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samedi, avril 20, 2024

Le Ghana a lancé une usine de Toyota, le Rwanda fabrique les motos électriques et l’Algérie parle toujours du cahier des charges… des importations de voitures

Depuis presque 3 ans, l’Etat algérien traîne toujours pour trancher et adopter définitivement un simple « cahier des charges » régissant les importations des véhicules neufs. Oui, 3 ans, à savoir depuis 2019, c’est le temps que les autorités algériennes consacrent pour la simple élaboration d’un texte qui permettra de réglementer l’importation et la commercialisation des voitures neuves. C’est inédit et d’une extravagance rarement égalée à travers le monde. 

Oui, l’Algérie peine encore à trancher pour adopter un texte simple et précis qui réglementera les activités des concessionnaires automobiles. Ce dimanche 5 décembre, lors d’un Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement algérien a convenu de  « la révision « immédiate » du cahier des charges fixant les conditions d’importation des véhicules et l’accélération de l’annonce des concessionnaires agréés », a confirmé à ce sujet un communiqué de la Présidence de la République.

D’après ce communiqué, c’est Abdelmadjid Tebboune qui est à l’origine de ce nouvelle orientation, encore une autre, dans ce dossier de l’importation des véhicules neufs.  « Le Président Tebboune a insisté sur l’impératif de fournir un réseau de services après-vente, au niveau régional et dans les grandes villes, en tant que condition pour accepter les dossiers des concessionnaires », a précisé le même communiqué d’après lequel Tebboune a déclaré également « que la loi n’interdisait pas l’importation individuelle des voitures ».

En clair, les Algériennes et Algériens peuvent recourir à leurs propres économies pour aller importer des véhicules neufs depuis l’étranger. L’Etat est donc totalement hostile à cette option et en pleine crise financière, le pays doit économiser ses devises au lieu de les gaspiller à couvrir les importations des véhicules neufs.

C’est en tout cas le message à peine voilé qui ressort de cette dernière instruction présidentielle. Mais si l’Algérie n’a plus les moyens financiers pour importer des véhicules en devises, ce qui est compréhensible et juste, pourquoi elle ne relance pas l’industrie du montage automobile ?

Il faut savoir qu’au moment où l’Algérie a saboté son industrie automobile naissante, et certes encore défaillante en raison de plusieurs pratiques irrationnelles, d’autres pays africains ont fait le choix de miser sur le montage des voitures neufs ou l’encouragement d’une industrie locale pour offrir un renouveau industriel à leurs économies.

Prenons quelques exemples concrets. Au Rwanda, un petit pays d’à peine 13 millions d’habitants, des entreprises ont tout bonnement lancé la fabrication des motos électriques. Une société privée rwandaise appelée Ampersand s’est lancée en 2021 dans l’assemblage et la fabrication des motos électriques avec un encourage poussé des autorités du pays.

Chaque moto made in Rwanda comporte environ 150 pièces, qui sont assemblées à Kigali. Fait particulièrement important, les batteries sont spécialement conçues et prototypées par les ingénieurs d’Ampersand au Rwanda. Elles sont ensuite fabriquées à l’étranger et renvoyées au Rwanda pour le montage final par des techniciens locaux. Ampersand emploie actuellement 73 personnes dans son usine de motos rwandaise et déménage ce mois-ci dans de nouveaux locaux pour faire face à la croissance de la production.

Au Rwanda toujours, le géant allemand Volkswagen mène depuis 2019 un projet pilote d’e-mobilité en partenariat avec Siemens, qui l’a vu lancer 20 Golfs électriques et deux stations de recharge à Kigali. Volkswagen a affirmé à ce sujet que le pays a le potentiel pour éliminer les moteurs à combustion interne au profit des voitures électriques. « En collaboration avec notre partenaire de développement Siemens et avec le soutien du gouvernement rwandais, Volkswagen vise à faire du projet pilote e-Golf un modèle pour la mobilité électrique en Afrique », avait déclaré début novembre dernier à la presse Andile Dlamini, de Volkswagen Group South Africa.

Au Ghana, c’est le géant japonais Toyota qui s’est officiellement installé pour lancer une usine d’assemblage et de montage de véhicules neufs avec de grandes ambitions. Cette usine est entrée en service le 29 juin dernier.

Erigée à environ 30 km d’Accra, la capitale ghanéenne, cette usine a mobilisé seulement 7 millions de dollars pour sa construction et devrait sortir 1 300 véhicules par an. Le constructeur japonais a prévu d’assembler les modèles pick-up de la gamme Toyota Hilux. De même que deux autres gammes de la marque Suzuki dans laquelle Toyota a opéré une prise de participation pour en être actuellement l’actionnaire majoritaire.  En plus de Toyota, plusieurs autres constructeurs automobiles de renommée non négligeable tels que Nissan, Renault, Kia, Hyundai, et Sinotruk ont déjà posé leurs valises au Ghana en faisant part de leur volonté de s’y établir durablement alors que l’Algérie a abandonné totalement ses ambitions industrielles dans le secteur du montage des véhicules.

L’Algérie a gelé depuis 2019 tous les projets industriels pour se lancer dans l’élaboration d’un simple texte théorique pour reprendre les… importations des véhicules neufs. Pour rappel,  un projet de décret exécutif modifiant le décret exécutif n°20-227 datant du 19 août 2020 avait fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs a été élaboré par le ministère de l’Industrie. Ce projet a été entièrement remis en cause et il sera ainsi révisé.

En mai 2021, un décret exécutif et le cahier des charges fixant les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules automobiles, remorques et semi-remorques neufs a été publié au journal officiel n° 34 daté du 9 mai.  L’article 11 dudit décret stipule que la demande d’obtention de l’agrément est déposée contre la délivrance d’un récépissé de dépôt, auprès du secrétariat technique.

Les premiers agréments devaient être accordés fin juin dernier, mais tout a été une nouvelle fois bloquée arguant des nouvelles révisions plus adaptées avec la situation économique et financière précaire du pays.

 

 

 

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8 تعليقات

  1. Nous on fabrique des mensonges , des faux espoires , l’illusion que nous sommes meilleurs . le reve et la nostalgie a un passé glorieux et certainement révolu . le plus grave dans l’affaire est qu’on encore a rever . on dirait que tous un peuple est comme dans un etat second . brutale sera le reveille

  2. Ce qui bloque, c’est la négociation des rétro-commissions !
    En temps normal, nous avons eu des M. 15% et en périodes de disette, on fait grimper les enchères !
    Après ça, venir nous soutenir que la ïïïssaba est morte avec boutef est une vaste rigolade !
    Avec les membres de l’association de malfaiteurs, un bon mensonge se doit d’être gros pour passer !

  3. Ce qu’on adore par dessus tout en Algérie, c’est dévier les débats des sujets qui fâchent sur la rivalité « algéro-marocco » pour entretenir la flamme d’un pseudo patriotisme de pacotille, solide alibi, de la bien commode « fuite en avant » !
    Epicitou !!! Fermer le banc !!!
    ma khass ghir ezzornagia