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jeudi, avril 25, 2024

L’Algérien est devenue l’un des 11 pays les moins libres économiquement dans le monde

Il n’y a pas que la répression politique et l’autoritarisme dictatorial qui cause du tort au développement de l’Algérie. L’économie de notre pays est en train de devenir au cours de ces dernières années l’une des économies les moins libres au monde. En effet, la liberté économique en Algérie est en danger et recule sans cesse. The Heritage Foundation a rendu publique récemment son indice annuel de liberté économique pour l’année 2022, plaçant l’Algérie au 167 ème rang mondial, avec un score de 45,8. 

Le score de liberté économique en Algérie est uniquement 45,8, ce qui fait de son économie la 167ème plus libre dans l’indice 2022. Un classement catastrophique qui place notre pays entre la Guinée Bissau et la République centrafricaine, deux pays africains considérés parmi les plus pauvres de la planète. L’Algérie est classée également 13ème parmi 14 pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et son score global est considéré comme étant inférieur à la moyenne régionale mais inférieur à la moyenne mondiale qui est fixé de 60 sur 100.

L’indice de la Liberté économique est élaboré chaque année par des experts indépendants qui se basent sur 12 facteurs quantitatifs, regroupés en quatre grandes catégories. Ces critères sont utilisés pour établir chaque année cet index que dévoile  The Heritage Foundation, un think-tank américain conservateur, basé à Washington.

Il s’agit notamment de : l’Etat de droit (le droit de propriété, l’intégrité du gouvernement, l’efficacité judiciaire), la prépondérance du gouvernement (les dépenses publiques, la pression fiscale, la santé fiscale), l’efficacité réglementaire (la liberté des affaires, la liberté de travail, la liberté monétaire), et les marchés ouverts (la liberté commerciale, la liberté d’investissement, la liberté financière). Sur la base des scores obtenus (de 0 à 100), les pays sont classés en cinq catégories en fonction du niveau de liberté estimé de l’économie. Les pays ayant enregistré les scores les plus élevés (entre 80 et 100) sont considérés comme économiquement « libres ».

Suivent, de façon décroissante, les économies « globalement libres », puis celles « modérément libres ». Viennent ensuite les pays avec « peu de liberté » économique, et enfin les pays dits « répressifs » en la matière.

Les conclusions de l’Index of Economic Freedom concernant l’Algérie nourrissent de profondes inquiétudes sur sa capacité à redresser son économie nationale dans les années à venir.  L’Algérie se retrouve distancée par de nombreux pays de la région MENA qui sont nettement mieux structurés et beaucoup mieux gérés pour garantir une véritable liberté économique à leurs populations et entreprises respectives. Il faut savoir qu’au niveau de la région MENA, la première place est décrochée par les Emirats Arabes Unis (33ème mondial), suivis d’Israël (43ème), du Qatar (44ème), de Bahreïn (74ème), et de la Jordanie (87ème).

Au niveau africain, c’est l’île de Maurice, 30ème mondial, qui se hisse en tête du classement. La seconde et la troisième places reviennent respectivement au Cap Vert (49ème mondial) et au Botswana (61ème). En Afrique du Nord, c’est le Maroc qui décroche la meilleure note et dépasse de la Mauritanie (20ème en Afrique et 119ème mondial), la Tunisie (10ème dans la région MENA et 128ème mondial), l’Egypte (11ème dans la région MENA et 152ème mondial) et l’Algérie (13ème dans la région MENA et 167ème mondial).

Mais pourquoi l’Algérie subit un aussi mauvais classement en 2022 ? Notre pays régresse en raison de son recul dans plusieurs indices stratégiques pour la bonne gouvernance économique à l’image des Droits de propriété, l’Efficacité judiciaire ou l’Intégrité morale du gouvernement. A titre d’exemple, l’Index of Economic Freedom 2022 souligne que « le système judiciaire algérien est généralement faible, lent et soumis à des pressions politiques. Le copinage et la corruption caractérisent les secteurs commerciaux et publics, en particulier dans l’énergie ».

D’autre part, ce classement international considéré comme une référence mondiale par les investisseurs et les multinationales a déploré un « marché du travail trop complexe et fortement réglementé par le gouvernement ».

Selon l’Index of Economic Freedom 2022, les perspectives positives de la liberté économique « ont été brisées » en Algérie. « Tirée vers le bas par des baisses de score en matière de droits de propriété et de santé fiscale, l’Algérie a enregistré une perte globale de liberté économique de 0,7 point depuis 2017 et est tombée dans les rangs moyens de la catégorie « réprimée ». La liberté monétaire est forte, mais l’État de droit et les marchés ouverts présentent des faiblesses », explique ainsi ce classement international qui place l’Algérie parmi les 11 Etats les moins libres économiquement dans le monde.

Créé en 1995 par « The Heritage Foundation » (un think tank américain) et le « Wall Street Journal », l’indice de liberté économique est un ensemble de 10 indicateurs économiques qui permet de mesurer la liberté économique dans les différents pays du Monde. L’indice se base sur les statistiques de la banque mondiale du FMI et de l’Economist Intelligence Unit, il est composé de 10 sous-indices : liberté d’entreprise, liberté des échanges, poids des taxes et impôts, dépense du gouvernement, stabilité monétaire, liberté d’investissement, dérégulation financière, protection de la propriété privée, lutte contre la corruption et libéralisation du travail.

Les pays qui jouissent d’un régime de liberté économique sont les plus susceptibles de mener leurs populations à la prospérité générale, c’est-à-dire à des revenus et niveaux de consommation élevés ou croissants pour la plus grande partie de la population.

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