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samedi, avril 20, 2024

La presse italienne reprend massivement le scoop d’Algérie Part et le géant ENI botte en touche

L’édition italienne du Huffington Post, la Repubblica, LaPresse.it et de nombreux autres médias italiens très influents ont repris massivement le scoop révélé le 16 septembre dernier concernant les difficultés auxquelles est confrontée la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach pour honorer les nouveaux engagements gaziers contractés auprès du géant italien ENI afin de livrer de nouveaux volumes de gaz naturel à l’Italie. Intitulé : « Exclusif. Panique à la direction générale de Sonatrach : l’Algérie peine à honorer ses nouveaux engagements gaziers avec l’Italie », les informations révélées par nos soins ont fait réagir de nombreux médias italiens. 

La compagnie Italienne ENI qui réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 44 milliards de dollars USD, et qui est présente en Algérie depuis 1981, a réagi également à notre scoop en diffusant un communiqué de presse dans lequel aucune réponse précise n’est apportée aux informations détaillées et chiffrées que nous avons révélé.

« Au cours de la dernière semaine, depuis l’Algérie via Transmed, une moyenne de 70 millions de mètres cubes par jour est arrivée en Italie, ce qui représente environ 36% de l’approvisionnement total et plus de trois fois le flux arrivé de Russie au cours de la même période », a expliqué ainsi ENI dans ce communiqué envoyé à l’ensemble des titres de la presse italienne. Selon la même note d’ENI, « ces niveaux de flux en provenance d’Algérie au cours du mois de septembre n’ont jamais été enregistrés ces dernières années ».

Force est de constater que la réponse d’ENI est une fuite en avant inédite car elle n’apporte aucun élément factuel et précis qui répond aux interrogations soulevées par nos révélations. En effet, les chiffres avancés par ENI concernent uniquement les volumes de gaz qui sont expédiés dans le cadre du contrat à long terme initialement signés entre ENI et Sonatrach en mai 2019. Cette accord portait sur une  prolongation de dix ans -dont deux à titre optionnel- de l’ancien contrat d’approvisionnement en gaz naturel vers l’Italie. A l’époque, le gaz algérien représentait jusqu’à 15% du gaz importé par l’Italie. Ce contrat portait sur la livraison d’au moins 9 milliards de M3 de gaz naturel par la Sonatrach au profit du géant ENI.

En juin 2019, la Sonatrach avait signé un autre accord avec un autre groupe italien. Il s’agit d’Enel qui avait négocié avec la compagnie nationale des hydrocarbures le renouvellement du contrat de vente/achat de gaz naturel portant sur un approvisionnement, via le gazoduc Enrico Mattei (Transmed), de 3 milliards de mètres cubes par an, pour une durée de 10 ans à partir de 2020, dont deux années optionnelles. Depuis 2019, l’Algérie livre donc au moins 12 milliards de m3 par an pour le marché italien via le gazoduc Transmed dont la capacité de transport est 32,7 milliards m3/an et qui n’a jamais été exploitée intégralement depuis de longues années.

Selon nos investigations, le rythme supposé élevé des livraisons actuelles du gaz naturel algérien vers l’Italie dont parle ENI correspond uniquement aux volumes habituellement commandés par le client italien à son fournisseur algérien, à savoir la Sonatrach. Chaque année, à l’approche de l’hiver, les flux de gaz naturel arrivés en Italie depuis l’Algérie augmentent par rapport aux flux expédiés le reste de l’année.

Quant aux volumes supplémentaires promis par la Sonatrach à ENI dans le cadre de l’accord gazier signé officiellement le 19 juillet 2022 lors du 4e sommet algéro-italien à Alger et négociés depuis le 11 avril 2022 lors de la visite à Alger du Premier ministre Italien, Mario Draghi, leur livraison n’a pas encore commencé et la concrétisation de la mise en œuvre de ce nouvel accord gazier est prévue seulement à partir du mois de novembre prochain, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations.

La compagnie italienne ENI a donc délibérément menti en faisant croire à la presse italienne que les nouveaux volumes de gaz naturel récemment négociés commencent à arriver sur le marché italien. Signalons enfin que la Sonatrach a observé un silence intriguant et étrange face à nos révélations détaillées. Aucune réaction officielle n’a été enregistrée et la direction générale de Sonatrach se mure dans un mutisme reflétant parfaitement le sentiment de gêne qui hante actuellement les hauts responsables de Sonatrach dans ce dossier sensible où l’Algérie s’est précipitée à adopter des engagements commerciaux qu’elle ne pourra pas tenir sans recourir à des procédés d’exploitation dangereux pour la sécurité de nos gisements de gaz naturel comme il a été expliqué avec beaucoup de précisions dans nos révélations.

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