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jeudi, avril 25, 2024

L’analyse d’un expert du monde arabo-musulman : « Les militaires algériens sont incapables de changer d’époque »

« Les militaires algériens sont incapables de changer d’époque ». C’est avec ces mots durs, mais pleins de lucidité que l’historien et spécialiste du monde arabo-musulman, Jean-Pierre Filiu, a décrypté la protestation populaire qui secoue l’Algérie depuis février. L’historien français  publie cette semaine aux éditions du Seuil Algérie, la nouvelle indépendance. Et à cette occasion, il a délivré une analyse sans concession sur l’impasse actuelle dans laquelle se retrouve l’Algérie à cause des mauvaises décisions de ce qu’il appelle « les généraux ». 

De prime abord, Jean-Pierre Filiu a estimé que le pouvoir militaire algérien « a toujours réussi à générer des façades civiles », explique-t-il dans un long entretien paru dans les colonnes du quotidien français Libération. « Très tôt, j’ai été en désaccord avec certains observateurs qui créditaient Abdelaziz Bouteflika d’un pouvoir authentique par rapport à l’armée. J’étais convaincu qu’il n’était qu’un pantin. Un rappeur algérien chantait d’ailleurs en 2015 : «On croit tellement aux fantômes qu’on est dirigé par un mort-vivant.» Son pouvoir, celui de ses frères et de son clan, pouvait paraître réel à certains, on parlait d’une nouvelle oligarchie, d’hommes d’affaires puissants. Mais, en 2019, cette classe supposée dirigeante a été embastillée en quelques semaines ! Donc ce pouvoir n’était bien qu’une illusion, c’est la première grande victoire du Hirak, avoir déchiré le voile de l’apparence civile », analyse Jean-Pierre qui a fait un long voyage en Algérie avant de rédiger son livre.

L’été  dernier, Jean-Pierre Filiu a fait le tour des grandes villes algériennes. « Pas seulement à Alger, mais aussi à Batna, Constantine, Tlemcen… J’ai partout été impressionné. C’est comme si le Hirak avait accumulé de l’énergie politique pendant ces décennies de léthargie apparente », a-t-il confié à Libération.

Mais dans son analyse, Jean-Pierre Filiu se montre très critique, voire hostile aux autorités militaires algériennes.  « En Algérie, les militaires sont les seuls du monde arabe à ne pas vouloir apparaître en plein jour. Lors du putsch contre Chadli Bendjedid en 1992, ils ont aussitôt mis en avant un Haut Comité d’Etat, même si ce n’était qu’un jeu d’ombres. L’armée algérienne prospère sur deux mensonges : elle prétend avoir libéré le pays de la colonisation française et être au service du pouvoir civil », assure ce spécialiste du monde arabo-musulman, l’un des plus respectés en France et dans toute l’Europe.

Et Jean-Pierre Filiu signe et persiste enfin : « La crise actuelle n’est que le résultat des multiples erreurs de l’armée ». « Aucun élément exogène n’a été déclencheur, les généraux sont entièrement responsables de la situation dans laquelle ils ont plongé le pays. Ils savent très bien piller l’Algérie et la mettre en coupe réglée, mais ils n’ont aucun sens politique », conclut-il.

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1 تعليق

  1. ABSOLUMENT: NOS  » GENERAUX SONT DES PARASITES VIRULANTS QUI ONT PHAGOCYTE L ‘ALGERIE DEPUIS 1962.
    CE SONT DES PROTECTEURS NOTOIRES DE CETTE MAFIA POLITICO-FINANCIERE QUI GANGRENE NOTRE PAYS.
    MALGRE TOUS LES MALHEURS QUI ONT OCCASIONNE A L’ALGERIE ,ILS PERSISTENT DANS LEURS DEMARCHES,ET LA FUITE EN AVANT SANS AUCUN BILAN ECONOMIQUE ,AUSSI LONGTEMPS QUE LE PETROLE COULE A FLOT AVEC LA COMPLICITES DES  » INTELLECTUELS » DE SERVICE ET DES KDS.