Face à l’inflation incessante des prix des matières premières agricoles, les autorités algériennes ont décidé de renforcer les budgets nécessaires pour subventionner les prix des produits alimentaires de large consommation les plus prisés par la population algérienne et les plus indispensables pour leurs besoins quotidiens. Il en est ainsi du sucre et de l’huile alimentaire dont la stabilisation des prix va nécessiter des budgets encore plus conséquents en raison de l’augmentation vertigineuse de ces prix sur les marchés nationaux. Ce qui cause le malheur de plusieurs millions de consommateurs algériens.
Et c’est, justement, pour faire face à cette situation pénible pour les Algériens lambda que l’Etat algérien a débloqué un nouveau budget équivalent à 320 millions de dollars USD qui sera utilisé jusqu’à la fin de l’année 2022 pour permettre de soutenir encore les prix du sucre et des huiles alimentaires afin de les maintenir à un niveau toujours accessible pour les plus fragiles et nécessiteux des algériennes et algériens. Il s’agit effectivement d’un budget de 45 milliards de Da, soit l’équivalent de 320 millions de dollars USD, qui a attribué depuis le 26 septembre dernier au fonctionnement du ministère du commerce et de la promotion des exportations et versé dans un fonds dédié spécialement pour la « Contribution de l’Etat à la stabilisation des prix du sucre blanc et de l’huile alimentaire raffinée ».
Il est à signaler que le dernier budget dédié par le gouvernement algérien au ministère du Commerce pour financer les dépenses liées aux subventions des prix de l’huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc était de l’ordre de 35 milliards de Da et il avait été versé à la fin du mois d’avril 2022. Les autorités algériennes ont été donc contraintes d’augmenter de 10 milliards de Da ce budget, soit l’équivalent de 71 millions de dollars USD, pour réguler les perturbations alarmantes constatées régulièrement sur les marchés nationaux de l’huile alimentaire et du sucre depuis le début du mois de septembre 2022.
En effet, l’huile alimentaire et le sucre subventionnés font l’objet d’une intense pénurie depuis le début de la rentrée sociale et ces pénuries prennent une ampleur encore plus dramatique depuis le début de ce mois d’octobre 2022. Le système de stabilisation des prix de l’huile brute alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc est donc fortement ébranlé par l’inflation galopante et les problèmes de production de ces deux produits alimentaires de base.
Pour rappel, le ministère du Commerce avait mis en œuvre un système de stabilisation des prix de l’huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, décidé par l`Etat au début de l’année 2011 à travers le décret exécutif du 6 mars 2011. Ce décret a fixé le prix plafond à consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l’importation et à la distribution, aux stades de gros et de détail, de ‘huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc. Ce texte a ainsi fixé les prix plafonds des bidons d’huile ordinaire raffinée de 5 litres, de 2 litres et d’un (1) litre respectivement à 600 DA, 250 DA et 125 DA, alors que les prix du kilogramme de sucre blanc vendu en vrac et préemballé ont été fixés respectivement à 90 DA et 95 DA. En mars 2016, un comité interministériel chargé de l’examen et de ‘évaluation des demandes de compensation avait été créé.
Ce comité est composé des représentants des ministères, respectivement, des Finances, du Commerce et des Transports.
Fin octobre 2021, un nouveau décret exécutif fixant le prix plafond à consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l’importation et à la distribution, aux stades de gros et de détail, de l’huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, a été publié au journal officiel n°77.
Le texte a modifié et complété certaines dispositions du décret exécutif n° 11-108 du 6 mars 2011. Ainsi, en vertu de ce texte, le Gouvernement a décidé de revoir à la hausse le prix de l’huile alimentaire subventionnée et aussi l’introduction de nouveaux emballages pour l’huile alimentaire et le sucre.
Selon l’article 2 de ce décret signé par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le prix plafond, toutes taxes comprises, à consommateur de l’huile alimentaire raffinée ordinaire est fixé à 650 dinars le bidon de 5 litres, contre 600 dinars auparavant. Pour les bouteilles d’huile de 2 litres et 1 litre, leurs prix restent inchangés et sont respectivement de 250 DA et 125 DA. Pour le sucre blanc, aucun changement n’a été apporté, faisant que son prix reste à 95 dinars le kilogramme pour le sucre emballé et 90 dinars le kilogramme de sucre en vrac.
L’article 3 stipule également que l’huile alimentaire raffinée ordinaire est « l’huile obtenue à partir d’un mélange à base d’huile brute de soja et/ou toutes autres graines cultivées localement auxquelles peut être rajoutée une fraction d’autres types d’oléagineux (…) ».
