume ayant baissé de 1.997 t à 265 t, tandis que le gasoil destiné à la marine est passé de 228 t à 47 t commercialisées, soit un recul de 79%. Pour le fioul BTS, également utilisé par les bateaux, Naftal a enregistré une baisse de la demande à hauteur de 74%, soit un recul de 582 t à 150 t des quantités commercialisées.

La vente du bitume, matériau utilisé notamment dans les projets de l’habitat et les travaux publics, a aussi reculé de 1.770 t à 974 t, soit une diminution de 45%, tandis que la baisse des ventes du gaz butane (bouteilles conditionnées) a connu un recul 19%. Ces baisses qui ont commencé entre la mi-mars et la mi-avril 2020 se sont prolongées relativement et selon des variations diverses durant toute l’année 2020.

Moins de carburants consommés par les algériens, cela signifie moins de carburants importés. L’explication est très logique et ne nécessite aucune recherche scientifique. Avec des chutes de la consommation nationale qui ont avoisiné, voire, dépassé pendant plusieurs semaines, voire des mois, les 50 %, Sonatrach n’avait aucune raison pour importer encore des carburants. La voila la vérité. C’est la pandémie de la COVID-19 qui a économisé des devises à l’Algérie. Toufik Hakkar, le PDG de Sonatrach, et ses cadres supérieurs, n’ont aucun mérite dans ce dossier.

Concernant le raffinage, la soi-disant augmentation des capacités des raffineries du pays est encore une illusion. Pourquoi ? Parce que moins de carburants importés, cela signifie que les carburants produits localement suffisent pour couvrir les besoins du marché national. Et en parallèle, l’Algérie a subi également un recul des exportations de son pétrole brut au regard de la baisse notable de consommation mondiale à cause des effets désastreux de la pandémie de la COVID-19. Et moins de pétrole brut exporté, cela signifie qu’il a été raffiné localement pour répondre à la demande du marché national. Donc les raffineries algériennes ont travaillé un peu plus que d’habitude parce que les exportations du pétrole brut destiné à l’étranger ont énormément baissé et l’Algérie ne dispose pas d’infrastructures de stockage opérationnelles pour stocker le pétrole brut extrait depuis les gisements de Hassi Messaoud ou Hassi Berkine.

Le communiqué Sonatrach a travesti ainsi une réalité amère en une victoire stratégique ! C’est du jamais vu. La direction générale de la compagnie nationale des hydrocarbures ne dit pas que l’ensemble des exportations générales de l’Algérie, en comptabilisant les exportations hors hydrocarbures, n’ont pas dépassé les 21,5 milliards de dollars pendant tous les 11 mois de l’année 2020. Les exportations du pays ont subi une baisse dépassant les 34,82 % par rapport à 2019. L’Algérie a perdu plus de 12 milliards de dollars au niveau des ses exportations en 2020 par rapport à 2019. Une immense perte financière pour un pays très fragile et dépendant énormément de ses exportations en hydrocarbures. En 2020, les exportations algériennes ont couvert à peine 68,61 % des importations du pays alors que ce taux de couverture était de 86 % pendant les 11 mois de l’année 2019.

Les exportations algériennes en hydrocarbures pendant les 11 mois de l’année 2020 ont atteint le montant de 14,78 milliards de dollars, soit même pas les 15 milliards de dollars. C’est la première fois pendant de nombreuses années que les exportations des hydrocarbures de l’Algérie n’ont pas dépassé la barre des 15 milliards de dollars par an. C’est une très mauvaise performance. Une contre-performance historique.

Ces chiffres, la Sonatrach refuse de les dévoiler parce qu’ils n’arrangent… pas son PDG dont la mauvaise gestion et les décisions catastrophiques ont aggravé les pertes financières occasionnées par la pandémie de la COVID-19.

Notons enfin que la consommation de l’essence a atteint 3,91 millions de tonnes en 2019. Par ailleurs, la reprise de la consommation du gas-oil observée à partir de 2018 s’est poursuivie en 2019 pour atteindre 10,50 millions de tonnes. Ainsi en temps normal, avec une consommation nationale régulière qui ne subit aucune perturbation à cause de la pandémie, la production des raffineries algériennes suffit tout juste à satisfaire la demande nationale. Il n’y a donc aucune réalisation notable dont peut s’enorgueillir la direction générale de Sonatrach.

