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samedi, avril 20, 2024

L’Algérie, l’un des trois seuls producteurs d’hydrocarbures à ne pas rééquilibrer ses comptes publics en 2022-2023

La gestion des finances publiques en Algérie cause problème et accentue la fragilité de l’économie algérienne. C’est le diagnostic qui a été dressé par une évaluation approfondie menée par une récente étude réalisée par le département des « Etudes Economiques » de la célèbre banque française BNP Paribas, considéré comme le 8ᵉ plus important groupe bancaire international, présent dans 65 pays dont l’Algérie depuis 2002. BNP Paribas a rapporté en 2021 un produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, de 46,2 milliards d’euros.

Cette récente expertise économique et financière a affirmé que « l’Algérie sera un des trois seuls producteurs d’hydrocarbures avec Bahreïn et l’Iran de la région à ne pas rééquilibrer ses comptes publics en 2022-2023 ». La même source a ajouté que cette situation est inquiétante car elle « souligne les fragilités structurelles de ses finances publiques ».

L’Algérie algérien est très dépensier et ses dérives budgétaires pèsent énormément sur la stabilité financière du pays. C’est du moins ce que relève cette étude internationale menée par les économistes de la BNP Paribas. Pour étayer leur analyse, les économistes du département des études économiques de la grande banque française et européenne ont expliqué que « les dépenses devraient croître fortement en 2022 en Algérie ».

Les dépenses de l’Etat algérien seront  « tirées par la relance du programme d’investissement public (+27% dans la loi de finances 2022) et le poids très élevé des transferts sociaux (estimés à 12-15% de PIB en incluant les subventions implicites sur l’énergie) », indique ainsi cette analyse en rappelant que « la plupart des mesures de consolidation introduites dans la loi de finances 2022 ont été abrogées moins de deux
mois après sa promulgation. Les hausses de taxe sur plusieurs biens de consommations et l’instauration de nouveaux prélèvements ont été gelées. Surtout, la réforme en profondeur du système de subvention ne semble plus d’actualité pour le moment ».

Le mode de gestion des finances publiques par l’Etat algérien risque de fragiliser encore davantage la situation économique du pays si, par malheur, d’autres chocs mondiaux éclatent prochainement comme ceux de l’année 2020 avec l’avènement de la pandémie de la COVID-19.

« La consolidation des finances publiques est un chantier au long cours qui nécessite des efforts mesurés mais constants. L’orientation de nouveau fortement pro-cyclique de la politique budgétaire ne permet pas de préparer au mieux l’économie à de futurs chocs pétroliers », prévient à ce titre cette étude approfondie consacrée aux évolutions de l’économie algérienne par les experts de la BNP Paribas.  « Le déficit budgétaire hors pétrole en 2022 devrait se dégrader non seulement par rapport à 2021 mais aussi par rapport à 2019, ce qui placera encore une fois l’Algérie dans une position défavorable vis-à-vis de ses pairs régionaux », conclut en dernier lieu la même étude qui met en garde les autorités algériennes contre les risques avérés des dérapages des déficits budgétaires et leur impact négatif sur le développement du pays.

 

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