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vendredi, mars 29, 2024

L’Algérie dépense plus de 13 milliards de dollars USD par an pour subventionner la consommation d’énergie

En Algérie, contrairement à de nombreux autres pays à travers le monde, les prix de l’énergie demeurent parmi les plus abordables et les moins chers à travers toute la planète. Les carburants, l’électricité ou le gaz naturel, leurs prix sont massivement subventionnés pour permettre leur commercialisation à des tarifs sociaux largement accessibles aux plus modestes franges de la population algérienne. Mais cette politique sociale généreuse a un prix, un prix très élevé et onéreux : plus de 13 milliards de dollars USD par an. 

Oui, l’Algérie dépense plus de 13 milliards de dollars USD par an pour subventionner la consommation d’énergie. C’est du moins ce que nous apprend un rapport approfondi de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dédié aux dynamiques du développement en Afrique. Datant de 2022, ce rapport traite des informations les plus récentes sur les politiques économiques mises en œuvre sur le continent africain et dans ses cinq régions. « Il propose une nouvelle grille de lecture en évaluant les performances économiques, sociales et institutionnelles de l’Afrique
au regard des objectifs fixés par l’Agenda 2063 de l’Union africaine », nous apprennent ainsi les rédacteurs de ce rapport qui ont travaillé directement sous la coupe du Secrétaire général de l’OCDE.

« L’Algérie, l’Égypte et la Libye figurent parmi les 15 pays ayant la plus importante facture de subventions à la consommation d’énergie : 15.8 milliards USD en Égypte en 2019, 13.1 milliards USD en Algérie et 4.5 milliards USD Libye, soit 5.2 %, 7.6 % et 16.7 % de leurs PIB respectifs », indique à ce propos ce rapport qui s’appuie notamment sur les données recueillies par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) qui fut fondée par des pays membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) en réponse au choc pétrolier de 1973-1974 découlant de l’embargo décrété par des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

« Au Maroc et en Tunisie, la facture des importations énergétiques pèse sur l’équilibre des comptes extérieurs », note par ailleurs le même rapport qui a mis en évidence l’extrême fragilité des pays non-pétroliers comme le Maroc. « Entre 2011 et 2014, le Maroc importe en moyenne 90.6 % de sa consommation d’énergie, contre 28.6 % en Tunisie (Banque mondiale, 2021a). En 2015, les importations d’énergie au Maroc ont représenté 6.5 % du PIB en dépit de la baisse des cours mondiaux (OCDE, 2017). En 2019, le Maroc a importé l’essentiel de sa consommation en gaz butane des États‑Unis (44 %), d’Europe (40 %), puis d’Algérie (16 %) », a révélé encore la même source.

« Les importations d’or noir contribuent  à l’accentuation du déficit commercial : Mauritanie (‑7.1 % du PIB en 2019), Tunisie (‑6.3 % du PIB en 2019) et Maroc (‑6.2 % du PIB en 2019) », a souligné enfin ce rapport qui est le fruit d’un partenariat solide entre le Département des Affaires économiques de la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE, et réunit une équipe de chercheurs, d’économistes, de statisticiens et d’experts d’Afrique et d’ailleurs.

 

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