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mercredi, avril 24, 2024

L’Algérie offre au recteur de la Grande Mosquée d’Alger le statut…de Ministre !

C’est une décision surprenante qui n’a attiré l’attention d’aucun média algérien. Aucun acteur politique ne s’est aussi interrogé sur le bien-fondé ou le bon sens de cette décision, pourtant, surprenante à bien des égards. Et pour cause, les autorités algériennes viennent d’élever le poste de recteur de la Grande Mosquée d’Alger… au rang de ministre. Oui, le premier responsable d’une mosquée, certes la plus grande et importante mosquée du pays, mais une mosquée tout de même, bénéficie des mêmes prérogatives qu’un autre ministre ou membre du gouvernement algérien. 

La décision a été prise aujourd’hui jeudi 10 mars. Un communiqué de la présidence de la République a annoncé qu' »après consultation du Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a nommé, aujourd’hui, M. Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, recteur de Djamaâ El-Djazaïr avec rang de ministre ». Oui rang de ministre. Cela signifie que le recteur de la Grande Mosquée d’Alger aura accès directement au Premier-ministre et pourra demander également audience au Chef de l’Etat ou traiter directement aussi avec son cabinet dans certaines circonstances.

Le recteur de la Grande Mosquée d’Alger aura également le salaire, les avantages sociaux d’un ministre et disposera de tous les privilèges prévus pour la fonction ministérielle, à savoir un chauffeur particulier, des garde-corps et un régime spécifique pour la retraite. Cette générosité à l’égard du recteur de la Grande Mosquée d’Alger n’a pas été justifiée ni expliquée  par la Présidence algérienne. La Grande Mosquée d’Alger n’est pas une institution gouvernementale qui peut être transformée en un département ministériel. Il s’agit d’un lieu de culte doté, certes, de plusieurs équipements prestigieux. Mais ce n’est guère un organisme public qui peut marquer le quotidien des Algériennes et Algériens avec des décisions ou des actions concrètes. C’est un lieu spirituel et religieux sans aucune dimension politique ou économique. L’Algérie dispose officiellement du ministère des Affaires Religieuses. Et ce dernier n’aura pas de pouvoir ni une quelconque influence sur la Grande Mosquée d’Alger puisque son recteur est… devenu lui-aussi un ministre.

Il est à noter enfin que  le recteur de la Grande Mosquée d’Alger est le cheikh de la Zaouia d’El Hamel, Mohamed Mamoun El Kacimi El Hassani. Il est également l’une des figures emblématiques de la Ligue des zaouïas scientifiques et membre du Haut Conseil Islamique (HCI).  La zaouïa d’El Hamel appartient à la confrérie Rahmania et elle a été fondée au 19ème siècle par Sidi Mohammed Ben Belgacem. Elle est l’une des composantes les plus prestigieuses du patrimoine religieux et immatériel de notre pays.

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8 تعليقات

  1. Ce recteur doit être sûrement celui devant lequel tebtoub à ramper au temps du nabot, en disant ekra 3 ellih Bach yekhlafni.
    Donc c’est un juste retour de politesse, comme ils sont propriétaires de la nouvelle anjiri, qui est devenue non seulement une prison à ciel ouvert mais aussi une grande mosquée avec l’endoctrinement qui va avec, donc vive n’anjiri in3al din Eli mayhabnach.

  2. L Algérie,ma chérie,tu es en train d être islamistisée!Tu n as qu à voir la surmédiatisation que l on fait aux Zaouyas,la mise en relief des enfants en bas âge apprenant à coeur le Coran!Ma chérie,on a créé en toi des Madrassas semblables à celles des Talibans et du Pakistan où l on enferme des enfants dans des lieux souvent insalubres loin des lumières des villes et des relations sociales de sorte qu en sortant de ces Madrassas ils se confronteront aux problèmes d adaptation dans la société à moitié libérale!Ils se replieront sur eux-même et en eux germera le virus du terrorisme!Mon Algérie ô toi ma chérie tes responsables seraient-ils en train de te préparer à une république islamique?!

  3. Parce qu’indéboulonnable, le statut social qui irait comme un gant à ce recteur est d’en faire un « général-major » !
    Ministre !?, C’est un siège éjectable qui conviendrait plus aux éléments-fusibles du troupeau du 2è collège !
    Le cadre du pouvoir est en place, composé de militaires et de religieux et tout le reste est déclaré comme terroristes
    dans les nouveaux textes de lois de la nouvelle Algérie !
    Inal Li Ma Ihabnach !
    Poutine n’a qu’à bien se tenir !