 

 

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5 تعليقات

  1. Article bidon, partial, mensonger et totalement en charge. Une énième attaque pour les intérêts du clan de Semmar qui veut récupérer les clefs du coffre de la sonatracht qu’ils avaient pillés allégrement depuis 1962…

    Il ne faut pas faire une HEC pour savoir que 2020 et 2021 sont des années noires pour les économies et pour le secteur pétrolier en particulier….C’est durant les années bouteflika, periode faste dans la rapine et où semmar faisait le caniche docile, que la sonatracht et l’Algérie ont raté tous les virages….

    Mais de sa période de caniche des bouteflika, pas grand monde ne connait la face cachée de si Abdou, pseudo journaliste de pseudo investigations….Semmar a bien croquer et manger durant cette période…C’était pas joli joli…on y reviendra…

  2. Merci Dey Hussein.
    Je n’ai pas le temps de commenter mais Merci bcq.

    Le temps de Boutef,,,, l’argent « Petrodollard » coulait a Flots mais on a pas vu un centime dans nos poches ni dans la rue.

    Et voila maintenant les temps de crise conjontrurelle due au Covid et autres motifs economiques, on vient nous chanter tous les malheurs de l’Algerie, juste pour cracher sur un Homme…
    Aussi mauvais qu’il soit!! Ce n’est pas lui qui est en prison!! N’est ce pas???
    Posez vous cette question!
    Pourqoui cet acharnement contre ce PDG?????

    Il doit y avoir des raisons????
    Les espaces de AP sont impenetrables comme disent les journalistes de leur tante Franca.

    C’est minable de detester son pays.
    C’est Rouney un joueur Anglais qui a dit ca lors d’une interview a la SKY News.
    Et oui il a raison…Vous etes tellement minables que vous etes arrives au sommet de l’imbecilite….Cracher sur son pays est un delit pour lequel vous devriez tous etre……je ne le dis par respect a mes amis que j’ai dans ce forum…
    Sinon le reste..allez au diable

  3. @boussad17 février 2021 At 17 h 37 min
    Non Cher Ami
    depuis le coup de BOUSSOUF
    Qd j’étais ENFANT (il y a bien longtemps) mon père m’a racontait un jour les histoires de CHAABANI et de ABANE je lui ai fièrement dis du haut de mes DIX ANS (YA BOU RAB) j’irai en KABYLIE me recueillir sur la tombe de ABANE et lui lire un passage du « fils du pauvre » il m a répondu sèchement « elle n’existe pas »……………………………………………………

  4. @EL HASSI
    Rien d’étonnant à ce que vous traitiez l’Histoire de l’Algérie avec un grand « H » de : « les histoires de CHAABANI et de ABANE ! Vous êtes sûrement nourri au biberon des puissants bourreaux des deux rives qui ont trouvé à s’unir sur le dos des fils des pauvres porteurs de lumière et de vérité de leur patrie qu’ils chérissaient. De Gaulle, via Boussof a eu raison de ABANE en infiltrant l’armé des frontières par ses DAF pour faire taire sa voix de vrai patriote pour garder une main mise sur le pays et ce, jusqu’à aujourd’hui.
    Et l’autre fils du pauvre que vous citez « Mouloud Feraoun » a été lâchement assassiné par l’OAS qui refusait de lâcher le morceau. Des fils de pauvres, il y’en a eu d’autres, Larbi Ben M’hidi, on ne peut pas tous les citer mais qui demeureront des phares qui guideront notre peuple en dépit de ceux qui s’acharnent pour les cacher ou les effacer !
    Les deux bourreaux ont en commun de supprimer physiquement ceux qui les gênent pour s’accaparer de la matière à eux tous seuls, mais les bourreaux n’ont pas de cervelles ; ils ne savent pas que la mémoire et la lumière des Héros resteront à jamais gravées dans l’esprit du peuple algérien et ne mourront jamais.