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mardi, avril 23, 2024

La Pandémie du COVID-19 : un signal d’alarme pour l’industrialisation urgente de l’Algérie

Pour l’Algérie, la pandémie du COVID-19 se transforme en un signal d’alarme pour trouver de meilleures façons de s’industrialiser. Cette pandémie a dénudé les faiblesses chroniques et énormes de l’Algérie. Un pays largement dépendant de l’extérieur incapable de fabriquer des masques, de produire des produits pharmaceutiques ou de dépister sa population. Le constat est amer, mais sa conclusion est d’une extrême urgence : si l’Algérie ne se lance pas dans un processus d’industrialisation, elle risque de sombrer définitivement dans le chaos du sous-développement économique et social. 

La pandémie du COVID-19 nous apprendra également que l’Algérie est un véritable gâchis. Un pays qui n’exploite pas son principal atout, à savoir une énergie fiable, bon marché et propre. Or l’accès à l’énergie est la première condition nécessaire au développement d’une quelconque industrie.

Faute d’un modèle économique basé sur une industrie locale, l’Algérie se dirige tout droit vers une terrifiante récession alors que sa propre croissance économique n’a jamais dépassé les 2, voire 1,5 % ces 10 dernières années. L’Algérie d’aujourd’hui n’aura pas de place dans le monde post-Covid-19 qui sera nettement beaucoup plus dangereux et complexe à cause des dégâts provoqués par la pandémie.

L’Algérie fait face à une réalité amère : elle n’est toujours pas entrée dans la Quatrième révolution industrielle. La pandémie du COVID-19 met en évidence la dépendance excessive du continent à l’égard de plusieurs produits de base pour le fonctionnement de ses économies, et le sous-investissement dans ses infrastructures sociales.

A la fin de la pandémie, l’industrialisation de l’Algérie nécessitera de devenir plus compétitive par rapport à d’autres pays dans le monde et de trouver de nouveaux moyens de mobiliser des capitaux dans des industries et projets clés.

Mais, l’Algérie dispose des ressources naturelles qui sont cruciales pour l’Industrie comme le gaz naturel. Jusqu’à présent, la majeure partie du gaz en Algérie est destiné à la consommation locale, l’exportation ou la production de l’électricité. Il est temps de modifier totalement ce modèle et de consacrer notre gaz naturel aux besoins d’une véritable industrie locale et nationale.

Une bonne gestion des ressources naturelles de l’Algérie ne se limite pas à la conversion des centrales électriques existantes au gaz afin de bénéficier d’une ressource bon marché et disponible localement. Cela nécessite plutôt une transformation profonde de la façon dont l’Algérie voit l’énergie et de la façon dont elle prévoit de dynamiser son économie pour aller de l’avant.

Dans le monde post-COVID-19, il deviendra difficile de mobiliser des capitaux depuis l’étranger. Ce faisant, le financement deviendra un défi encore plus grand pour l’Algérie à mesure que le capital se raréfie et que les investisseurs ne recherchent que des actifs très résilients dans lesquels investir. Les investissements directs étrangers (IDE) vont baisser drastiquement d’ici 2021.

Ce n’est qu’au niveau national que l’Algérie peut lever plusieurs milliards de dollars auprès d’agences multilatérales et investir dans les projets et les infrastructures nécessaires pour soutenir les investissements et la croissance du secteur privé. Seule la volonté politique peut vraiment libérer la valeur et potentiel du secteur privé algérien.

En attendant, des efforts supplémentaires doivent être faits pour mobiliser des capitaux locaux comme par exemple l’équivalent de 40 milliards de dollars qui circulent sur le marché informel algérien. La récupération de cet argent et leur mobilisation nécessitent la présentation de projets bancables de qualité supérieure gérés par des équipes de direction exceptionnelles. Il appartient aux dirigeants algériens et aux leaders du secteur privé de mettre l’Algérie sur une nouvelle voie vers la croissance et le développement économique. C’est notre dernière chance et si elle n’est pas exploitée comme il se doit, un avenir sombre nous attend…

 

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