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jeudi, mars 28, 2024

La police algérienne accusée d’utiliser les comptes Facebook des détenus d’opinion pour piéger d’autres activistes du Hirak

La police algérienne est au coeur d’une inédite polémique en raison de ses pratiques arbitraires totalement intrigantes. En effet, le comité national pour la libération des détenus d’opinion en Algérie (CNLD), un réseau de juristes et d’avocats engagés en faveur de la défense des personnes interpellées ou incarcérées pour leurs opinions politiques, a accusé ouvertement les services de sécurité d’utiliser immoralement les comptes Facebook des détenus d’opinion pour piéger d’autres activistes du Hirak. 

C’est en tout cas  ce que vient de se produire depuis l’arrestation dimanche passé de l’activiste et militant originaire de Bab El-Oued Mohamed Tadjadit. Ce dernier est toujours maintenu en garde-à-vue et ne sera pas présenté devant un Procureur de la République avant la fin de cette semaine en cours. Mohamed Tadjadit est l’une des figures emblématiques de la jeunesse engagée dans les rangs du mouvement populaire algérien, à savoir le Hirak.

En ce moment, il se trouve dans un commissariat de police à Alger-centre où sa garde-à-vue est sans cesse prolongée. Son smartphone est naturellement confisqué par les services de sécurité. Or, à la surprise générale,  son compte Facebook est toujours actif. « Ne le contactez pas car sûrement son Facebook et Messenger sont surveillés comme cela a été le cas auparavant avec plusieurs personnes qui ont été arrêtées », a prévenu en toute urgence le CNLD dans une publication rendue publique dans la nuit du lundi au mardi.

« On procède à ton arrestation, on fouille dans ton téléphone portable et ton Facebook ainsi que Messenger, puis on cherche à te fabriquer un dossier et te coller des accusations », résume ainsi le CNLD pour décrire les pratiques inédites et immorales de la police algérienne.  « Par mesure de sécurité et par précaution, il est recommandé à ceux qui sont en contact avec lui sur Messenger de le bloquer sur Facebook comme ça ils n’auront pas accès à la discussion Messenger en attendant qu’il soit relâché pour le débloquer à nouveau », suggère enfin le CNLD.

Plusieurs sources sécuritaires ont confirmé à Algérie Part que ces pratiques sont monnaie courante chez la DGSN. Dés leur confiscation, les smartphones des militants du Hirak sont soumis à de nombreuses manipulations dans le seul but de rechercher des informations sur les autres militants actifs susceptibles d’organiser des marches populaires dans les rues de la capitale Alger ou des grandes villes du pays. « Les enquêteurs vérifient aussi si les activistes arrêtés ne sont pas en contact régulier avec des opposants en fuite à l’étranger classés comme dangereux et subversifs par les autorités », assurent en dernier lieu nos sources.

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