  4. L’armée française s’est servie des religieux pour se consolider en Algérie.
    En guise de remerciements, la France a enrôlé dans son armée leur progéniture.
    Le résultat est un beau bébé nommé « armée des frontières » qui se rappelle de qui il tient !
    Cette période que nous vivons, s’apparente en tous points, en : Colonisation « saison 2 » !
    Et tant pis pour les Amirouche, Abane Ramdane, Larbi ben M’hidi, Krim et tant d’autres…
    La révolution a toujours profité aux hypocrites-opportunistes !

  5. Rien de nouveau sous le beau ciel de ce printemps algérien. Le recteur de la Grande Mosquée d’Alger accède au statut de ministre de la RADP sans qu’il y ait de délibération d’une quelconque instance officielle. Et c’est tout à fait dans la ligne de la gouvernance du système. Est-ce constitutionnellement possible ? Si tant est que la Constitution algérienne éclaire et entérine les décisions du pouvoir. Mais alors… L’Algérie est-elle donc devenue une République islamiste ?

    Oui, elle l’est devenue petit à petit depuis juillet 1962. Bien entendu, cette question de savoir si notre République est islamiste ou non ne se pose pas pour l’écrasante majorité de notre population. Nous baignons dans une ambiance religieuse qui nous accompagne dans tous nos actes journaliers, dans toutes nos conversations et dans nos espérances depuis 60 ans. Il reste encore quelques citoyens qui peuvent établir une différence entre cette Algérie de 1962 qui se libérait du joug colonial et que nous espérions voir prendre le chemin de la modernité en s’ouvrant intellectuellement sur le monde, de celle d »aujourd’hui qui, peu à peu, s’est irrémédiablement islamisée et s’est repliée sur elle-même sans que cela soit officialisé et ni proclamé.

    Le fait lu plus caractéristique a eu lieu quand Monsieur Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirigeait alors le Front de l’Eveil islamique salafiste avait appelé sur sa page Facebook les autorités algériennes à condamner à la peine capitale l’auteur du roman « Meursault, contre enquête » et à l’exécuter en public.
    Puis vint cette institutrice Mme Sabah Boudras qui enseignait aux enfants de sa classe que « la langue aimé de Dieu » était l’arabe et qu’elle était la langue parlée des gens au paradis … On y a vu surtout un problème de langue… alors que c’est tout simplement un endoctrinement religieux à la mode salafiste.

    Ce qui nous amène à considérer notre système éducatif dont la pédagogie n’éveille en rien l’esprit d’analyse et l’esprit de synthèse, ni la réflexion, encore moins l’esprit critique…ni ne permet l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et ses capacités de s’ouvrir sur le monde. Il faut se souvenir que cette institutrice avait bénéficié du soutient massif de personnes appartenant à l’armée et à la police. Actuellement rien ne change, le remplissage des cervelles par une pédagogie de l’abêtissement continue …

    Nos autorités en sont même arrivés à poursuivre en justice une trentaine de —musulmans— appartenant au courant musulman Ahmadis accusés d’adhésion à un courant religieux autre que celui reconnu comme courant officiel de l’islam en Algérie en l’occurrence le sunnisme. Rappelons aussi le cas de Saïd Djabelkhir, chercheur de renom de 53 ans, qui a écopé de 3 ans de prison ferme.

    A part ces remarques, quelle est donc l’utilité de ce « ministre » alors qu’il existe déjà un ministre Youcef Belmehdi : Ministre des Affaires religieuses et des Wakfs ? On va finir par avoir un ministre des autoroutes et des parkings.

    Pour revenir à la question, L’Algérie est-elle donc devenue une République islamiste ? Souvenons-nous de ce que déclarait le ministre de la Jeunesse et des Sports Sid Ali Khaldi le 22/10/2020.
    « Nous allons construire un Etat conforme à la déclaration du 1er novembre, un Etat démocratique et social dans le cadre des principes de l’islam. Pour la première fois depuis l’indépendance, nous avons constitutionnalisé la déclaration du 1er novembre et celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays », a-t-il dit, insistant même sur l’invitation à « changer de pays » en la répétant à deux reprises.

    Voilà, maintenant c’est clair et net, le recteur de la Grande Mosquée d’Alger aura voix aux décisions dans la gouvernance de notre pays au même titre que Youcef Belmehdi. Nous sommes donc dans la configuration d’une république islamique mais qui n ‘ose pas encore le proclamer.