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jeudi, mars 28, 2024

La majorité des Algériens accepte que leurs dirigeants contournent les règles pour diriger le pays

Pas moins de 74 % des Algériennes et Algériens approuvent les dérives politiques de leurs dirigeants. C’est du moins C’est du moins ce que nous apprend une vaste enquête internationale menée par le Baromètre Arabe. Publiée le 24 mai 2022, cette étude nous apprend ainsi qu’au moins 74 % des Algériens acceptent que leurs dirigeants contournent les règles, à savoir les règles morales ou lois constitutionnelles régissant la vie du pays, pour diriger le pays et lui permettre d’avancer sur la voie du développement. 

Dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA), les Algériens sont le peuple le plus enclin à tolérer les dérives politiques de leurs dirigeants au nom de l’intérêt général du développement ou du progrès du pays. Ils partagent cette position avec les libanais qui sont également largement favorables à l’idée selon laquelle les dirigeants politiques ont le droit de violer ou de contourner les règles pour prendre des décisions en faveur de l’intérêt du pays. Ils sont effectivement 74 % des libanais à adhérer à ce principe.

En revanche, seulement 37 % des jordaniens sont disposés à accepter ou tolérer les dérives des dirigeants politiques. Au Maghreb, les tunisiens et les marocains ne partagent pas la même vision que les Algériens. 63 % des tunisiens et 62 % des marocains sont prêts à accepter les dérives ou dérapages de leurs dirigeants politiques.

Il est à noter que cette enquête d’opinion entre dans le cadre de la sixième vague des études menées par les équipes du Baromètre Arabe à propos des évolutions des opinions publiques arabes concernant leur appréhension de la situation politique, sociale et économique de leur pays à la lumière des répercussions de la pandémie de la COVID-19. Cette enquête a été réalisée en Algérie durant trois périodes distinctes, à savoir de la mi-août au début septembre 2020, ensuite au cours de la mi-octobre 2021 et enfin de la fin mars jusqu’à la mi-avril 2022. L’objectif de ces études d’opinion était de cerner l’évolution des préoccupations des citoyens ordinaires en Algérie cours de la pandémie COVID-19.

Soulignons enfin que l’Arab Barometer est un organisme indépendant partenaire de l’Université de Princeton aux États-Unis, qui a interrogé plus de 25 000 habitants dans 7 pays – le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, le Liban, la Jordanie et l’Irak – de mars à avril 2021.

Cet organisme mène des enquêtes d’opinion publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis 2006. Il est réputé pour être un réseau de recherche non partisan qui donne un aperçu des attitudes et des valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires à travers le monde arabe.

Arab Barometer est piloté essentiellement par des chercheurs affiliés au Centre d’études stratégiques de l’Université de Jordanie à Amman, le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquêtes à Ramallah, le Social and Economic Survey Research Institute de l’Université du Qatar à Doha et One to One for Research and Polling à Tunis. De plus, deux des chercheurs principaux du projet, Amaney Jamal de l’Université de Princeton et Mark Tessler de l’Université du Michigan, sont membres du comité directeur. Les opérations quotidiennes sont gérées par le directeur de projet Michael Robbins et une équipe de spécialistes basée aux États-Unis.

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