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samedi, avril 20, 2024

Le cinéma national en déclin : l’Algérie évincé du Top 10 des pays africains producteurs de films

C’est un classement qui en dit long sur le profond et alarmant déclin du cinéma algérien. Notre pays ne figure plus parmi les plus importants pays africains producteurs de films. Pis encore, l’Algérie a été totalement évincé du Top 10 des pays africains producteurs de films et se retrouve surclassée par plusieurs pays aux moyens financiers et économiques très limités comme le Ghana ou la Tanzanie. 

En Afrique, le Nigeria, le Ghana sont les pays qui produisent le plus de films sur une base annuelle. C’est ce que révèle le rapport de l’Unesco sur l’industrie du film en Afrique, publié en 2021. D’après l’étude. Le Nigeria produit 2599 films par an, loin devant le Ghana qui produit 600 films par an. Les deux pays sont suivis par le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda qui sont également des places fortes du cinéma africain. Ils sont suivis par la Tunisie, l’Ethiopie, la Zambie, le Liberia et l’Egypte. L’absence de nations comme l’Afrique du Sud qui est, avec le Nigeria, le principal marché cinématographique du continent montre que le volume de production n’est pas le seul facteur déterminant.

Le Nigeria produit 2599 films produits par an, le Ghana se distingue par 600 films produits par an alors que le Kenya a pu enregistrer 500 films produits par an. Ce sont les trois pays africains qui dominent la production cinématographique continentale. Ils sont suivis par des pays très modestes mais qui arrivent à développer un véritable cinéma national dépassant largement l’Algérie comme l’Ouganda avec 200 films produits par an ou encore la Tunisie voisine avec 185 films produits par an ainsi que l’Ethiopie qui peut se targuer d’avoir produit 140 films par an. Il est à signaler qu’en dépit de son histoire légendaire et de l’histoire prestigieuse de son cinéma, l’Egypte se positionne au 10e rang des pays africains producteurs de films avec 60 films produits par an. Un résultat très décevant au regard du passé glorieux du cinéma égyptien et de son influence internationale.

Il est à souligner que le rapport de l’UNESCO intitulé L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance, révèle la vitalité du cinéma africain grâce aux technologies numériques. Avec ses quelque 2 500 films par an, « Nollywood » ‒ surnom donné à l’industrie cinématographique nigériane ‒ est emblématique de cette croissance. Une industrie locale de production et de distribution a vu le jour, générant son propre modèle économique. « Mais c’est la révolution numérique, entamée il y a une vingtaine d’années et accélérée par la pandémie de Covid-19, qui a vraiment changé la donne », note à ce sujet le rapport de l’UNESCO selon lequel l’industrie cinématographique africaine reste en effet structurellement sous-financée, sous-développée et sous-évaluée. Selon la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), elle ne génère que 5 milliards de dollars de recettes annuelles, sur un chiffre d’affaires potentiel estimé à 20 milliards.

Concernant l’Algérie, en dépit de ses moyens financiers et économiques considérables en comparaison avec la majorité écrasante des autres pays africains, elle a produit seulement 170 films (longs-métrages, documentaires et courts-métrages) entre 2007 et 2013. 75 % de ces films ont été coproduits avec des pays européens, 11 % avec des pays africains et 9 % avec des pays asiatiques. C’est une moyenne de production dérisoire et très faible qui fait de l’Algérie un « nain » dans la production cinématographique à l’échelle africaine.

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