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samedi, avril 20, 2024

Lait, farine, riz ou huile : les prix mondiaux des produits agricoles augmentent fortement sur les marchés mondiaux au grand dam de l’Algérie

L’économie algérienne sera confrontée dans les jours à venir à une effrayante vague de nouvelles augmentations des prix des matières premières agricoles en raison de l’offensive militaire lancée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine. Les prix des principaux produits importés par l’Algérie ont connu des augmentations très élevées des prix ce qui va fragiliser encore davantage les équilibres financiers de l’Algérie largement dépendante de l’étranger pour se nourrir. 

Le lait a flambé dangereusement depuis le mois de janvier 2022. Les prix du lait en poudre ont augmenté depuis le 1er janvier de plus de 21,75 %. Une augmentation vertigineuse qui ne manquera pas de peser sur les dépenses en devises de l’Algérie. Et pour cause, en 2019, l’Algérie a importé 232.000 tonnes de lait entier en poudre et environ 167.000 tonnes de poudres de lait écrémé pour une facture estimée à 1,25 milliard de dollars.  En 2021, l’Algérie a importé près de 200.000 tonnes de poudre de lait en 2021. Le coûté de ces quantités importées s’est élevé à 600 millions de dollars.

Depuis le 1er janvier dernier, les prix du maïs ont augmenté de plus de 10,28 % sur les marchés mondiaux. La farine de soja a connu des augmentations dépassant les 8,79 % durant la même période sur les marchés internationaux. Les prix du riz brut ont augmenté également de plus de 3,35 %. Par ailleurs, le cours du soja n’a pas  cessé aussi de grimper ces derniers mois avec la sècheresse en Amérique latine et la flambée des cours des huiles, est parvenu à un plus haut depuis septembre 2012 à 16,71 dollars le boisseau pour livraison en mai.

Plusieurs agences spécialisées dans le commerce international des produits agricoles ont fait remarquer que la menace de guerre en Ukraine fait craindre pour l’offre de blé dont l’Ukraine est le septième producteur au monde et le cinquième exportateur. Ce pays produit aussi du maïs. La Russie quant à elle occupe la première place au classement des volumes de blé exportés.

Ces sources nous apprennent que ke boisseau de blé (environ 2 kg) pour livraison en mai 2022 a terminé en hausse de 3,78 % à 8,8475 dollars contre 8,5250 dollars depuis mardi dernier. Le boisseau de maïs (environ 2 kg) pour livraison le même mois a augmenté de 1,30 % à 6,8125 dollars contre 6,7250 dollars à la précédente clôture. Le boisseau de soja (environ 2 kg) pour livraison en mai a gagné 2,20 % à 16,7100 dollars contre 16,3500 dollars la veille.

Ces nouvelles augmentations des cours mondiaux sont une très mauvaise nouvelle pour l’Algérie. Pourquoi ? L’Algérie importe chaque année entre 7,5 et 8 milliards de dollars de produits alimentaires depuis l’étranger pour se nourrir. C’est l’une des plus importants importateurs de produits alimentaires au monde. Depuis 2009-2010, l’Algérie était considérée comme le premier importateur africain de denrées alimentaires. A cette époque, l’Algérie couvrait 75% de ses besoins assurés par les importations. Depuis 2018, ce pourcentage a été ramenée, selon plusieurs experts de l’agro-alimentaire contactés par Algérie Part, 60-55 %. En clair, l’insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l’Algérie un pays structurellement importateur.

Et cette dépendance vis-à-vis de l’étranger explique largement le pourquoi du comment de la cherté de la vie en Algérie. Pourquoi ? Parce qu’elle l’Algérie importe en devises pour vendre sur son marché national en dinar algérien. Cela signifie que l’Algérie subit de plein fouet à chaque fois l’instabilité de sa monnaie et les chutes de sa valeur entraînant ainsi des augmentations conséquentes ou des pénuries alimentaires régulières. Et à chaque fois que les marchés mondiaux sont perturbés par des crises majeures comme la guerre en Ukraine, l’Algérie subit des retombées désastreuses pour ces dépenses en devises car elle devra supporter le coût de ces nouvelles augmentations des matières premières agricoles en augmentant la valeur de leurs importations. A moins de provoquer une réduction drastique de la consommation nationale de ces denrées alimentaires importées à l’étranger au risque de subir des pénuries chroniques qui vont martyriser la population algérienne.

 

 

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