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jeudi, avril 18, 2024

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme anéantie par la répression

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) est la cible depuis plusieurs semaines, voire des mois, d’une répression politique et arbitraire inédite dans l’histoire contemporaine du pays. Plusieurs membres de la (LADDH) sont en détention, d’autres jouissent d’une liberté très provisoire alors que plusieurs autres militants sont harcelés régulièrement par les services de sécurité. 

Etre un défenseur des Droits de l’Homme est devenu une « activité » très dangereuse, pour ne pas dire fatale en Algérie. Etre un membre actif de la LADDH est devenu même un acte suicidaire car de nombreux militants de cette organisation agréée par les autorités algériennes depuis le début des années 90 font l’objet d’une persécution dramatique. Preuve en est, jusqu’à mercredi 2 mars 2022, au moins 4 membres de la LADDH sont emprisonnés pour des délits politiques. Il s’agit de Faleh Hamoudi, président du bureau de la LADDH à Tlemcen, condamné récemment en première instance à 3 ans de prison ferme, l’ancien journaliste Hassan Bouras et militant de la LADDH à El Bayadh, placé en détention préventive depuis la mi-septembre 2021, Abd Al Hamid Goura, premier responsable du bureau de la LADDH à Laghouat et Djamel Bekhtaoui du bureau de la LADDH à Médéa, demeurent eux-aussi toujours en détention.

Kaddour Chouicha et son épouse Djamila LOUKIL ainsi que Said Boudour journaliste, tous membres actifs de la section d’Oran de la LADDH, sont en liberté provisoire et font toujours l’objet d’un contrôle judiciaire en raison de leur inculpation pour des affaires liées à des crimes terroristes ! Pour rappel, le 17 septembre 2021, le juge d’instruction du tribunal régional d’Oran avait renoncé à juger les affaires des défenseurs des droits humains Saïd Boudour et Kaddour Chouicha et de la défenseuse Jamila Loukil devant le tribunal national d’Alger. Cette décision n’augurait rien de bon pour les défenseur-ses des droits humains, car leurs affaires avaient été renvoyées devant la division antiterroriste et transfrontalière du tribunal de Sidi Mohammed à Alger, suite aux accusations de terrorisme portées contre eux le 29 avril 2021 par le procureur général d’Oran qui avait inculpé Kaddour Chouicha, Jamila Loukil et Saïd Boudour dans une nouvelle affaire pénale pour « enrôlement dans une organisation terroriste ou subversive active à l’étranger ou en Algérie ».

L’affaire comprend jusqu’à aujourd’hui douze autres militants impliqués dans le mouvement de protestation « Hirak ». S’ils sont reconnus coupables de cette accusation, ces trois défenseur-ses des droits humains risquent jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.

Plusieurs autres militants de la LADDH paient très cher leur engagement en faveur de la promotion des Droits de l’Homme à l’image de Belkacem MAZZA originaire d’Oran et qui a été  suspendu de son travail de greffier au sein d’un tribunal ou de Malek Sebahi, membre de la section LADDH de Béjaïa qui a été plusieurs fois arrêté et convoqué par la police pour divers motifs tous liés à ses activités de défenseur des Droits de l’Homme.

La LADDH vit ses heures les plus sombres depuis sa création en 1985 par un groupe de militants à leur tète le défunt Maître Ali Yahia Abdenour, décédé le 25 avril 2021 à son domicile à Alger. 

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