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jeudi, avril 25, 2024

Le désengagement de la France du secteur des hydrocarbures en Algérie : une « lourde erreur et une faute stratégique »

L’homme d’affaires français d’origine algérienne Yazid Sabeg, ancien commissaire à la Diversité et à l’Égalité des chances auprès du Premier-ministère français de décembre 2008 à juillet 2012, a estimé que la France a commis une « lourde erreur et une faute stratégique » en désengageant du secteur des hydrocarbures en Algérie. Originaire de Guelma, Yazid Sabeg, dirigeant de l’entreprise de services du numérique CS Group, une importante société français spécialisée dans la création et la gestion de systèmes critiques dans les domaines de la défense & de la sécurité, de l’espace, de l’aéronautique et de l’énergie, a estimé dans une interview publiée par le quotidien régional français Le Télégramme que la France doit se rapprocher en toute urgence de l’Algérie pour développer des projets dans l’exploitation du gaz nature et du pétrole. 

« Depuis 1992, les relations franco-algériennes gazières et pétrolières étaient en pleine régression. Le désengagement brutal et incompréhensible décidé par les compagnies françaises (ex-ELF et Total), surtout au bénéfice de l’URSS puis de la Russie (le développement de ces entreprises au Moyen-Orient a échoué), est une lourde erreur et une faute stratégique », a affirmé celui qui est aussi membre aussi de l’Institut Montaigne et du conseil d’administration de l’Institut de relations internationales et stratégique, deux centres de recherches et d’études très prestigieux et influents en France.

« La France a laissé les mains libres aux Américains et aux Britanniques, malheureusement pour elle. Or, nous aurions dû persister dans notre stratégie historique pour nous maintenir en Algérie (avec les droits miniers auxquels nous avons renoncé) et soutenir, en association étroite, une industrie algérienne du gaz et du pétrole avec des développements avals dans le raffinage et la pétrochimie. Et, cela, au lieu de nous résigner à la destruction de ces activités sur notre territoire au bénéfice de l’Italie, de l’Espagne et de l’Europe du Nord », a relevé encore Yazid Sabeg qui est titulaire d’un doctorat en sciences économiques et sociales sur le pétrole depuis 1973.

« Il est temps de réagir en renforcement immédiatement nos liens avec l’Algérie », plaide ainsi Yazid Sabeg en expliquant que la France ne doit pas miser seulement sur « le Gaz naturel liquéfié (GNL) » en Algérie.  Dans la même interview, il a suggéré fortement aux autorités françaises de s’intéresser au « raffinage et la chimie ainsi que les mines ». « L’Algérie a des besoins technologiques et opérationnels pour prolonger l’exploitation de ses réserves. Elle désire aussi maîtriser sa consommation domestique en hydrocarbures et améliorer sa production ainsi que sa distribution électrique. Nous devons faire à l’Algérie des propositions dans ce sens », a relevé enfin celui qui a été  classé en 2012 parmi les 500 personnalités maghrébines les plus influentes dans le monde par le magazine Arabian Business.

 

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