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vendredi, mars 29, 2024

Le FMI confirme que l’augmentation des dépenses de l’Etat algérien en 2023 constitue une source de risques importants pour la stabilité du pays

En 2023, les augmentations inédites et colossales des dépenses publiques de l’Etat algérien représenteront une source de risques importants pour la stabilité financière et économique du pays. Ce diagnostic vient d’être effectué par les services du Fonds Monétaire International (FMI) dont les services viennent d’achever une mission de consultations au titre de l’article IV en Algérie.

Il faut effectivement savoir qu’une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Geneviève Verdier, Cheffe de Division au niveau du département Moyen-Orient et Asie Centrale du Fonds, a visité Alger du 6 au 21 novembre pour les consultations de 2022 au titre de l’article IV avec l’Algérie. Il est à signaler que l’article IV fait partie des statuts du Fonds monétaire international (FMI). Il dit entre autre que « chaque État membre s’engage à collaborer avec le Fonds et avec les autres États membres pour assurer le maintien de régimes de change ordonnés et promouvoir un système stable de taux de change ». C’est au titre de cet article IV que des missions d’évaluation économique sont mandatées pour effectuer un rapport sur chaque Etat membre du FMI.

A ce titre, cette mission du FMI a relevé dans le communiqué final publié sur le site internet de la prestigieuse institution financière internationale basée à Washington que les fortes dépenses budgétaires publiques de l’Etat algérien en 2023 vont constituer une source de préoccupation majeure. Il est à rappeler que le FMI et chargé de trois missions cruciales : promouvoir la coopération monétaire internationale, favoriser l’expansion du commerce et de la croissance économique, et décourager les politiques économiques susceptibles de nuire à la prospérité.

A cet égard, les experts du FMI en visite à Alger ont estimé que « la persistance d’une forte dépendance à l’égard des recettes tirées des hydrocarbures et l’augmentation considérable des dépenses prévues en 2023 sont sources de risques importants pour les perspectives des finances publiques dans un contexte de forte volatilité des prix des matières premières et d’incertitude mondiale exceptionnelle ». Les membres de la mission du FMI ont fortement suggéré aux dirigeants algériens « un ajustement budgétaire équilibré est nécessaire pour freiner les pressions inflationnistes, rétablir une marge de manœuvre pour les politiques économiques et stabiliser la dette publique ».

« Un cadre budgétaire de moyen terme pourrait guider les efforts d’ajustement, réduire la procyclicité des politiques et protéger les dépenses prioritaires. Des mesures bien ciblées devraient être mises en œuvre tel que nécessaire pour soutenir les ménages à faible revenu », ont recommandé également les experts du FMI qui craignent un impact dévastateur sur l’économie algérienne de l’augmentation des dépenses de l’Etat et du creusement du déficit budgétaire du pays en 2023.

Comme il a été révélé et précisé récemment par Algérie Part, l’année 2023 sera une année historique et inédite dans l’histoire de l’Algérie. Et pour cause, l’Etat algérien va consommer au cours de cette année l’équivalent de plus de 98 milliards de dollars USD de budgets et financements publics pour assurer son fonctionnement et couvrir ses dépenses globales. C’est un seuil de dépenses vertigineux qui marque une première dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. Par rapport à l’année 2022, les dépenses de l’Etat algérien vont augmenter de près de 28 milliards de dollars USD, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations en consultant une copie de l’avant-projet de la Loi de Finances 2023 qui a été officiellement validé par le gouvernement algérien en attendant sa prochaine adoption par le Parlement et la Conseil de la National avant sa signature officielle par le Chef de l’Etat d’ici le 31 décembre 2022.

En effet, les dépenses globales de l’Etat vont augmenter jusqu’à 13 786 milliards de DA en 2023, soit l’équivalent de 98,15 milliards de dollars USD, contre des dépenses de 9 858,4 milliards de DA au titre de l’exercice actuel en 2022, soit l’équivalent de 70,19 milliards de dollars USD. En valeur, les dépenses de l’Etat augmenteront ainsi substantiellement en 2023 par rapport à 2022.

Les montants colossaux de ces dépenses de l’Etat algérien ont suscité l’inquiétude des experts du FMI qui s’inquiètent des dérives potentielles de ces dépenses trop élevées par rapport à la croissance économique encore faible du pays. Ces dépenses anormalement élevées de l’Etat algérien risquent de compromettre le peu de bons résultats obtenus par l’économie algérienne au cours de l’année 2022 où la hausse des prix des hydrocarbures a contribué à renforcer la reprise de l’économie algérienne suite au choc de la pandémie.

« Les recettes exceptionnelles provenant des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures. En 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, et les réserves internationales ont augmenté à 53,5 milliards de dollars fin septembre contre 46,7 milliards de dollars fin 2021. Une hausse significative des exportations hors hydrocarbures a également contribué à cette amélioration », s’est réjoui effectivement à ce propos la mission du FMI.

Signalons en dernier lieu que la mission du FMI a rencontré M. Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Kessali, ministre des Finances, M. Arkab, ministre de l’Energie et des Mines, M. Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rakhroukh, ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, M. Rezig, ministre du Commerce et M. Zeghdar, ministre de l’Industrie. « L’équipe s’est également entretenue avec d’autres hauts responsables du gouvernement et de la banque centrale, des membres de la commission parlementaire des finances et du budget et des représentants des secteurs économique et financier », précise en dernier lieu le FMI dans son communiqué paru sur son site internet.

 

 

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