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samedi, avril 20, 2024

L’Algérie est-elle encore capable de porter sa production pétrolière à plus de 1 million de barils par jour ?

L’APS, l’agence de presse étatique algérienne, a publié le 21 juillet dernier une dépêche dans laquelle elle affirme que l’Algérie pourra augmenter sa production pétrolière au-delà de 1 million de barils de pétrole par jour. Or, cette affirmation est sujette à cation car les capacités réelles de production de Sonatrach ont été très affaiblies par de nombreux dysfonctionnements et de mauvaises décisions prises depuis février 2020, date à laquelle une nouvelle administration a pris les commandes de la compagnie nationale des hydrocarbures dans un contexte troublant, pour ne pas dire chaotique. 

La dépêche de l’APS traitait des enjeux de la  19e Réunion ministérielle de l’alliance OPEP+. Les experts interrogés par l’APS ont souligné que les discussions autour de la révision de la production de référence ont montré clairement l’importance d’une hausse des investissements pétroliers en Algérie pour pouvoir augmenter les capacités de production nationale. La réunion OPEP’ a approuvé, après environ deux semaines de concertations, la modification, pour nombre de pays, de la production de référence qui représente la base de calcul dans la détermination des quotas de réduction pour chaque pays membre de l’alliance.

Cependant, alors que la production de référence a été revue à la hausse pour les Emirats, le Koweït, l’Irak, l’Arabie Saoudite et la Russie, « car ne représentant pas leurs capacités réelles », celle de l’Algérie est restée stable à 1,057 MBJ, a résumé ainsi la dépêche de l’APS.

Celle-ci est allée jusqu’à affirmer que les pays de l’OPEP’ envisagent d’augmenter progressivement leur production de 400.000 MBJ/mois jusqu’à absorption du volume de réduction volontaire de 5,8 MBJ d’ici septembre 2022, « d’où la volonté de certains pays de saisir l’opportunité pour augmenter leur part de marché », a-t-il dit. Selon les conventions de la réunion, l’Algérie augmentera à compter d’août prochain sa production de 10.000 barils/jour jusqu’à atteindre 1,057 millions de tonnes (production de référence), a estimé encore la même source.

Il s’avère que cette « expertise » présentée par l’APS n’a aucun fondement. L’Algérie ne peut pas atteindre les 1 million de barils par jour, son ancien seuil de production pétrolière en 2019, avec seulement 10 mille barils par jour ! Et pour cause, le bulletin officiel des statistiques de l’OPEP nous apprend que jusqu’à fin juin 2021, l’Algérie produisait à peine 900 mille barils de pétrole par jour. Le pic de la production algérienne est d’à peine 903 mille barils de pétrole par jour. C’est un pic et cela ne signifie pas que l’Algérie a réellement produit chaque jour plus de 900 mille barils de pétrole. C’est, certes, mieux que les 886 mille barils quotidiens qui étaient produits par Sonatrach et ses partenaires étrangers au mois de mai dernier, mais la production pétrolière algérienne demeure encore faible et elle n’est pas prête de rejoindre le seuil symbolique des 1 millions de barils/jour.

En aucun cas, l’augmentation très légère de 10 mille barils par jour pourra permettre à la production algérienne de se redresser et retrouver son ancien niveau de 2019.  Il faut savoir que la production pétrolière de l’ensemble des pays de l’OPEP a atteint 25,647 millions de barils/jour (mbj) en 2020, soit un recul de près de 4 mbj sur un an (29,337 mbj en 2019).

L’Algérie a pour sa part produit 897 000 barils/jour en 2020, ce qui représente une baisse de 125 000 barils/jour par rapport à 2019 (-12%, 1,022 mbj il y a un an). Le pays se positionne comme 8ème producteur de l’organisation, réalisant 3,5% de la production totale.

En parallèle, les recettes issues de l’exportation d’hydrocarbures avaient chuté de plus de 30% en 2020, passant de 33 Mds à moins de 22 Mds USD.

