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vendredi, mars 29, 2024

L’Algérie absente du TOP 6 des pays africains ayant progressé sur la voie de l’industrialisation au cours de la dernière décennie

C’est une très mauvaise performance pour l’Algérie et son économie. Notre pays est tout simplement absent du TOP 6 des pays africains ayant enregistré les progrès les plus significatifs en matière de développement de leur industrialisation. Cette régression alarmante de l’Algérie a été révélée par un nouveau rapport de la Banque africaine de développement et de ses partenaires qui évalue les 37 pays africains ayant progressé sur la voie de l’industrialisation au cours de la dernière décennie. Ce rapport a conclu que les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais plutôt ceux qui réalisent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant. 

Il s’agit d’un nouveau rapport publié par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). C’est plus exactement le rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII) qui fournit une évaluation à l’échelle nationale des progrès réalisés par les 52 pays africains sur la base de 19 indicateurs clés. Le rapport a pour objectif de permettre aux gouvernements africains d’identifier des pays de référence afin de mieux évaluer leurs propres performances industrielles et d’identifier plus efficacement les meilleures pratiques.

La Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’ONUDI ont lancé conjointement la première édition du rapport en marge du Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique qui s’est tenu à Niamey, au Niger.  L’Algérie est représentée à ce sommet par le Premier-ministre, Aïmene Benabderrahmane, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Le Premier ministre a été accompagné, lors de ces travaux ayant débuté ce vendredi 25 novembre 2022, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, et du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, outre l’ambassadeur d’Algérie au Niger, Mehdi Benkhedda.

Les 19 indicateurs ce nouvel indice couvrent les performances manufacturières, le capital, la main-d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique. L’indice établit également un classement du niveau d’industrialisation des pays africains selon trois axes : les performances, les déterminants directs et indirects. Les déterminants directs comprennent les dotations en capital et en main-d’œuvre et la manière dont elles sont déployées pour stimuler le développement industriel. Les déterminants indirects comprennent les conditions environnementales favorables telles que la stabilité macroéconomique, des institutions et des infrastructures solides.

L’Afrique du Sud a conservé un classement très élevé tout au long de la période 2010-2021, suivie de près par le Maroc, qui occupait la deuxième place en 2022. L’Égypte, la Tunisie, Maurice et Eswatini complètent le top six sur la période. L’Algérie a été éjectée dans une catégorie inférieure et ses capacités industrielles ont été jugées beaucoup moins innovantes et puissantes que ces 6 pays africains.

Abdu Mukhtar, directeur du Développement de l’industrie et du commerce à la Banque africaine de développement, a déclaré à propos de ce nouveau rapport que si l’Afrique a fait des progrès encourageants en matière d’industrialisation au cours de la période 2010-2022, la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont freiné ses efforts et mis en évidence des lacunes dans les systèmes de production. « Le continent a une occasion unique de remédier à cette dépendance en renforçant davantage son intégration et en conquérant ses propres marchés émergents », a-t-il fait remarquer.

La Banque africaine de développement a investi jusqu’à 8 milliards de dollars au cours des cinq dernières années dans le cadre de sa priorité stratégique « High-5 » dénommée « Industrialiser l’Afrique ». « Rien que dans le secteur pharmaceutique, nous avons l’intention de dépenser au moins 3 milliards de dollars d’ici 2030 », a déclaré  encore M. Mukhtar.

La même source a indiqué enfin que la construction d’une industrie productive fera partie intégrante du développement de l’Afrique, offrant une voie vers une transformation structurelle accélérée, la création d’emplois formels à grande échelle et une croissance inclusive. Toutefois, la part de l’Afrique dans l’industrie manufacturière mondiale a diminué pour atteindre le niveau actuel de moins de 2 %. Des politiques industrielles plus proactives sont jugées essentielles pour inverser la tendance, mais elles nécessitent des connaissances approfondies et une compréhension détaillée des contraintes et des opportunités auxquelles chaque pays est confronté, signale en dernier lieu ce nouveau rapport sur les progrès de l’industrialisation du continent africain.

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