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jeudi, avril 25, 2024

La liquidité globale disponible dans les banques algériennes ne dépasse même pas l’équivalent de 5 milliards de dollars depuis novembre 2020

La situation financière en Algérie ne cesse de se dégrader. La baisse du niveau de la liquidité globale dans les banques et établissements financiers en Algérie symbolise parfaitement cette forte dégradation financière. Preuve en est, depuis le mois de novembre 2020, le stock des liquidités disponibles dans les caisses des banques et établissements financiers répartis sur l’ensemble du territoire nationale ne dépasse pas l’équivalent de 5 milliards de dollars ! 

C’est un seuil extrêmement bas et rarement égalé dans l’histoire récente de l’Algérie. Et c’est la Banque d’Algérie qui confirme officiellement ces chiffres dans sa situation mensuelle de la Banque d’Algérie arrêtée à novembre 2020. Les chiffres de la Banque Centrale algérienne indique que la liquidité globale des banques a chuté à 612 milliards de dinars, soit l’équivalent de 4,6 milliards de dollars.

Les liquidités dans les caisses des banques algériennes, ou ce qu’on appelle dans le langage purement comptable le passif des comptes des banques et établissements
financiers, a chuté de plus de 1 100,8 milliards de Da, soit l’équivalent de 8,29 milliards de dollars, à fin 2019 à 916,7 milliards de Da, soit l’équivalent de 6,90 milliards de dollars à fin mai 2020.

Le niveau des réserves des banques algériennes a encore dégringolé jusqu’à 476 milliards de Da, soit l’équivalent de 3,59 milliards de dollars, seulement à fin septembre de 2020. Cela signifie que le niveau de liquidité globale dans les banques algériennes s’est réduit de 440 milliards de dinars en quatre mois pendant l’année 2020, soit l’équivalent de 3,3 milliards de dollars,  avant de remonter légèrement en novembre dernier grâce aux mesures adoptées par la Banque Centrale algérienne consistant à baisser à trois reprises le taux des réserves obligatoires depuis mars 2020, de 10 à 8%, de 8 à 6% et de 6 à 3%, avant de dispenser provisoirement les banques et les établissements financiers de l’obligation “de constitution du coussin de sécurité”.

Avec la chute de la valeur du dinar et sa dévaluation accélérée depuis le début de l’année 2020, la baisse du niveau de provision des liquidités bancaires est un indicateur alarmant qui témoigne de l’extrême fragilité situation financière de l’Etat algérien. Sur le marché noir, un euro vaut plus de 211 Da et un dollar a dépassé la barre des 173 Da. Si le dinar algérien continue de chuter et de demeurer instable, l’Etat algérien ne pourra même pas actionner la planche à billets car cela signifiera qu’il doit fabriquer une colossale quantité de masses monétaires pour pouvoir financer les multiples besoins du pays. Et cette colossale  quantité de nouveaux billets et de monnaies va provoquer une nouvelle dégringolade de la valeur du dinar algérien sur les marchés financiers formels et informels contraignant le pays à facturer ses importations à des nouveaux prix exorbitants puisqu’il doit les payer en devises.

C’est un véritable cercle infernal que l’Algérie doit gérer délicatement car en l’absence d’un changement majeur du modèle de gouvernance économique et politique, les Algériens devront encore subir les méfaits insupportables d’une crise de liquidités qui va durer dans le temps…

 

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1 تعليق

  1. Sur un plan purement technique, la liquidité d’une banque (ou d’une entreprise d’ailleurs) est constituée par les billets gardés dans les coffres-forts et surtout par les avoirs de la banque dans son compte à la banque centrale. Une bonne gestion de la banque commande que ces sommes ne soient pas pléthoriques ,mais limitées au minimum requis ,appelé : réserves obligatoires. En effet, il s’agit d’argent oisif, la banque centrale ne rémunérant pas en général les dépôts des banques chez elle. Certaines banques centrales, comme la BCE, appliquent même des taux négatifs aux dépôts des banques pour les décourager de garder des sommes trop importantes dans leurs comptes. Du coup, le lien qui est fait, dans l’article, entre la baisse des liquidité des banques et la situation financière du pays me semble être un raccourci trop simpliste.