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mercredi, avril 24, 2024

L’Algérie, l’un des rares pays au monde qui ne soutient pas ses entreprises face au COVID-19

Enorme déception. 5 mois après le début de la pandémie du COVID-19 en Algérie avec une paralysie économique entière du pays, les entreprises algériennes n’ont reçu aucun soutien de la part de leurs autorités pour survivre face à l’une des pires crises financières et économiques du monde contemporain. L’Algérie fait partie des rares pays au monde qui ne soutiennent pas financièrement leurs entreprises en grosses difficultés. Faisons un tour d’horizon. 

Sur le continent africain, de nombreux pays ont mis en place des programmes d’aides concrètes pour accompagner leurs entreprises nationales durant cette période délicate de crise sanitaire. Au Sénégal, les autorités ont mis en place un Programme de résilience économique et sociale (PRES) afin de consacrer 354 millions $ à la lutte contre la covid-19. Plusieurs domaines d’activités seront ciblés par le financement, notamment la pêche, l’agriculture, le tourisme, l’industrie manufacturière et le commerce de détail.

En Afrique du Sud, le pays le plus touché par la pandémie du COVID-19 avec plus de 6700 morts et 450 mille de cas confirmés, le gouvernement a mis en place des mesures pour soutenir les entreprises, avec notamment 10 milliards d’euros de garanties de prêts. En Afrique du Sud, les banques ont été fortement mobilisées pour venir en aide aux entreprises. A titre d’exemple, FirstRand Bank a ainsi lancé l’initiative SPIRE (SA Pandemic Intervention and Relief effort) en appui au gouvernement local et à ses partenaires dans la lutte contre le Covid-19. L’objectif de cet outil financier est de soutenir des entreprises médicales chargées des tests et de la production d’outils de protection de première ligne.

Au Nigeria, une coalition de banques locales ont déployé l’équivalent de 300 Millions d’euros pour soutenir le tissu économique local. La Côte d’Ivoire a mis en place dés la fin du mois de mai l’installation d’un fonds de soutien Covid-19 aux PME doté de 150 milliards de FCFA soit l’équivalent de 230 millions d’euros. Pour être éligible au fonds créé pour soutenir les entreprises impactées par la COVID-19, il faut être une entreprise dont le chiffre d’affaires n’atteint pas un milliard de FCFA, à savoir les 15 millions d’euros, être en activité effective et continue sur les deux années fiscales 2018 et 2019 au moins et être à jour de ses déclarations fiscales et sociales au 31 décembre 2019.

Auparavant, la Côte d’Ivoire a imaginé un plan de soutien économique, social et humanitaire pour limiter les dégâts de la pandémie du COVID-19. la mise en place d’un fonds de soutien au secteur privé pour un montant de 250 milliards de FCFA, soit l’équivalent de 380 millions d’euros, prenant en compte le renforcement du soutien aux PME pour au moins 100 milliards de FCFA, à savoir l’équivalent de 150 millions d’euros, et la mise en place de fonds de garantie, afin d’avoir un effet de levier sur l’accès au crédit.

Au Maroc, l’impact de la crise sanitaire sur la situation économique a été pris très sérieux depuis le début dés les premières semaines de la pandémie du COVID-19 au mois de mars dernier. Le Maroc a décidé ainsi de mettre en place un fonds de soutien pour l’économie qui a accumulé près de 3 Mds EUR par l’Etat et soutenu par des dons privés et des fortunes locales.

L’Union Européenne a apporté une contribution exceptionnelle de 450 M EUR à ce fonds. Les autorités marocaines procèdent également à la création d’un Comité de Veille Economique. Mise en place d’une indemnité pour les personnes se retrouvant au chômage (environ 700000 personnes concernées), et d’aides pour le secteur informel (allocation minimum), mise en place d’un crédit à taux 0 pour les autoentrepreneurs, le Maroc lance même une garantie exceptionnelle, à savoir un nouveau mécanisme de garantie appelé « DAMANE OXYGENE ». Ce nouveau produit de garantie vise la mobilisation des ressources de financement en faveur des entreprises dont la trésorerie s’est dégradée à cause de la baisse de leur activité. Il couvre 95% du montant du crédit et permet ainsi aux banques de mettre en place rapidement des découverts exceptionnels pour financer le besoin en fonds de roulement des entreprises cibles.

Ce mécanisme est destiné en priorité aux petites et moyennes entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas l’équivalent de 18 millions d’euros. Il a été ensuite élargi aux entreprises qui réalisaient un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros par an avant le début de la pandémie du COVID-19.

En Tunisie, le gouvernement a pris aussi une panoplie de mesures de soutien aux entreprises à été instaurée depuis le 21 mars 2020 dont la création d’un fonds de soutien aux PME d’un montant de 300 MDT, à savoir l’équivalent de 91 millions d’euros. Les entreprises tunisiennes ont bénéficié également d’un rééchelonnement de leurs dettes fiscales sur une période pouvant atteindre 7 ans. Et concernant le secteur du tourisme, agences de voyages et de l’hôtellerie, violemment touché par les conséquences de la pandémie du COVID-19, la Tunisie a mis en place un fonds de 153 millions d’euros pour octroyer des crédits aux acteurs de ce secteurs sur une durée de 7 ans avec deux années de grâce. Ces crédits seront alloués jusqu’au 31 décembre 2020.

Par rapport à tous ces pays africains et voisins, l’Algérie fait figure de « nain » avec ces mesures superficielles ne comportant ni crédit, ni aide financière pour les travailleurs, ni fonds de soutien financier au profit de ses propres entreprises. Face à la COVID-19, l’Algérie a perdu son statut de « géant africain » et devient un Etat totalement inefficace pour sa propre population.

 

 

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