Le 5 janvier, les pays de l’OPEP+ se sont accordés sur une légère augmentation de leur production pour 2021. Alors que l’accord jusqu’alors en place prévoyait une réduction de la production des pays membres du cartel de -7,7 mbj sur la période août-décembre 2020, le nouvel accord signé prévoit une réduction de -7,20 mbj en janvier, de -7,13 mbj en février et de -7,05 mbj en mars. Les réductions de production avaient atteint jusqu’à -9,7 mbj en mai, juin et juillet 2020.

Cette année 2021 risque donc de prolonger le déclin de la production pétrolière algérienne. Un déclin qui va durer encore longtemps et qui va s’aggraver encore davantage au cours des années à venir en raison de la faiblesse des investissements dans la mise en valeur de nouvelles réserves prouvées des hydrocarbures conventionnelles.

Qu’est-ce qui explique un tel déclin ? Et pourquoi l’Algérie risque de ne plus pouvoir produire plus de 1 million de barils par jour ? En vérité, c’est l’activité de l’exploration de nouveaux gisements et du forage pétrolier pour améliorer le rendement des champs en activité est en chute libre en Algérie. Les statistiques internes de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) relatant les activités de la production mensuelle de pétrole dans les pays membres nous apprennent que la Sonatrach a utilisé à peine 25 appareils de forage pour le développement de la production pétrolière nationale jusqu’à la fin du mois de juin dernier.

Un nombre dérisoire et ridicule par rapport aux périodes précédentes. Effectivement, en 2018, la Sonatrach a pu mettre en marche pas moins de 50 appareils de forage pour le développement des gisements pétroliers nationaux. En 2019, ce nombre a été ramené à 45 appareils de forage. Et à partir de 2020, l’activité forage et développement des puits de pétrole a totalement chuté. Au premier trimestre, 30 appareils de forage étaient encore opérationnels. Mais à partir du troisième trimestre, la direction générale de Sonatrach a totalement immobilisé l’appareil de production du pays en utilisant uniquement 27 appareils de forage pétrolier. Le secteur des hydrocarbures a clôturé l’année 2020 avec la mise en marche de seulement 22 appareils de forage pétrolier. Un chiffre très bas qui reflète la faiblesse de la capacité de production pétrolière algérienne. Et lorsque l’activité et forage est en déclin, c’est toute la production nationale des hydrocarbures qui entre en déclin.

Il est à souligner que d’ici à 2050, la production de pétrole brut de l’Algérie devrait baisser de près de 65%, et représenter environ 130 millions de barils (0,4 million de barils par jour), a révélé ainsi une étude réalisée par le Think Thank « The Shift Project » sur les perspectives de l’approvisionnement de l’Union européenne. Résultat du taux élevé de déplétion des réserves (79%) et des faibles perspectives de renouvellement, la production de pétrole en Algérie devrait continuer à décliner fortement, a indiqué la même étude.

Selon la même étude, « en 2030, la production algérienne devrait passer en dessous du seuil des 240 millions de barils produits (soit 0,7 million de barils par jour) contre 380 millions de barils en 2019 (1,1 million de barils par jour) ». L’Algérie devra se préparer à tourner prochainement la page du pétrole.

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7 تعليقات

  1. L’algerie a les moyens et les reserves pour accroitre sa production jusqu’a 4 millions si la volonte est la et si elle decide de quitter l’opep. Pourquoi un pays avec un population de moins d’un million comme les emirats peut avoir un quota de 4M alors que l’algerie est limitee a 1.4M. Pourquoi l’arabie seoudite a un quota de 12M avec une population moins que l’algerie. Il faut laisser l’exploration et l’exploitation au algeriens et au societes algeriennes, La mauvaise gouvernance du pays et l’allegeance des dirigeants algeriens a un pays etranger comme le maroc ou la france menent notre pays vers la faillite.

  2. Des commentaires de rats sur ce fil…Les traditionnels Marochiens jaloux et aigris qui ne rêvent que de déboires en Algérie pour soigner leur condition d’esclave consentant dans un pays misérable offert à Israël….Et les putains de sangliers à la vie de merde…

    Le makhnaz explosera bien avant l’Algérie… C’est devenu évident et cela explique dans quel état se trouve cette monarchie féodale rétrograde qui vit de la drogue et de la vente de son peuple de gueux…