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jeudi, avril 18, 2024

Le chef du service d’anesthésie et réanimation Covid-19 du CHU Franz Fanon de Blida en larmes : « Je n’ai pas vu ma famille depuis prés d’un mois »

C’est un témoignage émouvant que vient de faire le chef du service d’anesthésie et réanimation Covid-19, du CHU Franz Fanon de Blida, Dr. Adel Boudahdir. Ce médecin raconte comment il a décidé de rester loin de sa famille et de consacrer tout son temps aux malades atteints du coronavirus COVID-19.

Dans un entretien qui l’a accordé à l’APS, l’agence gouvernementale, le docteur Adel Boudahdir raconte le récit de ses journées dans les couloirs et chambres de l’hôpital le plus important de la Blida, le CHU Frantz Fanon, l’un des premiers établissements frappés de plein fouet dés le début de l’épidémie du COVID-19 à Blida à la fin du mois de février.

Ce jeune maitre-assistant spécialisé en anesthésie et réanimation n’a pas pu retenir ses larmes en évoquant sa famille, son épouse, ses deux filles (5 et 8 ans), et tous ses proches, qu’il n’a pas vu depuis prés d’un mois. « Je n’ai pas mis les pieds chez moi à Bouguerra (Est de Blida), et je n’ai pas vu ma famille depuis prés d’un mois. C’est une situation très difficile pour moi et pour tous mes confrères vivant dans la même situation », a-t-il soulevé.

En dépit du fait qu’il a l’habitude de voyager dans le cadre de son travail, il a admis que son sentiment pour cette fois est « différent », car il vit une « situation exceptionnelle » requérant de faire face « à un risque permanant d’une infection par ce virus. Mais un risque que ne m’empêche pas de tout faire pour aider les malades », a-t-il assuré.

Il s’est, néanmoins, félicité de l’existence des réseaux sociaux qui lui permettent de rester en contact  avec ses proches. « Cela attenue l’absence, car l’éloignement reste une option obligatoire pour nous, si l’on veut éviter le moindre risque de contamination pour nos familles », a-t-il relevé.

Et de poursuivre « en dépit de ma longue expérience du terrain, qui m’a habitué à rencontrer des cas graves, au vue de mon travail au service de réanimation, où je suis en contact avec des personnes soufrant de problèmes respiratoires graves, comme les asthmatiques », a indiqué le jeune médecin, il n’en demeure pas moins que « cette épidémie du coronavirus est une expérience inédite pour moi, voire pour tous mes collègues. Ni eux, ni moi n’avons jamais vécu pareille expérience », a-t-il assuré.

« L’exceptionnalité de cette situation réside notamment dans le nombre de malades accueillis au niveau du service, entre 25 à 30 malades, et dans la nouveauté de cette maladie que nous n’avons jamais traitée dans le passé, ouvrant la porte grande à toutes sortes de diagnostics et de pronostics », a-t-il observé.

Dr. Adel Boudahdir regrette, néanmoins, de « n’avoir pas pu sauver des malades, malgré tous nos efforts pour les réanimer », a-t-dit. « Chaque jour nous tentons de faire face avec tous les moyens possibles à ce virus meurtrier. Heureusement et grâce à Dieu, nous avons, également, pu ranimer et sauver un grand nombre d’autres personnes. Cela représente une immense joie pour nous », s’est-il félicité.

Selon Dr. Boudahdir, « si toute chose à des avantages et des inconvenants, cette crise nous aura appris à vivre +en famille+ entre nous (médecins, paramédicaux et employés de la santé). Nous passons du temps ensemble à l’hôtel, où nous mangeons à la même table, tout en échangeant des idées et propositions susceptibles d’aider les malades au niveau du service, où une véritable course contre la montre est chaque jour réitérée pour sauver des vies humaines », a-t-il soutenu en dernier lieu. Adel Boudahdir fait partie de ces médecins qui ont fait tous les sacrifices nécessaires pour être aux côtés des malades algériens. Adel et ses autres confrères ou consoeurs méritent tout notre respect et considération. Ne cessons jamais de leur rendre hommage…

 

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